Couronnement de Faÿkan Pathyne, Prince-Padishah des États Fédérés

La cathédrale Notre-Dame de Kaïtaïn vue du ciel.






L'immense cathédrale de verre et d'acier commençait peu à peu à se remplir. Bien entendu, les places aux premiers rangs étaient réservées et déjà occupées.





                             

Tout d'abord, on pouvait apercevoir la famille et les proches du Prince-régent, son épouse Anirul (il venait tout juste de l'épouser lors d'une cérémonie très intime), sa soeur Sighild, sa tante Marie-Hélène de Palandier qui était accompagnée de son fils Franz-Ferdinand. Il y avait bien sûr l'ami de toujours de Faÿkan et son plus proche conseiller, Hasimir Ferhig, qui ne quittait pas du regard Margot, qu'il avait épousée peu de temps auparavant. Il trouvait que Margot dépassait en beauté et en grâce toutes les autres femmes présentes.


     

Un peu en retrait, avait pris place la Révérende Mère Laïus Helen Molham, rectrice de l'École des Bene Tesserite, mais également la Diseuse de Vérité du futur Prince-Padishah. Elle avait utilisé ses dons pour Paul Pathyne et elle avait obtenu de son fils qu'il la garde à son service. Elle était accompagnée d'Irina Tonkin, la Mère Quisatz, si importante pour le Plan Génétique des Soeurs visant à créer un sur-être. Le Prince-régent tenait une place importante dans ce Plan, mais il l'ignorait.


Les autres places étaient réservées pour les chefs des Grandes Maisons du Landsraad et leurs proches, ainsi que pour les Navigateurs de la Guilde.

Puis on avait réservé plusieurs rangées, pour les dignitaires étrangers, les chefs d'État et de gouvernement, les ambassadeurs et autres représentants officiels.

Le reste des places assises étaient pour les Mézènes, qui assisteraient sans doute en très grand nombre à cet événement. Le dernier couronnement remontait à près de 2 ans et le prochain n'aurait pas lieu avant plusieurs années, ça n'était pas quelque chose que l'on voyait souvent...

   


L'Épiscope, chef de l'Église Syiste mézène, était un homme d'un certain âge mais qui avait encore la santé. On disait de lui qu'il aimait goûter aux plaisirs de la table, ce qui constituait d'ailleurs les rares plaisirs dont il pouvait encore jouir. Comme une grande majorité de Mézènes, il appartenait à la Loge Sevaniste, assez ouverte d'esprit, mais selon certains, il était en secret un membre de la Loge Spectreuse, plus conservatrice et aux rites obscurs (lire à ce sujet Le Syisme, Église ou Secte ? L'excellent ouvrage de référence écrit par le théologien scanthélois Sven-Kyrié Éléisson y traite, entre autres, des différentes loges, plus d'infos ici).

L'Épiscope se tenait debout, attendant patiemment l'arrivée du Prince-régent Faÿkan.

Ce dernier se montra enfin, portant l'uniforme d'apparat de Burseg des Sarraudar, entièrement blanc, tenant de sa main gauche l'épée de commandement.

Suivant le rituel savamment mis en place, le Prince-régent remonta la longue nef de la cathédrale pour arriver jusqu'au trône devant lequel il s'arrêta, à une distance respectable. Son épouse, Anirul, le suivait, entourée de ses dames de compagnie.  Tout en avançant avec une démarche gracieuse, comme si elle volait à quelques centimètres du sol, Anirul repensa à sa conversation quelques jours auparavant, avec la Révérende Mère Laïus Helen Molham. « Souvenez-vous que vous ne devrez donner que des filles au Prince-Padishah », lui avait dit la vieille femme. « Car un jour, l'une d'entre elles sera notre chemin d'accès vers le Trône du Lion d'Or ! ».

Anirul s'arrêta à son tour devant son trône, posée deux degrés plus bas que celui de son époux. Elle tourna la tête vers Faÿkan et lui sourit.







L'Épiscope invita alors le Prince-régent et son épouse à prendre place sur leur trône respectif. Puis il prit une couronne de feuilles d'or qu'il plaça un peu au-dessus de la tête de Faÿkan. Les feuilles étaient des feuilles de kelp, symbolisant la paix dans la symbolique syiste et la mythologie mézène.

Le chef de l'Église prononça alors les paroles rituelles.


Anastase : Seigneur Faÿkan, de la Maison Pathyne, fils de Paul Pathyne, nous plaçons sur votre tête la couronne de feuilles de kelp et par la grâce de Saint Sevan, vous serez alors Prince-Padishah, souverain des États Fédérés de Mézénas, Prince de la Ligue des Nobles, Grand Patriarche du Landsraad, Grand Maître de l'Ordre du Sanglier Mézène et Commandeur des Armées de Mézénas.

Je vous donne le sceptre royal, orné de la tête de sanglier, symbole de votre puissance et de votre force.

Promettez-vous, avec l'aide de Saint Sevan, d'être un souverain juste et sage et de toujours veiller sur votre peuple comme un père sur ses enfants ?

Faÿkan Pathyne : Je le promets et que Saint Sevan me vienne en aide.

Anastase : Promettez-vous, avec l'aide de Saint Sevan, d'être le garant du respect de la Grande Convention et de la Constitution des États Fédérés ?

Faÿkan Pathyne : Je le promets et que Saint Sevan me vienne en aide.

Anastase : Promettez-vous, avec l'aide de Saint Sevan, d'être toujours un artisan de la paix et de ne faire la guerre que par nécessité et sans aucun plaisir ?

Faÿkan Pathyne : Je le promets et que Saint Sevan me vienne en aide.

Anastase : Quel nom de règne choisissez-vous ?

Faÿkan Pathyne : Je désire être appelé Shaddam, Quatrième du nom.

Anastase : Alors qu'il en soit ainsi. (il dépose la couronne de feuilles d'or sur la tête du souverain) Vous êtes désormais Shaddam IV, Prince-Padishah et souverain des États Fédérés de Mézénas. (il se tourne vers la foule, levant les mains au ciel) Loué soit le Très-Haut !

La foule (en choeur) : Et loué soit Saint Sevan !


L'Épiscope se place alors devant Anirul et dépose sur sa tête un voile blanc.


Anastase : Anirul, promettez-vous, avec l'aide de Saint Sevan, d'être une conseillère honnête pour Sa Majesté Sacrée, votre Seigneur et votre Prince ?

Anirul : Je le promets et que Saint Sevan me vienne en aide.

Anastase : Alors qu'il en soit ainsi. Vous êtes désormais Princesse-Shahbani. (il se tourne à nouveau vers la foule, levant les mains au ciel) Loué soit le Très-Haut !

La foule (en choeur) : Et loué soit Saint Sevan !

Anastase : Prince Shaddam IV, Princesse Anirul, voici vos fidèles et loyaux sujets ! Peuple de Mézénas, voici ton souverain et voici ta reine !










Le Choeur Sacré et l'Orchestre Philharmonique de Kaïtaïn entonnèrent alors « l'Halleluyah de Butler » (Mohandas Butler, compositeur francovar d'origine mézénienne du 18è siècle).

Plus tard, le Prince-Padishah et son épouse remonteraient l'avenue menant de la cathédrale jusqu'au Palais Princier, à bord de leur carrosse, tiré par 4 superbes lions de Poritrin. Comme le veut la tradition, tous deux jetteraient alors pièces et billets à la foule sur leur passage, symbolisant ainsi la prospérité qu'ils amèneraient au peuple.

Mézénas se plongerait alors dans 7 jours de fêtes et de célébrations, partout dans le pays on danserait et on chanterait et un grand bal serait donné le soir même au Palais Princier.

On espérait bientôt la naissance d'un nouvel héritier. Le tragique épisode de l'épidémie de flémingite n'était désormais qu'un mauvais souvenir, une nouvelle ère s'ouvrait pour les États Fédérés...