[Golf de Siango : Sommet des Chefs d'Etat de la LEM 4eme trimestre 2018]

Christina Kobieta était surprise le Président Renlow n'ait pas encore effectué le discours inaugural comme prévu.
Elle changea donc le programme au dernier moment. C'est donc elle qui tiendrait le discours d'accueil tandis que le Président prononcerai un discours à la fin de ce sommet.


Excellences,

C'est avec un grand plaisir que Prya vous accueille en ce jour à Siango pour ce Sommet des Chefs d'Etat de la LEM.
Le choix de cette ville décentralisé a été fait pour permettre de montrer que la LEM n'est pas qu'une question d'élite, mais qu'elle concerne tout le monde.

Nous sommes actuellement dans une période de trouble tant au niveau de l'Archipel qu'au niveau de notre organisation. En effet, les récents événements au Bangana remettent en question de nombreuses choses au sein de la LEM notamment concernant la promotion de la stabilité micromondiale.
Il est certain que ce Sommet nous permettra d'éclaircir d'une part les intentions de la Francovie vis à vis du Bangana, mais aussi de discuter de la position de la Francovie au sein de notre organisation. Certains parmi vous demandent son expulsion d'autres juste une suspension. Ce Sommet doit être l'occasion pour la LEM de prendre une position commune la plus juste possible.

Il serait aussi bon que nous profitions de ce récent événement pour établir un code informel sur les actions des états membres qui pourraient nuire aux autres membres. Le dialogue doit être renforcé entre les Etats et pas seulement lors des crises. Le Conseil de la Ligue est fait pour ces échanges, il faut vraiment qu'à l'avenir les Etats et leurs représentants s'investissent davantage dans cette organe. Le Conseil de la Ligue doit permettre à la LEM de discuter, d'échanger sans forcément toujours adopter de nouveaux textes, mais simplement nous donner l'occasion de communiquer.

Enfin, je tiens à féliciter la récente activité du ParLEMent qui a su sous la présidence de M.Omberg impulsé de vrais débats en ne se limitant pas au budget. Le ParLEMent doit être actif et il faudrait renforcer ses échanges avec les agences et le Conseil de la Ligue pour plus de coopération entre les organes de la LEM, plus de communication entre les représentants du peuple et la LEM.

Sur ce, je vous souhaite un très bon Sommet.

     


Il y eut soudain comme une agitation. Deux Sarraudar Royaux, portant arme à l'épaule, firent leur apparition.

La délégation mézène arrivait. Shaddam IV entra à son tour.

Il était suivi par trois mentats-juristes, spécialisés dans les relations intermicronationales, puis par deux historiens-scribes, chargés de consigner scrupuleusement chaque fait et geste du souverain mézène, afin de les faire entrer dans la postérité.

Shaddam IV ne se déplaçait jamais sans son tigre-Laza, Siouxsie. Horatio Butler le tenait fermement par la laisse pour contenir le fauve. Celui-ci était équipé d'un servo-stimulateur, qui bridait ses instincts meurtriers, l'animal était aussi inoffensif qu'un chaton.

La suite de la délégation comportait la responsable de la garde-robe du souverain (150 tenues différentes), son coiffeur, son masseur, un joueur de cornemuse (la musique l'aidait à se détendre lors des voyages en aéronef), son docteur-Suk Sakhout Walou et enfin, sa Diseuse de Vérité, la Révérende Mère Laïus Helen Molham.

Le Chancelier mézène, Jean Peyranne, fermait la marche, accompagné de la Ministre des Affaires étrangères, Geneviève Herbert.


Shaddam IV porta un regard circulaire sur toutes les personnes présentes. Il soupira en voyant qu'aucun buffet n'avait été préparé. "Ces fonctionnaires incapables n'ont pas fait leur travail. Ou bien ces Pryans sont-ils totalement dépourvus du moindre sens de l'hospitalité ?"

Il se tint debout, face à la table, Peyranne et Herbert étant à sa droite et à sa gauche. Les deux Sarraudar Royaux se postèrent en retrait, attentifs à tout ce qui se déroulait.


Shaddam IV : Puis-je prendre la parole ?

Renlow : Désolé de mon absence, je suis très malade ces derniers temps donc je n'ai pas pu assurer le début de cette session de la LEM. Votre altesse monsieur Shaddam IV nous vous écoutons.

Le souverain mézène soupira intérieurement lorsque le Président Renlow prit la parole. "Ce roquet m'a appelé monsieur Shaddam IV !", songea-t-il. "Mais comment a-t-il pu se faire élire à la tête de ce si grand pays ? Ô Prya, berceau de ma jeunesse, qu'est-tu devenue ?"


Shaddam IV : Madame la Ministre, Excellence, mesdames et messieurs. (il se tourne vers Renlow) Monsieur le Président... Tout d'abord, je souhaiterais remercier les autorités pryannes de nous accueillir dans cette si belle région de Siango. Vous le savez sans doute, par ma mère je suis pryan et c'est pour moi un réel plaisir de venir ici et de renouer avec mes racines.

Chacun l'aura remarqué, nous vivons des temps troublés. La guerre est à nos portes. Le conflit au Bangana est une plaie qui déchire notre continent et qui nous déchire les uns les autres. Les belligérants doivent déposer les armes et trouver au plus vite une solution pacifique à ce conflit. Faisons taire les canons et mettons en place les conditions du dialogue.

Ce sommet de la LEM, je le dis avec émotion, devrait être l'occasion de faire taire nos dissensions et de nous réconcilier les uns avec les autres.

(Amateur de littérature, Shaddam ajouta : )

Je repense à cette phrase d'un grand auteur francovar : "Que la raison revienne dans les esprits qu'elle a abandonnés".

Voilà, c'est tout, je vous remercie. A présent, je vous laisse. Le Chancelier Peyranne et la Ministre Herbert représenteront Mézénas.



Le souverain salua l'assemblée d'une brève inclination de la tête puis il tourna les talons. Lui et toute son escorte quittèrent ensuite la salle. Peyranne et Herbert s'assirent enfin.

"Forcément, avec un seul avion de chasse, je ne pouvais pas leur sortir un autre discours", songea Shaddam en repartant. "Mais quand j'aurai une véritable armée, ça sera tout autre chose ! Parce que là, je ne leur laisserai pas le choix, je leur imposerai cette paix, à grands coups de pompe dans le fion s'il le faut !"

Duvalon écoutait avec intérêt et fut consterné par l'intervention de Renlow. Le pape mézène se disait pryan, mais celui-ci n'avait pas jugé bon de respecter la coutume pryanne interdisant de porter d'armes à Prya. Pire encore, Renlow avait jugé bon d'autoriser cette exception.

Scandaleux! Pensa Duvalon. Pour le pryan, pourtant retiré de la vie politique, il était temps d'agir.

-Votre altesse, pouvez vous ranger ces armes s'il vous plaît. C'est interdit à Prya.

Jean Peyranne : Monsieur Renlow, Sa Majesté est partie depuis quelques minutes, déjà.

Et sinon, vous n'auriez pas quelque chose pour remplir nos gosiers ? Il commence à faire soif, vous trouvez pas ?

Le Chancelier Peyranne sortit alors des papelards en tout genre de son attaché-case et les posa sur la table, face à lui. Ajustant ses lunettes, il commença à lire.


Jean Peyranne : Seigneur de Vagne... Mon Seigneur... Euh, Votre Seigneurie... Bref, Monsieur le Duc, dans un premier temps je pense que nous devrions poursuivre là où les discussions se sont arrêtées lors de la réunion du Conseil de la Ligue.

Je lis ici... (il cherche dans ses papiers) Non, attendez, ici en fait, c'est ça ! On en était restés à une proposition de suspension d'Édoran de l'AHLEM. C'était une proposition de Madame Pal et cela devait donc être décidé par l'AHLEM et pas par nous.

Car, vous m'arrêtez si je me trompe, mais l'arrivée d'un État non-membre dans une agence est acceptée par les représentants siégeant dans cette agence, et pas lors d'un sommet trimestriel comme celui-ci.

Ah ! J'ai raison ou pas ?

Peyranne sourit intérieurement. De façon totalement prévisible, le Duc de Vagne était monté sur ses grands chevaux. Sans le savoir, il allait permettre au Chancelier de jouer à un jeu qu'il connaissait bien : le bon flic et le méchant flic. Ou plutôt, le bon flic et le flic complètement barré qui gesticule dans tous les sens pour se faire entendre.

Aux yeux de tous, Peyranne allait passer pour la voix de la raison, de la fermeté aussi mais d'une fermeté tranquille. Sa stature à l'international s'en trouverait renforcée.


Jean Peyranne : Monsieur le Duc, nous devons rester mesurés dans nos propos et dans nos actes, c'est ainsi que nous pourrons être efficaces. Vous n'êtes venu ici que pour une seule chose, sanctionner, punir, on s'étonne même que vous n'ayez pas déjà sorti votre martinet !

Que se passera-t-il une fois une fois que la Francovie aura été chassée de la LEM ? Le sort des populations banganaises va-t-il s'améliorer ? Le continent sud sera-t-il plus sûr et plus stable ? Les belligérants auront-ils tous déposé les armes ? Si vous me répondiez OUI à toutes ces questions, vous savez bien que je serais alors prêt à voter l'exclusion avec vous ! Mais je sais que ce n'est pas ce que vous me répondrez.

A présent je vais me taire car ce n'est pas à moi de mener les débats.

La présidente kraasslandaise qui ne s'était pas encore exprimée sur la question du Bangana prit la parole à son tour.

Lisa Monak : - Je pense komme plusieurs de mes kollegues ici ke nous sommes en droit de demander des explikations à la Francovie sur son intervention militaire au Bangana et sur le jeu trouble k'elle joue dans ce pays aux kôtés des Edoranais, toujours prompts a s'engager dès k'il y a la moindre parcelle de territoire à envahir kelke part dans le mikromonde. Pourkoi la Francovie n'a t'elle jamais vraiment explicité auprès de ses anciens alliés de la LEM ses intentions au Bangana alors k'elle semble désormais kul et chemise avek ses nouveaux amis de la soi disant Grande Alliance ki n'est en fait k'un ramassis d'Etats voyous ? Le Krassland demande à la Francovie et à ses alliés de suspendre immédiatement les opérations militaires au Bangana et d'abandonner leur projet de koloniser ce pays et d'en faire un protectorat à leur botte. Dans le kas kontraire je krains ke des décisions peu plaisantes devront être prises.