Vernii, capitale des Marches de Han

Augustin aperçu Henri, ouille ça visite ne doit pas être un bon présage lui qui ne quitte jamais le lieu de rassemblement du groupe

Augustin : oui effectivement ça visite et inhabituel, mais c'est bon vous pouvez nous laisser il est sans danger ...

Augustin : Henri heureux de te voir quel bon vent t'a amené ici, mais vient j'allais justement passer à table .

On installa Augustin et Henri dans la salle à manger des appartements d'Augustin, on  leurs servies une salade césar en entrée puis une fois la salade terminée on leurs servie un plat délicieux .

Henri prit la parole pendant le repas, il se leva et fit ça fameuse pose les bras croisés .


Henri : Augustin mon chère sache que ma visite et due à notre chef William, il est en rogne depuis qu'il a vu le financement que tu nous as fourni ce mois-ci, il veut plus ! Il trouve ton travail insatisfaisant !

Augustin : Henri tu sais très bien que William est en colère tout le temps pas besoin de s'inquiéter

Henri : crois- moi sur parole tu devrais t'inquiéter et même avoir peur , il a déjà fait tabasser certains de nos membres par les moineaux derrière l'école pour travail inachevé ou pour trahison, et tu sais comme moi comment les moineaux sont violents

Augustin se leva et regarda Henri dans les yeux .


Augustin : pas question de fournir plus de ressources, je vous donne déjà la moitié de mon argent de poche !

Henri : Nous sommes amis Augustin, mais désolé pour toi je vais devoir informer William de ta réponse négative , j'espère qu'il ne t'arrivera rien

Henri fit un demi-tour laissant voler sa cape au vent et dans le même temps quitta la demeure , Augustin lui continua de manger..

Henri quitta le bâtiment en colère , il passa rapidement devant Luther , une fois dehors il donna de léger coup de pied dans les cailloux en repartant

EL/ Suite du scénario entamé ici
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Léto arriva tout essoufflé dans la demeure des Vernius. Très vite, il demanda où se trouvait le Comte Dominic et un domestique lui indiqua qu'il se trouvait à la cuisine, en train de prendre un repas rapide entre deux tâches qui l'occupaient.

Le jeune Atrèdes trouva le Comte attablé devant des brochettes de lochon et la moitié d'un melon-kelp.


Dominic Vernius (plongeant une cuiller en argent dans le melon) : Léto, ce melon-kelp est vraiment délicieux, ton père m'a dit que tu en raffoles, veux-tu en...

Léto Atrèdes : Comte Dominic, je suis désolé mais je n'ai guère d'appétit. Il se passe des choses étranges dans vos usines !

Dominic Vernius : Oh, tu m'inquiètes, mon garçon ! Viens, assieds-toi et raconte-moi tout ça. Tu es sûr que tu ne veux pas manger avec moi ?


Léto raconta alors ce qu'il avait vu dans l'usine ACM, l'ouvrier qui semblait ne pas l'avoir reconnu, puis cet homme dressant les ouvriers contre toute la famille Vernius. Il se tramait quelque chose, il en était certain !

Le Comte Vernius l'écouta attentivement mais ne semblait pas trop inquiet.


Dominic Vernius : Allons, mon garçon, tu as tort de penser cela ! D'une part, nos robots-combattants ne sont pas des intelligences artificielles et ça, nos ouvriers le savent très bien ! En plus, nous les payons bien et ils sont tous très heureux de travailler pour les Vernius. Je suis certain que cet agitateur ne réussira pas à convaincre qui que ce soit, c'était sans doute quelqu'un que j'ai licencié parce que c'était un tire-au-flanc ou pour une autre raison et il cherche à se venger. Mais il n'a aucune chance de parvenir à ses fins.

Léto Atrèdes : Comte Dominic, je ne partage pas votre optimisme ! J'avais sympathisé avec cet homme, Agarp, et il n'avait vraiment aucune raison de m'ignorer ! Il n'était plus le même, il y avait quelque chose de changé en lui, j'en suis convaincu ! Et les ouvriers semblaient tous remontés contre vous ! J'ai bien peur qu'ils n'en viennent à se rebeller, peut-être même pourraient-ils devenir violents !

Dominic Vernius : Mais non, tu as beaucoup trop d'imagination ! Nous allons nous rendre dans l'usine ACM dès cet après-midi et tu verras par toi-même que tout cela...


Il n'eut pas le temps de finir sa phrase. Une explosion venait de retentir, venant de l'extérieur, et le sol trembla sous leurs pieds...

Luther Pavonis entra précipitamment dans la cuisine.


Luther Pavonis : Mon Seigneur, les ouvriers sont devenus totalement fous ! Ils ont pris d'assaut l'usine Pronix et saccagent tout !

Dominic Vernius : Par Saint Sevan, mais que leur arrive-t-il ?

Léto Atrèdes : Je vous l'ai dit, Comte Dominic, ils pensent que vous avez violé le Grand Interdit ! C'est cet homme qui leur a mis cette idée en tête et je suis persuadé qu'il n'est pas de Vernii, ça n'est pas un ouvrier travaillant pour vous !

Dominic Vernius : Ce serait donc une action dirigée de l'extérieur ? Mais qui en voudrait à ce point à la Maison Vernius ? Le Comte Richèse, peut-être, jaloux d'avoir perdu la guerre technologique contre nous ? A moins que ce ne soit un complot pryan ?

Luther Pavonis : Un complot pryan ? Mon Seigneur, un peu de sérieux, allons !

Dominic Vernius : Mais non, j'y suis ! C'est le Prince-Padishah qui a fomenté tout cela ! C'est sa façon à lui de se venger ! Bien, il nous faut réagir immédiatement ! Pavonis, prévenez les officiers de la Garde Hanienne et qu'ils me rejoignent au Poste de Commandement dans l'instant ! Nous allons mater cette rébellion ! Ensuite, nous éclaircirons tous ces mystères !

Luther Pavonis : Oui, Mon Seigneur, je m'en occupe immédiatement !


Rhombur et Kailea arrivèrent alors.


Kailea Vernius : Mais que se passe-t-il ? J'ai vu l'usine Pronix en flammes !

Dominic Vernius : Ma fille, il s'agit d'une regrettable méprise, quelqu'un a monté les ouvriers contre notre Maison ! Mais nous allons d'abord devoir nous défendre avant de nous expliquer !

Rhombur Vernius : Père, je veux me battre à vos côtés ! Permettez que je vous accompagne !

Dominic Vernius (voyant sa fille en pleurs) : Entendu, mon fils ! Léto, je t'en prie, veux-tu rester avec Kailea ?

Léto Atrèdes : Oui, Comte Dominic.


Très vite, le Comte Vernius ainsi que Rhombur se rendirent au Poste de Commandement où les officiers les rejoindraient bientôt. Léto prit Kailea dans ses bras afin de la consoler...

Le détachement Sarraudar, commandé par le Burseg Artémise Garon, arriva à Vernii en tout début d'après-midi. Ils découvrirent une ville en partie dévastée. L'usine Pronix était en flammes et seul subsistait du bâtiment sa carcasse métallique. A proximité, des ouvriers sautaient de joie, manifestant leur satisfaction d'avoir détruit les Makungs qui, pour eux, étaient des "créations du démon".


Un Levenbrech : Monsieur, doit-on disperser les ouvriers et éteindre l'incendie ?

Burseg Artémise Garon : Non, laissons les flammes finir ce qu'elles ont commencé et que cette usine soit réduite en cendres. Mettons-nous à la recherche du Comte Vernius.


Les soldats commencèrent à parcourir la ville...

Peu de temps après l'arrivée des Sarraudar, Duncan Wyoming et Thufir Nawak arrivèrent à leur tour à Vernii. Un Navigateur de la Guilde les accompagnait.

Très vite, ils se rendirent à la demeure des Vernius et y trouvèrent Léto, mais aussi Kailea et le jeune Augustin.


Thufir Nawak (s'adressant à Léto) : Mon Seigneur, vous êtes sain et sauf ! Vous êtes tous sains et saufs !


Thufir mit les jeunes gens au courant de la réunion du Landsraad en session extraordinaire sur la supposée violation du Grand Interdit du Comte Vernius et sur son issue, funeste. Les deux enfants Vernius s'effondrèrent en apprenant la nouvelle. Léto quant à lui aperçut le Navigateur qui accompagnait les deux Atrèdes.


Léto Atrèdes : Thufir, Duncan, que fait un Guildéen avec vous ?

Le Navigateur (prenant la parole avant que le mentat réponde) : La Guilde ne partage pas la décision des Nobles du Landsraad, elle considère que la condamnation du Comte Vernius a été motivée par des faits qui nous sont encore dissimulés à l'heure qu'il est. Toute cette histoire n'est pas claire.

Thufir Nawak : Mon Seigneur, en attendant d'en savoir plus, la Guilde offre l'exil à la famille Vernius. Le Comte et ses enfants peuvent aller où bon leur semble, leur destination restera un secret connu uniquement d'eux et du Navigateur ici présent.


Ils sortirent de la demeure. C'est alors qu'apparut le Comte Vernius et son fils Rhombur.


Dominic Vernius : Thufir, comme je suis heureux de vous voir, cela faisait si longtemps ! Êtes-vous venu pour nous aider à mater la rébellion ?


Le mentat Atrèdes expliqua de nouveau ce qui les avait tous amené à Vernii.


Dominic Vernius : Une condamnation ! Tout cela doit être l'oeuvre de Paul Pathyne, je me suis douté de son implication dans toute cette affaire dès le départ ! Mais il n'est pas question que j'abandonne Vernii !

Kailea Vernius : Père, je vous en prie, venez avec nous !

Dominic Vernius : Non, ma fille, mon devoir est ici, avec mon peuple ! Thufir, je vous confie mes enfants ! Léto, tu salueras ton père pour moi et tu lui diras que j'ai été fier d'être de ses amis !

Kailea Vernius : Père, non !


Léto prit Kailea par les épaules. Les enfants Vernius, ainsi que Thufir, Duncan et le fils du Duc des Atrèdes prirent la direction de l'aéronef qui les attendait.

Le Comte les regarda s'éloigner puis vit bientôt l'appareil décoller et s'envoler vers une destination qu'il ne connaitrait jamais.




Burseg Artémise Garon : Comte Vernius !

Dominic Vernius (reconnaissant l'officier Sarraudar) : Garon ! Ainsi c'est toi qui a été chargé de cette sinistre besogne ! Il est loin le temps où nous avons combattu côte à côte à Corryn !

Burseg Artémise Garon : Cela n'a plus aucune importance. Où est le reste de votre famille ?

Dominic Vernius : Ils sont à l'abri, Garon et vous ne pourrez jamais les retrouver ! Même sous la torture je ne pourrais vous le révéler !

Burseg Artémise Garon : Nous finirons bien par les retrouver et ils subiront le même sort que vous !


Le Burseg prononça alors les mots qui devaient être dits en une pareille occasion.


Burseg Artémise Garon : Comte Dominic Vernius, le Landsraad vous a reconnu coupable du crime le plus grave qui puisse exister, la création de l'intelligence artificielle ! La sentence est la mort et elle est exécutable immédiatement ! Soldats, en joue !

Dominic Vernius (fermant les yeux) : Shando, mon amour, je te rejoins enfin.


Une larme coula sur sa joue. Les Sarraudar firent feu. Le Comte s'écroula sur le sol, mort.

Hasimir Ferhig arriva le lendemain. La grande sphère de l'entreprise Pronix brûlait de ses derniers feux, la carcasse métallique commençait déjà à s'effondrer sur elle-même.

Il aperçut l'homme avec lequel il avait rendez-vous. Ils se saluèrent, l'homme était souriant. C'est à ce moment que le Vicomte Hundro Moritani fit son apparition, il vint à leur rencontre.


Hasimir Ferhig (s'adressant à l'homme à ses côtés) : N'intervenez pas, je m'occupe de tout.

Hundro Moritani : Monsieur Ferhig, ravi de vous rencontrer ici ! (se tournant vers l'autre homme) Je... Il ne me semble pas vous connaitre, Monsieur...

Hasimir Ferhig : Vicomte, je vous présente Luther Pavonis, il a été le, hmmm... le mentat des Vernius pendant de longues années. C'est lui qui a dénoncé le méfait commis par son maître. Vous confirmez, Pavonis, n'est-ce paaaaas ? Hmmm... oui, bien sûr.

Hundro Moritani : Ah, fort bien ! Monsieur, vous avez rendu un grand service à notre pays ! Dites-moi, Monsieur Ferhig, concernant notre arrangement... Je vais devoir reconstruire Pronix, cela prendra du temps. Mais bientôt, les ouvriers retourneront au travail et les choses reprendront un cours normal. Quand pensez-vous que nous...

Hasimir Ferhig : Vicomte, je ne comprends pas, hmmm... Qui vous a dit que vous reprendriez les entreprises des Vernius ?

Hundro Moritani : Mais... enfin, c'est vous-même qui me l'avez dit, l'autre jour, dans votre bureau !

Hasimir Ferhig : Je... hmmm, je ne crois pas, vous devez faire erreur. C'est Luther Pavonis qui prendra la direction des entreprises Vernius, en remerciement de son service !

Hundro Moritani : Ah, ça ne se passera pas comme ça ! Ces entreprises sont à moi, vous me l'avez promis !

Hasimir Ferhig : Souhaitez-vous que nous allions en parler ensemble avec le Prince-Padishah ? Il s'interroge sur les circonstances de la mort de l'Archiduc Armand Écaz, peut-être pourriez-vous hmmm... apporter des réponses aux questions qu'il se pose ?

Hundro Moritani : Vous êtes une belle ordure, Ferhig !

Hasimir Ferhig : Oh oh, merci, vous me flattez !


Le Vicomte Moritani repartit, furieux et ne se privant pas de le faire comprendre à Ferhig en des termes bien choisis !


Luther Pavonis : Il semble pour le moins contrarié.

Hasimir Ferhig : Hmmm ? Oui, oh, ça lui passera. Bien, vous disposez à présent du plus grand laboratoire de Mézénas, Scytale ! Je suppose que vous êtes satisfait ! Faites-en bon usage !

Luther Pavonis : Cela me sera bien utile pour développer le Mélange à plus grande échelle !

Hasimir Ferhig : Le Mélange ? C'est le nom que vous donnez à ce traitement dérivé de la savonite ? Un nom intéressant.

Luther Pavonis : Dois-je constamment garder l'apparence du mentat ?

Hasimir Ferhig : Bien entendu, c'est à Luther Pavonis que j'ai remis la direction des entreprises, pas au scientifique Scytale ! Veillez à mettre un... hmmm, comment les appelez-vous, déjà ? Un de vos... Danseurs-Visages au Landsraad, qui sera chargé de vous représenter. Et pour le corps de Pavonis, hmmm... faites-en donc ce que vous voulez !

Luther Pavonis : Nous avons déjà des projets pour lui.

Hasimir Ferhig : Je ne veux rien savoir ! Et pour le reste, personne ne doit savoir, pas même le Prince-Padishah... et encore moins le Prince-héritier. Tout cela reste entre nous... pour l'instant...

Le ghola avait ingéré le produit-test depuis 72 heures. Scytale recevait en permanence des mesures et différentes données sur l'évolution de son métabolisme, il était encore difficile de constater un ralentissement de son vieillissement, mais ce qui était certain, c'est que le ghola semblait être en bonne santé.

Tout ceci était très encourageant, mais il faudrait encore patienter quelque temps avant de passer à la deuxième phase des tests...

Darwi Scytale avait proposé à Ferhig de s'assoir mais ce dernier avait poliment refusé. Il ne comptait pas rester trop longtemps, se trouver en présence d'un scientifique ne lui plaisait guère. Et puis il se dégageait du laboratoire une odeur pestilentielle dont il n'arrivait pas à déterminer l'origine. A peine arrivé, il avait déjà envie de repartir, de fuir même ! Il se demanda alors si Scytale n'avait pas tout fait pour qu'il ressente cela.

Le scientifique venait de lui apprendre que ses travaux avaient porté leurs fruits, il avait fait réaliser de nombreux tests, d'abord sur plusieurs gholas de Pavonis, puis sur Piter de Vries, le mentat des Van Dorrenn. Enfin, il s'était arrangé pour que le médecin Suk du Prince-Padishah, Sakhout Walou, lui propose le produit. La réaction de Ferhig ne se fit pas attendre.


Hasimir Ferhig : Vous avez donné de l'Épice au Prince-Padishah ? Mais vous êtes totalement inconscient, mon pauvre ami ! Vous avez de la chance que cela n'a pas causé de tort à Sa Majesté ! Je crois que vous n'auriez pas vécu bien longtemps si un drame s'était produit ! D'ailleurs, à présent, hmmm... je me souviens que Sa Majesté a eu une attaque cardiaque, il y a peu ! Je pourrais vous suspecter d'avoir, comment dire... d'avoir voulu l'assassiner et d'ailleurs, s'il me prenait l'envie de révéler ce fait, ce serait votre parole contre la mienne et vous n'ignorez pas le rejet qu'inspirent ceux de votre caste, n'est-ce paaaas ?

Scytale : Monsieur Ferhig, allons, allons, ne soyez pas si menaçant avec moi, vous savez que cela n'est pas dans votre intérêt.


Le scientifique aurait pu tenter de calmer Ferhig en choisissant mieux ses mots, il savait que l'homme était un Maître-Assassin et il devait sans doute connaitre plus d'une dizaine de façons de tuer à mains nues. Cependant, il s'était dit qu'il devait se montrer ferme et de plus, depuis quelque temps il se croyait investi d'une mission ! Grâce à l'Épice, il allait modifier la façon dont étaient perçus les scientifiques, haïs et rejetés depuis l'épisode de l'Éveil d'Arès.


Scytale : Ce n'est pas dans votre intérêt, vraiment pas. Vous et moi avons des intérêts communs, vous vouliez la chute de la Maison Vernius, d'ailleurs pour des raisons que vous ne m'avez pas expliquées mais peu importe, et moi je voulais un laboratoire, nous avons tous les deux obtenu ce que nous voulions, mais à présent nous allons continuer de travailler ensemble. Et soyez certain que s'il vous prenait l'envie d'être un peu trop bavard, je saurais l'être moi aussi.

Hasimir Ferhig : Ignorez-vous de quoi je suis capable ? Je pourrais vous tuer, dans l'instant, et personne ne viendrait me le reprocher !

Scytale : Monsieur Ferhig, me croyez-vous aussi stupide ? Vous vous doutez bien que j'ai pris toutes mes précautions. Bien, vous et moi devons poursuivre cette collaboration, vous n'avez pas le choix. Et sachez que le Prince-Padishah a fort bien assimilé l'Épice et je suis certain qu'elle n'a aucun rapport avec son petit malaise.

Hasimir Ferhig : Vous semblez bien informé.

Scytale : J'ai mes sources.

Hasimir Ferhig : Bien, vous me disiez tout à l'heure que certains manutentionnaires vous donnaient quelques, hmmm... quelques tracas, par leur mécontentement. Des grèves ont eu lieu mais vous m'avez dit que vous les aviez brisées.

Scytale : Oui, j'avoue que cela n'a pas été facile. Nous avons dû exécuter les meneurs. Nous ne l'avons pas fait de gaieté de coeur, mais vous devez comprendre que les entreprises doivent tourner au maximum de leur rendement, mes travaux de recherche ont coûté extrêmement cher.

Hasimir Ferhig : Dans ce cas, deux légions de Sarraudar vous seront très utiles, noooon ? Je vais en parler à Sa Majesté, je pense qu'elle acceptera.

Scytale : Ce n'est pas ce que j'avais en tête, mais bon, si vous y tenez.

Hasimir Ferhig (avec un sourire mauvais) : Vous n'avez pas le choix.


"Et dès que tu ne nous seras plus utile, les Sarraudar s'occuperont de toi et de tes petits amis", songea Ferhig.

En repartant, il avait compris d'où venait cette désagréable odeur : c'était Scytale lui-même qui puait ainsi !

Scytale observait au microscope un extrait de Mélange, cette substance tirée de la savonite et censée allonger l'espérance de vie, cherchant encore à en améliorer la formule. C'est alors que la porte du laboratoire s'ouvrit, laissant entrer un des serviteurs de Scytale. Il s'adressa à lui, l'appelant par son titre.


Le serviteur : Maître-Chercheur, les résistants ont tous été amenés sur la Place Centrale, nous n'attendons plus que vous pour leur exécution.

Scytale : Cessez de les appeler ainsi, ce ne sont pas des résistants mais des dangereux terroristes, chargés de déstabiliser notre pouvoir et de nous empêcher de mener notre mission à bien.

Le serviteur : Pardonnez-moi, Maître-Chercheur. Je vous présente mes excuses.

Scytale : Ce n'est rien, ce n'est rien ! Allons-y, le devoir nous attend !


Depuis quelque temps, un groupe avait lancé de violentes attaques contre les nouveaux maitres des Marches de Han. Persuadés que le Comte Dominic Vernius était la malheureuse victime d'une odieuse machination et qu'à aucun moment il n'avait eu recours à l'Intelligence Artificielle, ces résistants avaient fait exploser des bombes en divers endroits de Vernii, épargnant à chaque fois les habitants de la capitale mais causant de sérieux dégâts aux installations des scientifiques.

Malheureusement, ils étaient bien mal organisés et de plus assez maladroits, ce qui fait qu'un certain nombre de ces résistants avaient été arrêtés. Et aujourd'hui, une dizaine d'entre eux allaient être exécutés.

On avait amené les résistants sur la Place Centrale, la place principale de Vernii. Ils étaient présentés comme étant des Fidèles d'Arès, complices de la famille Vernius. Tous avaient été bâillonnés, de peur qu'ils ne dévoilent les véritables raisons de leurs actions. Des Verniens se réunirent autour de la place, cette dernière étant quadrillée par des Sarraudar.

Lorsqu'ils étaient arrivés à Vernii en début d'année, les Sarraudar avaient été bien accueillis, on pensait qu'avec leur présence, les conditions de vie s'amélioreraient. Mais curieusement, les Sarraudar n'eurent aucune réaction face aux mauvais traitements que les scientifiques faisaient subir aux manutentionnaires des entreprises Vernius. Et à présent, ils assuraient le service d'ordre sur tout le territoire.

Les résistants furent alignés puis Scytale, ayant pris les traits de Luther Pavonis, s'adressa à la foule.


Scytale : Ces hommes sont de dangereux terroristes, des Fidèles d'Arès ! Ce sont eux qui ont récemment causé de nombreuses victimes en faisant exploser leurs bombes, ici-même, dans notre belle capitale ! Et ils ont été jugés, par la justice du Très-Haut, car c'est le Très-Haut qui les juge, car c'est lui que vous servez et que nous servons tous ! C'est pourquoi vous nous devez obéissance, car nous avons sauvé vos âmes en vous débarrassant de Dominic Vernius, qui avait comploté avec le Malin et avait violé le Commandement du Très-Haut, comme il est écrit dans la Bible Syiste Orange, "Tu ne feras point de machine à l'esprit de l'homme semblable !"


Après ce discours aux accents fanatiques, des Sarraudar s'alignèrent face aux "terroristes". Ils les mirent en joue et sur l'ordre de Scytale, ils tirèrent. Les condamnés s'effondrèrent sur le sol.

Dans la foule, un homme et une femme n'avaient rien manqué du discours de Scytale et de l'exécution qui avait suivi.

Xavier était un espion Atrèdes, envoyé ici pour récupérer un maximum d'information sur la situation dans les Marches de Han. Grâce à sa prodigieuse mémoire, il rapporterait plus tard au Duc Léto tout ce qu'il avait vu, reprenant mot pour mot chaque parole entendue et la restituant aussi sûrement qu'un enregistreur de voix.

La femme s'appelait Cristane. Elle aussi était là pour espionner, pour le compte des Bene Tesserite, dont elle faisait partie.

Elle était arrivée à Vernii il y a quelques jours et grâce à ses dons d'observation, elle avait très vite remarqué la présence de l'espion Atrèdes. Et devinant qui il était, elle s'était rapprochée de lui. Au début il avait été réticent mais la Soeur avait su le convaincre qu'ils étaient tous les deux dans le même camp. Et pour cette raison ils étaient réunis tous les deux en ce jour.


Soeur Cristane : C'est tout de même ironique que ces pauvres hommes aient été accusés d'être des adorateurs des Machines Pensantes !

Xavier : Pourquoi cela ?

Soeur Cristane : Vous ne l'avez donc pas reconnu ? Les réseaux d'espionnage des Grandes Maisons manquent cruellement d'efficacité ! Mais parce que ce Pavonis que vous voyez là s'appelle en réalité Scytale ! C'est un membre de la secte des Arésites ! Il en est même l'un des principaux leaders !

Xavier : Un Arésite ? Vous voulez dire que...

Soeur Cristane : Oui, un Fidèle d'Arès ! Mais il y a plus grave encore. La présence des Sarraudar et leur participation active aux exactions des scientifiques est la preuve que le Prince-régent est complice de tout ce qui se passe ici ! Il se peut même que ça remonte au temps de Paul Pathyne ! Mais je ne suis pas certaine qu'il ait été au courant de qui était réellement Scytale. Mais tout porte à croire que le vieux Prince-Padishah est à l'origine de la chute de la Maison Vernius et le Comte Dominic était sans doute innocent du crime dont on l'accusait !

Xavier : Je dois prévenir le Duc Léto dès à présent, pas question que j'attende d'être rentré en Cardolane pour lui faire mon rapport.


Xavier sortit un étrange appareil de sa poche intérieure. C'était un communicateur miniaturisé. Il commença à taper son message, qu'il destinait à Thufir Nawak.

Mais il n'eut pas le temps de finir. Un Sarraudar le frappa violemment à l'arrière du crâne avec la crosse de son fusil...

Scytale profitait d'un moment de repos bien mérité. Il se servit un café d'épice, l'arôme remplit aussitôt la pièce. Un serviteur entra alors après avoir frappé.


Le serviteur : Maître-Chercheur, un message vient d'arriver.

Scytale : Donnez ! Un message écrit à la main, sur une feuille de papier ! Mais qui emploie encore ce procédé archaïque ? De qui cela provient-il ?

Le serviteur : Le message provient de Cardolane, mon Maître. Du Duc Léto, plus précisément.

Scytale : C'est un Kanly ! Le Duc m'informe que dès cet instant, il se considère comme étant en guerre contre nous ! Le même courrier a été envoyé au Prince-Padishah, au Landsraad et à la Guilde.

Faites venir le commandant des Sarraudar ! Nous devons nous préparer à une attaque imminente !

Le serviteur : Oui, mon Maître.