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Série "Cellule 7" - 5 épisodes

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Message  Archives nationales Mar 16 Juin 2015 - 11:49

Ce soir, le début de la série événement de Direct Prya: CELLULE 7!


Quelque part à Nadür, une maison isolée. A tel point isolée que nul ne peut entendre les cris de bête blessée qui s'en élèvent. Des hurlements à faire tomber les noix des cocotiers alentour.

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Dans la cave sombre de cette même maison, les coups pleuvent. C'est une vraie séance de torture qui s'y déroule. Un homme, d'une trentaine d'années, est ligoté sur une chaise. Il a une arcade sourcilière ouverte, sa joue gauche est tuméfiée et si gonflée qu'il ne peut plus ouvrir son œil. Il semble avoir du mal à respirer, les coups s'étant enchaîné sur son torse.
Malgré tout, il trouve encore la force de cracher au sol un long filet de sang mélangé de bave.


Devant lui se tiennent deux hommes. Un grand baraqué, le poing droit couvert du sang de la victime du jour et les jointures douloureuses à force de l'avoir cogné, et un maigrelet, l'air méchant, qui s'apprête à poser une nouvelle série de question au prisonnier :

- Qui es-tu ? Que faisais-tu ici ?

Le torturé sourit, montrant ses dents baignant dans le sang. D'un air méprisant, il lance à son interrogateur :

- Je suis un Dahu venu te bouffer les noisettes, trouduc !
- Toujours ce même humour, cette même impolitesse. Répondez !
- J'avais piscine et j'me suis gourré de bâtiment ! Promis, viens mater mon maillot !
- Pour l'instant, nous avons été gentils. Marko, ici présent, va passer aux choses sérieuses.
- Qu'il vienne, j'vais lui arracher la tête et lui chier dans le cou !


Le dénommé Marko ne se fait pas prier et sort de sous une table un grand attaché-caisse. Avec délectation, il sort un à un divers instruments métalliques dont l'utilité échapperait à la plupart des individus. Après avoir étalé l'ensemble de ce macabre appareillage, Marko saisit un petit scalpel et s'approche du prisonnier, un sourire sadique aux lèvres.

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L'interrogateur le stoppe d'une main et, se penchant vers l'homme attaché, lui susurre à l'oreille :

- Nous allons commencer gentiment. Marko va te faire une petite dizaine d'entailles, tu vas te vider petit à petit de ton sang. Mais ces entailles vont se refermer petit à petit, alors, je te le dis, ne t'inquiètes pas, Marko se fera un plaisir de t'en refaire d'autres. Parle et tu y échapperas !

Le prisonnier secoue la tête, puis, voyant le dit Marko s'approcher, s'écrie :

- D'accord, d'accord, je vais parler ! Je...Je suis...Je suis l'envoyé spécial du gang terroriste...Les Lapins de Pâques ! Et on va te coller un sacré œuf dans l'fion, trouduc !

L'interrogateur secoue la tête, l'air sincèrement désolé par ce qu'il va arriver.

- Ah, mon cher monsieur...Pourquoi résister...Marko va donc vous appliquer son traitement spécial. Mais, avant ça, pour votre impolitesse, vous allez recevoir une autre punition.

Juste après avoir dit cela, il sort un ordinateur portable et le pose devant le torturé. Rapidement, apparut à l'écran une vidéo, montrant une avenue fréquentée d'une grande ville.

- Vous reconnaissez, monsieur le comique ? Oui, hein ? Vous savez qu'il s'agit là de Kaora, la capitale de votre chère Prya...Oh, et je sais que vous reconnaissez particulièrement bien cette avenue, car je sais que c'est dans cet immeuble que votre femme travaille...Et oui, Monsieur Kologie, nous savons qui vous êtes...Donc, pour votre impolitesse, une sanction !

L'homme prend son téléphone, appuie sur quelques touches, puis, son regard se fixe sur le prisonnier, tout en affichant un grand sourire.

Le prisonnier a lui les yeux fixés sur l'écran et sursaute soudainement. Il n'a eu que quelques secondes pour voir une énorme explosion avant que la caméra transmettant ces images ne soit recouverte par une substance noirâtre.

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Son air hagard, les larmes qui lui coulent des yeux en disant long sur son état. « Il va parler, c'est maintenant sûr » pense l'interrogateur qui fait signe au tortionnaire Marko de commencer sa basse besogne. Celui-ci s'approche, le scalpel en main, avec ce même air cruel qu'il arbore depuis qu'il a déballé ses instruments de torture. Mais sa tête se fige quelques secondes plus tard. Il n'a eu pas eu le temps de réagir quand l'homme lui a craché quelque chose à l'intérieur de la bouche, une substance qui fige immédiatement Marko qui tombe à la renverse.

Pétrifié, l'interrogateur en chef n'a lui non plus pas le temps de réaliser que le prisonnier ne l'est plus du tout et qu'il a réussi à se détacher.

- Du tofu paralysant! C'est très utile! Ne vous en faîtes pas, le brave Marko va se réveiller dans quelques heures...

Puis, il s'approche de l'interrogateur, le saisit par le cou et, avec une grande force, lui colle le nez sous son aisselle. En quelques secondes, le corps de l'interrogateur devient mou.

- Des aisselles chloroformées! Le secret: ne jamais se laver!

Il lâche le corps de l'interrogateur, lui aussi dans les vapes pendant les prochaines heures. Même s'il sait que le type est inconscient, l'ancien prisonnier ne peut s'empêcher de lui lâcher:

- Je t'avais prévenu...Et puis, si tu savais qui je suis, t'aurais su qu'il fallait pas faire chier la Cellule 7.
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Message  Archives nationales Mar 16 Juin 2015 - 11:50

Ce soir, en exclusivité, le deuxième épisode de votre série "Cellule 7"


Résumé de l'épisode précédent:

Un agent secret Pryan, Kologie, a réussi à s'échapper d'un cloaque où il était torturé, non sans avoir neutralisé ses deux interrogateurs. Deux questions subsistent: l'attentat à Kaora dont il a vu les images est-il réel? Et sa femme, qui travaille juste à côté du lieu de l'attentat, a-t-elle été touché?



Quitter Nadür fut facile. Ayant activé les contacts des services secrets Pryans au sein de la Fédération Cycliste Nadéenne, Kologie fut vite embarqué à l'aéroport Xavier Orly à bord d'un avion d'Air Prya. Le trajet le ramenant à Kaora fut éprouvant mentalement. Sans cesse il se reposait les mêmes questions, les ressassait, à tel point que, n'y tenant plus, il s'isola dans l'appareil et utilisa un téléphone ultra-secret de Micro-Ossia:

- Agence "Toy-Boy pour Kaorannes au foyer désespérées", bonjour. Que puis-je pour vous?
- Ici Agent Kologie, nom de code Eko, Delta Zoulou Slipou. Demande entretien avec Commandant.
- Nous vous le passons, Agent Eko Kologie.
...
- Eko, statut de la mission?
- Echec, Commandant. Il ne s'agissait pas de trafiquants de faux Gulbars. C'étaient des terroristes. Ils sont responsables de l'attentat à Kaora.
- Je vois, je vois. Revenez au plus vite pour debriefier tout ça.
- Commandant, comment va ma femme?
- Nous en parlerons le moment voulu. Au revoir, Eko.


Bordel! Il n'avait eu aucun renseignement et continuait à être tourmenté par ses questionnements. Il ne comprenait pas ce qui s'était passé, ce devait être une mission de routine et il s'était fait neutraliser comme un bleu par des professionnels qui l'avaient torturé. Comment les services de renseignement de la Cellule avaient-ils pu merder à ce point? C'était la question à mille palmyrs!

Heureusement, les clins d'oeil fréquents que lui lançaient les avenantes hôtesses de l'air le dérida quelque peu. Marié ou pas, il était content d'être à l'objet de l'admiration de la gente féminine et ne se serait pas fait prier s'il n'était pas marié depuis quelques semaines. Ah, Loïs, sa femme...Il l'avait rencontré il y a deux ans...


Deux ans plus tôt
Plage de Siango


Eko est sur la plage, profitant d'un repos bien mérité après une mission au Krassland. Ne rien faire, le bonheur ultime pour quelqu'un dont la vie est faite de danger. Mais un agent est toujours aux aguets et les deux loulous qui viennent de débarquer n'ont pas l'air honnête. De fait, ils se mettent à courir quelques secondes après avoir piqué le sac d'une jeune femme qui bronzait non loin de là.
Eko ne peut s'empêcher de les poursuivre, de faire, comme il le pense sincèrement, la "bonne chose". Entraîné comme il est, il n'a aucun mal à rattraper les deux voleurs et à les faire décamper. Tout sourire, il rapporte le sac à la victime qui lui saute au cou, folle de joie:

- Merci, merci, merci beaucoup! Il y a toute ma vie là-dedans!
- Je vous en prie, c'est bien normal.
- Je suis très heureuse! Je m'appelle Loïs et vous?
- Alberto! Heureusement que c'était l'heure de ma pause.
- Ah vous faîtes quoi dans la vie?
- Je travaille dans l'import-export de noix de coco...



Comme l'imposait le règlement de la Cellule, Eko n'avait jamais dit à Loïs ce qu'il faisait vraiment dans la vie. En deux ans de vie commune, elle n'avait jamais rien soupçonné et cela tourmentait l'agent secret. Si elle avait su, s'il lui avait dit, elle n'aurait pas été en danger, elle n'aurait pas été victime de cet attentat...


Eko était arrivé à Kaora. Il était temps de rejoindre la Cellule. Les services secrets avaient eu la bonne idée de l'installer dans un endroit que personne ne soupçonnerait: l'ambassade d'un quelconque pays inhabité depuis quelques années, mais personne n'avait pensé à reprendre ce bout de territoire. Techniquement, cela faisait que la Cellule se trouvait dans un No Man's Land qui n'appartenait à personne et qui ne répondait à aucune loi. En tout cas, pas celles de Prya.

L'agent avait pu constater le désastre qui avait frappé Kaora. Des centaines de barils de pétrole avaient dû exploser quelque part dans la ville qui en était, à certains endroits, recouverte, tandis que flotter une odeur et un smog à couper au couteau. Ce n'était plus Kaora, c'est Krasserhaven. Comment quelqu'un avait-il pu être si fou pour faire une telle horreur? Eko se promit de le découvrir!

Arrivé devant le quartier général de la Cellule, il fut soumis à la batterie habituelle de tests pour vérifier qu'il n'y avait pas usurpation d'identité: nom de code, code de sécurité, test salivaire pour vérifier que sa salive contenait bien les traces habituelles de drogues, chatouille des pieds, etc. Les tests furent concluants et il fut autorisé à entrer dans le saint des saints, le service le plus secret des services secrets Pryans qui sont déjà eux-mêmes très secrets vu qu'aucun Pryan ne sait qu'ils existent.

L'effervescence régnait. Chacun était derrière son poste à travailler. La crise était grave, Prya n'ayant pas connu d'attentat de ce type depuis des années.

Série "Cellule 7" - 5 épisodes 24h-chrono-saison-8-photo-2


Eko n'y prêta aucune attention et se rendit directement au bureau du chef de la Cellule 7, le Commandant.

- Asseyez-vous, Eko, nous avons à parler.
- Tout de suite, Commandant! Je ne sais pa...
- Attendez, le Ministre va nous rejoindre en vidéo-conférence


Le Commandant passa un rapide coup de téléphone et, quelques instants plus tard, apparut le visage du Ministre de l'Intérieur sur un écran dominant un des côtés du cube que formait le bureau du Commandant:

Série "Cellule 7" - 5 épisodes Arthur_Duvalon_50523902cb2d2


Le Commandant: Monsieur Duvalon, j'ai l'Agent Eko Kologie avec moi. De retour de sa mission à Nadür.

Duvalon: Bordel, il s'est passé quoi là-bas? On m'a dit que c'étaient ces types qui étaient responsables du foutoir à Kaora. Eko, vous expliquez?

Eko: Monsieur le Ministre, le but de la mission était de démanteler un réseau de faux-monnayeurs de Gulbars. Il en fabriquait pour inonder l'économie Pryanne quand le Krassland utilisera EcoMicro. Il se trouve qu'il n'en était rien, ils m'ont capturé, torturé et autant que j'en sache, ce sont eux qui sont derrière l'attentat de Kaora.

Duvalon: Ce n'est pas le style des Nadéens ça, Eko. Ils ne feraient pas ça, ils ont les boules de la taille d'un raison sec! Ça pue le Krasslandais ça...Eko, vous allez au Krassland et vous me zigouillez le Schweinwald pour lui apprendre!

Le Commandant: Monsieur, ce ne serait pas au Président de prendre cette décision?

Duvalon: Pas faux! Tant que ce ne sont pas aux gonzesses de décider! Je lui en parle tout de suite et je vous recontacte! Duvalon out!



Eko ne put s'empêcher de penser que les rumeurs sur Arthur Duvalon n'étaient pas toutes infondées. Il était clair qu'il ne recevrait jamais l'ordre d'aller "zigouiller" le Président Krasslandais, bien heureusement.

Le calme étant retombé, Eko put se permettre de poser les questions qui lui brûlait les lèvres:

- Commandant, est-ce qu'il y a eu des victimes?
- On a eu une bonne centaine de personnes mazoutées, mais pas de décès...Des bâtiments abîmés, des espaces verts détruits, c'est un carnage...
- Et ma femme, Commandant?
- J'allais justement vous en parler, Eko...C'est pour cela que je voulais vous voir tout de suite...Selon les témoignages...C'est elle qui aurait déclenché la bombe...
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Message  Archives nationales Mar 16 Juin 2015 - 11:51

Aujourd'hui, Direct Prya rattrape son retard et diffuse un nouvel épisode de votre série "Cellule 7"

Résumé des épisodes précédents: Après une mission particulièrement difficile qui s'est révélée être un échec, l'agent de la Cellule 7, Eko Kologie, rentre à Prya pour apprendre que son épouse, Loïs, viendrait de commettre un attentat à Kaora.


Des coups, Kologie en avait reçu durant sa carrière d'espion international. Mais jamais il n'avait senti une telle douleur qu'à l'annonce du Commandant. Sa femme, celle en qui il n'avait jamais douté, était une terroriste. Kologie avait l'impression d'avoir été roué de coups. Chaque mouvement lui semblait douloureux, tandis que ses entrailles lui faisaient un tel mal de chien qu'il avait l'impression d'avoir bu du plomb en fusion.

Il secouait la tête frénétiquement. Non, non, non, ça ne pouvait être vrai! Loïs était la douceur même, la simplicité faite femme. Il était sûr qu'elle ne lui avait jamais rien caché. Et tant bien même, un agent entraîné comme lui, le meilleur qu'a jamais eu Prya, aurait perçu les signes de duplicité de celle qui était le plus proche de lui. Il n'y croyait pas. Il ne voulait pas y croire.


"Où est-elle?" lâcha-t-il au Commandant qui le fixait d'un air vraiment glacial, ce qui ne manqua pas d'étonner Kologie. Le Commandant n'avait jamais été d'une quelconque chaleur, on ne l'est pas quand on dirige la cellule la plus secrète des services les plus secrets du Micromonde, mais il avait toujours correctement traité Kologie, son meilleur homme. Sauf que là, c'était différent. Alors que le chef de la Cellule 7 aurait normalement montré des signes de compassion, certes peu perceptibles, mais bien là, il semblait être d'une froideur proverbiale. Un soupçon de mépris pointait même dans son attitude.

Aussitôt, le chagrin et l'introspection de Kologie laissèrent place à ses réflexes d'espion. Quelque chose ne tournait pas rond, pas rond du tout. Le Commandant, impassible et peu loquace jusque là, révéla enfin le pot-aux-roses:


- Votre femme a disparu après l'attentat, Eko. Qu'est-ce que vous pouvez nous dire sur elle?

- Mais chef, rien de rien, bordel! Elle a rien à voir là-dedans!

- Et vous?

- Mais encore moi! Vous le savez! Vous pouvez avoir confiance en moi!

- Comment se fait-il alors qu'on ait trouvé du matériel de notre propre service dans les débris de la bombe qui a explosé tout à l'heure à Kaora?


Et voilà d'où venait cette méfiance et cette froideur. Kologie n'avait aucun doute: pour la Cellule, sa femme et lui étaient coupables de cet attentat. L'agent était prêt à se défendre avec vigueur quand, du coin de l'oeil, il vit deux gardes approcher de l'entrée du bureau du Commandant. Visiblement, le temps n'était plus aux dénégations. Il allait subir un interrogatoire serré. A défaut d'avoir mis la main sur Loïs, il allait mettre sur le grill celui qu'ils considéraient comme étant complice, à savoir Eko lui-même.

Pour tout dire, c'était la merde. Il savait que s'ils commençaient à l'interroger, cela pourrait des heures, des jours, des semaines. On ne savait jamais combien de temps cela pouvait durer. Surtout que la machine de l'espionnite aïgue allait se mettre en marche. Il connaissait le phénomène par coeur: peu importe ce qu'il dirait pour se dédouaner, ses interrogateurs arriveraient toujours à retourner ses alibis et preuves en arguments contre lui. Quand on mêle espionnage et trahison, c'est la paranoïa qui prime.

Tout le temps qu'il passerait enfermé, ce serait du temps où sa femme serait traquée, peut-être blessée, voire pire encore. Il fallait qu'il la retrouve et qu'il l'aide. Il rêvait presque du moment où, ensemble, ils montreraient à tous les services secrets que Loïs et lui n'avaient rien à faire dans cet horrible attentat.

Il ne lui fallut qu'une demi-seconde pour finalement décider.



- Commandant, je ne peux pas vous laisser faire ça.


Les mots étaient lâchés, le cirque allait commencer.


La messe était dite, le vin tiré, les carottes cuites, le Rubyscon était franchi.

Si Kologie avait été capturé par un service secret étranger, les choses auraient été bien différentes. La plupart des gens font une erreur classique concernant les Pryans. S'ils ont tout à fait raison sur le fait que les Pryans n'utilisent jamais d'armes, léthales ou non, ils pensaient à tort que les Pryans ne pouvaient user d'une quelconque violence. Or si c'était vraie à l'intérieur des frontières Pryannes, cette règle ne s'appliquait pas à l'étranger. Kologie ne comptait plus les fois où il s'était sorti d'une situation épineuse en misant sur cette incompréhension.

De toute façon, cet élément de surprise n'existerait pas dans la situation présente. De fait, il était à Prya et il ne pourrait user ni de violence, ni d'arme. Quoique...

Subitement, l'agent se leva et frappa violemment le Commandant et, tout aussi rapidement, il mit hors circuit les deux gardes qui étaient venus prêter main forte au Commandant. S'ils s'étaient attendus à ce que Kologie résiste, ils n'avaient nullement prévu qu'ils puissent user de la force contre eux. Le Commandant n'était pas tout à fait K.O et Eko vit bien qu'il devait se demander comment Kologie avait pu faire.


- Commandant, vous avez oublié une petite chose. De fait, nous ne sommes pas à Prya...Nous sommes dans une ambassade étrangère abandonné...Sur un sol étranger...


Kologie sourit. Il se dit avec une certaine ironie que quand la Cellule avait choisi ce lieu abandonné pour y installer le QG, ils n'avaient certainement pas pensé à ça.

Quelques minutes plus tard, l'espion se trouvait à l'extérieur. C'était un des autres avantages d'une vieille ambassade: les portes dérobées étaient nombreuses, les raccourcis légion. Kologie le savait, la sécurité visiblement non, puisque il avait réussi à leur fausser compagnie sans rencontrer la moindre difficulté.

C'est ainsi qu'il s'élança à travers les rues Kaorannes alors que la nuit tombait sur la capitale Pryanne. Le tout était de rester discret...Et aussi de changer d'apparence...Mais la roue semblait tourner à son avantage. Alors que sa situation était desespérée quelques minutes plus tôt, la chance lui souriait enfin: à quelques encablures du QG de la Cellule, il trouva, dans un jardin d'une petite maison de l'Avenue de la République, de nouveaux habits qui devaient être étendus là pour sécher. Manque de chance, il s'agissait de la tenue parfaite du supporter de l'Océanique de Siango. Ce n'était mieux que rien, mais il était clair que pour passer inaperçu à Kaora, arborer la tenue de l'ennemi juré de l'AS Kaora n'était pas le mieux. Il devrait se contenter, se dit-il, quand il compléta sa tenue de camouflage en vissant une casquette de l'OCS sur son crâne.

Durant son trajet en voiture de l'aéroport au QG de la Cellule, il n'avait pu que voir quelques détails de l'attentat qui avait touché Kaora. Alors qu'il arpentait le dédale des rues Kaorannes, il prenait conscience des dégâts qui furent causés: partout du pétrole gluant tâché les murs, vitrines et autres façades. On ne pouvait marcher dans les rues sans avoir les jambes couvertes d'une boue mazoutée, les pompiers Kaorans n'ayant visiblement pas le matériel nécessaire pour nettoyer de telles souillures et ayant juste essayé de laver le pétrole avec de l'eau. Partout, il y avait des Pryans recouverts de substance noire, qui sur les mains, qui sur le visage. Certains pleuraient toutes les larmes de leur corps. D'autres faisaient de franches crises d'hystérie. Tous savaient que Prya était atteinte en son coeur. Et tous avaient aussi peur des conséquences: c'était du pétrole Krasslandais ou peu s'en faut, le plus polluant qui existe. Kologie se dit que, dès à présent et pendant les prochains jours, les urgences de l'Hôpital de Zantavia ne désempliraient pas, tous les Pryans ayant une crainte soudaine d'attraper Peste Krasslandaise et autre cancer nucléaire après avoir eu un contact avec ce pétrole.

Kologie n'avait pas le temps de s'attarder sur les victimes, pas le temps de faire attention là où il marchait. Il savait où il devait aller. Si sa femme était innocente et il en était persuadé, il n'y avait qu'un endroit où elle pouvait se cacher: dans cette petite chambre de bonne d'un immeuble de la Rue Piéry. C'était là qu'elle habitait quand Kologie l'avait rencontré pour la première fois. Il priait pour qu'elle y soit!

Montant les interminables escaliers de l'immeuble, Eko arriva enfin à sa destination. Il frappa à la vieille porte qui n'était même pas assez haute pour qu'il puisse entrer sans se baisser. Cela l'avait faire rire la première fois que Loïs l'avait invité chez elle et il ne pouvait s'empêcher de sourire à nouveau.

La porte s'ouvrit. Pendant la seconde que la porte mit à s'ouvrir, l'espion craint qu'elle ne dévoile le visage de certains de ses collègues de la Cellule. Mais il n'en fut rien, c'était bien Loïs qui se trouvait derrière la porte. Elle lui sauta dans les bras. Il la serra de toutes ses forces.


- Alberto, mon amour!

- Ma chérie, tu vas bien! Que s'est-il pas...


Il n'eut pas le temps de finir sa phrase. Il avait juste pu sentir la piquûre dans son cou et une demi-seconde plus tard, Kologie s'effondrait au sol, inconscient.
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Message  Archives nationales Mar 16 Juin 2015 - 11:51

C'est le moment de retrouver les aventures de votre héros préféré grâce au nouvel épisode de votre série "Cellule 7"

Résumé des épisodes précédents: L'agent Eko Kologie a appris que son épouse était suspectée d'avoir commis l'attentat de Kaora et qu'il était lui-même suspecté de complicité. Il n'a pas eu le choix et s'en est pris à ses anciens collègues pour s'échapper et retrouver sa femme. Bien mal lui en a pris.


Deux fois. Cela faisait deux fois qu'il se retrouvait attaché à une chaise dans un endroit sombre et cela en moins deux jours. Kologie était prêt à parier que c'était une sorte de record dans l'histoire de tous les services secrets de l'Archipel, à tel point qu'il en venait à douter de ses capacités d'agent. Certes la première fois, il avait fait exprès de se faire capturer, mais là, ce n'était pas le cas. A peine avait-il vu sa femme apparaître dans l'entrebaillement de la porte du petit appartement de la Rue Piéry que ses réflexes d'agent entraîné avait disparu. Il s'était fait avoir comme un bleu et ça lui valait sa situation actuelle.

Depuis qu'il s'était réveillé, il se demandait où il avait bien pu merder. Et aussi, évidemment, ce qui était en train de se passer. Il en était arrivé à deux possibilités: soit sa femme avait été utilisée pour l'attendre, soit sa femme l'avait utilisé depuis le début.

A priori, quand il la vit arriver seul, totalement libre de ses mouvements, Kologie fut persuadé que la seconde solution était la bonne. Elle se tenait là, devant lui, toute souriante. Voire carrément au bord de l'extase de le voir attaché à cette chaise.

Eko la détailla du regard. Elle avait toujours été jolie, mais guère sexy. L'agent secret l'avait toujours comparé à une créature blessée qui semblait souvent sur le point de se briser. C'était cette fragilité qui l'avait séduit, lui le roi de l'espionnage qui ne frayait qu'avec des durs à cuire et des gens au caractère bien trempé avait ressenti le besoin de protéger une si gentille fille.
Or, la femme qu'il avait devant lui n'avait plus rien à voir avec cette gentille et douce femme qu'il avait connu. Non, il avait devant lui une splendide femme, triomphante et sexy comme une Amazone Présidentielle. Une de ces filles qui font à la fois envie et peur aux hommes, du genre de celles qui font les hommes se retourner et baver dans la rue quand on les croise. Et que dire de la tenue de cuir moulante qu'elle portait. Exit les robes légères en tissu qu'elle portait par le passé. Non, là c'était une dominatrice toute-puissante que Kologie avait devant lui. 



- Alors comment ça va, mooooon chéééérriiiiie?

- Bien et toi, c'est carnaval aujourd'hui?

- Tu aimes ma tenue? Elle me manquait. Je ne la portais jamais quand j'étais avec toi. Je ne voulais pas casser le petit rôle que je m'étais taillé.

- Ah, donc là, c'est la vraie toi! La Mère Perverse?



Loïs, enfin celle qui avait dit s'appeler ainsi, n'avait jamais vraiment goûté à l'humour un peu lourd de Kologie. Il faut croire que le coup de cravache qu'il reçut (Car oui, elle complétait la panoplie avec une cravache!) prouvait qu'il venait de trouver le premier point commun entre la femme qu'il avait devant lui et celle qu'il avait cru qu'elle était pendant deux ans (Faut suivre!).

- Encore! lui cria-t-il, fier de son trait d'humour. Enfin, fier jusqu'à ce qu'un nouveau coup lui ouvre l'arcade sourcillère et un autre la lèvre supérieure. Aucun humour, j'vous jure.


- Nous avons fini les présentations alors, Kologie?

- Ah tiens, tu connais mon vrai nom. Et toi, j'imagine que tu ne t'appelles pas vraiment Loïs?

- Brillante déduction! Non, mon vrai nom est Dame Birgytt.

- Hum, ça doit être dur à porter...



Nouveau coup de cravache, cette fois-ci sur la joue. Une belle boursouflure en perspective.


- Bon, allez, c'est pas tout ça, on ne va pas traîner. Les présentations sont faites, la torture commence, tout ce que j'aime, mais je suis pressé. J'ai piscine moi! Alors, j'ai été capturé et frappé pour quelles raisons?

- Moooooon chééééériiiiii, c'est ça qui t'intéresse? Tu ne veux pas savoir pourquoi je me suis fait passer pour cette gentille petite cruche de Loïs?



Cette énigme, même un Zollernois analphabète pouvait y répondre. Approcher, séduire et avoir accès au plus secret des agents secrets du plus secret des services secrets de Prya avait des motivations évidentes pour toute personne ayant de sombres desseins.


- Non, ça ne m'intéresse pas vraiment. La duperie et le mensonge, j'ai compris. Non, ce que je veux savoir c'est ce que je fais là maintenant?

- Et bien, on a besoin de toi pour une raison simple: nous introduire sur le site de lancement de la fusée spatiale.



C'était donc ça. La fusée spatiale. C'était un des secrets les mieux gardés de Prya. En même temps, ces types n'avaient eu aucun mal à apprendre l'existence de la Cellule 7 et de sa personne, puisque ils l'avaient piégé avec Loïs...Enfin, Birgytt...

Cela faisait maintenant plusieurs années que le Krassland et Prya avaient mis de côté leurs différences et travaillaient à la mise au point d'un programme spatial commun qui se concrétiserait par l'envoi d'une fusée spatiale. Le Krassland avait développé et construit le satellite et une bonne partie de la fusée, tandis que Prya avait conçu la base de lancement et le principal lanceur. En effet, l'envoi d'une fusée depuis le Krassland était impossible en raison de l'épais smog qui cachait perpétuellement le ciel. Envoyer la fusée depuis Prya avait été la seule solution et les Pryans avaient exigé que le lanceur soit construit dans l'EcoDémocratie pour être sûr qu'il polluerait le moins possible. Cela avait été une négociation de longue haleine qui avait été menée par les Présidents Krasslandais et Pryan, mais chacun avait réussi à défendre sa coco.

Si Kologie savait tout cela, c'est parce que la Cellule 7 avait été chargée de la surveillance des sites de lancement et de production. Il avait lui-même chapeauter la sécurité du principal centre de recherche. Tout venait donc de là: petit à petit, les connexions se faisaient.



- C'est donc ça...Avoir accès à la fusée...

- Et oui, chérie, tu y as toujours accès, je le sais!



Elle avait raison. Enfin, il y avait toujours accès avant de devoir mettre KO le Commandant. Maintenant, il était sûr et certain qu'il se ferait arrêter dès qu'il approcherait de la base de lancement.


- Tu oublies quelque chose, ma vieille, c'est qu...

- Je ne suis pas vieille!



La cravache fouetta une nouvelle fois l'air. Quel bruit désagreable. Il était bon pour une nouvelle cicatrice.


- Oui, bon, d'accord...Bref, tu oublies que j'ai dû jouer des poings pour venir te retrouver. Je suis grillé de partout. Comme quoi ton plan a bien foiré. Tu jouais tellement bien ton rôle que je me suis condamné à passer perpète à la Prison des Tourelles pour tes beaux yeux.

- Ne joue pas les moins-que-rien! Tu as conçu les détails de la sécurité de cette base. Si quelqu'un sait comment s'y introduire en douce, c'est bien toi...

- Ouais, peut-être. Mais pourquoi vous voulez y entrer? Vous savez, ça sera diffusé à la télévision...

- Arrête tes blagues stupides...Tu te doutes bien de la raison qui nous pousse à le faire.

- Tout faire péter?

- Je savais que tu n'étais pas si bête que ça...



Oui, tout faire exploser et faire en sorte que Prya et le Krassland s'accuse mutuellement de cette catastrophe. Alors que tout les opposait culturellement, les deux pays n'avaient jamais connu de graves conflits, même à propos de la pollution Krasslandaise ou du respect extrême de la nature Pryan. Tout serait probablement remis en cause avec l'explosion du fruit des efforts communs de ces deux pays qui allait définitivement souiller le sol Pryan.

Mais pourquoi faire une telle manoeuvre? Qui pouvait y gagner? Une guerre Krasslando-Pryanne serait vite expédiée, les Pryans incapables de se battre et, même s'il le voulait, sans entraînement et sans équipement, ne pourraient rien contre la technologie Krasslandaise. Un survol de Kaora et quelques bombardements par les escadrons de SuperDahus et Prya capitulerait. Les industriels de l'armement de la Semi-Républik ne gagneraient rien dans une telle opération, surtout qu'il y avait toujours les menaçants Zollernois avec lesquels il serait bien plus rentable pour le Krassland d'entrer en guerre.

Puis soudain, la lumière fut...



- Birgytt...Dame Birgytt...C'est ton vrai nom...Ça fleure bon le Scanthélois ça...


Le rictus que fit Birgytt fut révélateur. Scanthéloise, elle était Scanthéloise. Mais pourquoi ce peuple, ami de Prya de très longues dates, voulait s'en prendre à Prya? A la limite, raser le Krassland avait un sens, pour dire les choses clairement, car le Krassland, voisin de la CSH, polluait probablement l'air pur Scanthélois depuis des années et des années. Mais Prya n'avait rien à voir là-dedans.

Kologie n'arrivait pas à comprendre les raisons de tout ça.



- Mon Eko d'amour, je sens bien que tu ne vas pas parler, que tu ne veux pas nous aider. Nous allons devoir passer aux choses sérieuses.


Birgytt frappa deux coups secs à la porte. Aussitôt, entra dans la pièce un gorille gigantesque, les cheveux d'une blondeur rare. Il tenait fermement le bras d'une jeune femme et la tira avec lui dans la pièce jusqu'à la mettre juste devant les yeux de l'agent secret.

Kologie n'en croyait pas ces yeux. Cette fille pouvait passer pour le sosie presque parfait de Birgytt/Loïs. On aurait presque dit deux soeurs. La nouvelle venue semblait terrorisée.


- Eko, mon mignon, je te présente Clara. Elle est ingénieure au Centre de recherche. Tu ne trouves pas qu'elle me ressemble?

Trait pour trait...

- Je ne vais pas te mentir. Nous suivons la carrière de Clara depuis des années. Très exactement depuis qu'elle est sortie de l'Université et que nous nous sommes rendus compte qu'elle allait devenir un des ingénieur les plus doué de l'Archipel. Nous n'avons pas hésité alors et on m'a opéré.


Par la Sainte et Divine Noix de Coco! Cela faisait des années qu'ils planifiaient toute cette opération! Ils avaient même transformé Birgytt pour qu'elle puisse s'infiltrer bien plus tard. C'était un plan sur le long terme, le très long terme. Et machiavélique de surcroît!

Le grand baraqué balança la dénommée Clara aux pieds de Kologie.


- Tu t'imagines bien que nous n'avons pas besoin d'elle, vu que je suis déjà là et que je lui ressemble comme deux gouttes d'eau. Donc, si tu ne parles pas, on va lui faire passer un très sale quart d'heure. On va voir si tu résistes à la vue de la souffrance du portrait craché de la femme que tu aimais.


Les enfoirés ne déconnaient pas. Malgré tout l'entraînement qu'il avait eu, il ne savait pas s'il allait pouvoir tenir. Preuve en est que si on lui avait demandé quelques jours plus tôt s'il pouvait trahir la Cellule 7, il aurait juré que c'était impossible, qu'il aurait donné sa vie pour le Commandant. Or, il n'avait eu guère de difficulté à faire tout le contraire quelques heures plus tôt.

Kologie était sur le point de tout dire, pour éviter que les coups ne pleuvent sur Clara quand celle-ci hurla:


"Ne dîtes rien! Ils travaillent pour la CSH! Ils veulent détruire Prya pour que la CSH soit le seul pays écologiste au monde!"
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Message  Archives nationales Mar 16 Juin 2015 - 11:52

Direct Prya sait jouer sur l'attente des fans et vous propose en avant-dernière le nouvel épisode des aventures de l'Agent Eko Kologie.

Résumé de l'épisode précédent: Kologie a été capturé par celle qu'il avait jadis aimé et qui s'appelait, en fait, Dame Birgytt, Scanthéloise d'origine. Le plan machiavélique de ces terroristes a été enfin dévoilé.



Les gros bras avaient fait taire la jeune Clara. Kologie eut un élan de compassion pour elle. Elle était jeune, jolie et intelligente puisque elle travaillait au Centre de recherches spatiales et, à ces qualités, nul Pryan ne pouvait résister. De surcroît, elle ressemblait comme deux gouttes d'eau à cette Birgytt qu'il avait jadis aimé et cela augmentait sa compassion pour elle. Heureusement, le violent crochet du droit qu'elle avait reçu l'avait juste envoyé rejoindre les bras de Morphée.

L'agent secret Pryan résuma mentalement ce qu'il savait: ces types travaillaient pour la CSH. Ils voulaient détruire Prya en créant une crise sans précédent entre l'EcoDémocratie et le Krassland. Leur but? Faire de la CSH le seul pays vraiment écologiste de l'Archipel. C'était un plan plus que tordu et qui laissait une question en suspens: pour quelle raison les Scanthélois tenaient tellement à être les seuls écolos de l'Archipel? Pour finir, il savait une dernière chose: ils avaient besoin de lui pour entrer dans le saint des saints et saboter la fusée Krasslando-Pryanne, il leur était utile. Il le savait, ils savaient qu'il le savait.

Birgytt, qui s'était tue pendant quelques minutes, se décida à reprendre l'interrogatoire.


- Mon chéri, tu vois bien qu'on ne rigole pas. Elle est toute fragile, la petite. Un coup et elle tombe en morceaux. Imagine ce qu'on pourrait lui faire si on le voulait vraiment.

Tout était dit et les intentions des tortionnaires étaient claires. Qu'il sache la vérité et les détails de leur plan ne comptaient pas. Ils voulaient toujours les secrets que détenaient Kologie et appliqueraient, quoi qu'il arrive, la même méthode pour les obtenir: la torture.

Les choix du Pryans étaient minces: soit coopérer et ainsi mettre un point final à l'aventure EcoDémocratique; soit se terrer dans le silence et voir la jeune Clara y passer, sans qu'il soit sûr et certain que ces terroristes déterminés n'arrivent pas à mettre au point un plan d'action alternatif. Dans tous les cas, il ne se faisait pas d'illusions, qu'il parle ou non, il ne survivrait pas à la journée. S'il parle, il n'aura plus aucune valeur ensuite; s'il ne parle pas, sa valeur sera tout autant en chute libre.

Il restait une possibilité, très mince et téméraire: essayer de leur foutre une branlée mémorable et se tirer de là. Kologie avait déjà été dans des situations desespérées, mais jamais autant que celle-ci, même quand il s'était retrouvé au Zollernberg avec pour mission d'apprendre à lire à au moins un Zollernois.

Soudain, une idée lui vint. Ils étaient tous dans une pénombre à couper au couteau. Après tout, c'étaient des Scanthélois...Et les Scanthélois, dans leur morne et sombre pays, craignent une chose...La lumière!



La lumière, c'est ça! Les Scanthélois en avaient une peur bleue avec leur peau blanche comme une m.... de laitier. Il fallait qu'il se débrouille pour ouvrir une des stores qui se trouvaient devant les fenêtres de la pièce.

Il était temps que Kologie fasse montre de ses meilleurs talents de comédiens. Un peu de bave au bord des lèvres, on révulse ses yeux comme il faut et on se met à avoir la même tremblote que Christophe Pugistyle quand il voyait une jeune fille. Quelques cris de douleur poussés. Parfait! Impeccable! Il devrait se produire sur la scène du Théâtre national de Kaora! Il ferait fureur! Et taper un peu du pied au sol, pour feinter des convulsions douloureuses!

Les bleusailles d'en face, s'ils n'y avaient pas cru au premier abord, semblaient tomber dans le panneau. Ils commençaient à s'interroger du regard, les bras ballants, ne sachant que faire. Enfin, c'est ce que Kologie semblait apercevoir. Pris par sa transe, il devait continuer à jouer la comédie du malade imaginaire.

Et il était parti pour recevoir l'Edgar du meilleur acteur. Sa prestation allait sûrement rester dans les annales quand il décida de se déboîter lui-même l'épaule. Il n'eut aucun mal à le faire, il se l'était déjà déboîté lors d'une mission qui l'avait plongé au coeur de l'équipe de Subrugby de Gladys de Cariatys il y a des années et qu'il s'était fait repérer dans les vestiaires de cette équipe de géantes lesbiennes qui l'avaient sérieusement écharpé. Et là, avec les liens qui le maintenaient attachés, c'était parfait. Ses tortionnaires durent se rendre compte qu'avec ses liens si serrés, il allait se faire encore plus mal et il fallait bien intervenir.

Ça marchait donc comme sur des roulettes. Il avait été détaché. Et, comme par magie, la crise passa, tellement bien d'ailleurs qu'il put foutre un joli uppercut au grand blond et sauter sur ses pieds.

Il fonça vers le store qui bloquait la lumière du soleil et l'arracha. Soudain, le soleil pénétra, avec toute sa majesté, dans la petite pièce.

Les Scanthélois beuglaient comme des putois. Ils se tenaient la tête, essayant de cacher leurs visages de la lumière du soleil qu'ils n'avaient pas dû voir depuis la dernière journée qu'ils avaient connu en CSH et qui avaient duré exactement 17 minutes en 1956.

Ni une, ni deux, Kologie arrache les stores des autres fenêtres de la pièce. Plus de lumière, plus de cris encore. Les faces d'albinos en sont réduits à se tortiller au sol.

Il est temps de prendre la poudre d'escampette. Sans hésitation, Kologie cale la jeune Clara sur son épaule et commence à se diriger vers la porte, vers la sortie, vers la liberté.

Sauf qu'il n'avait pas pensé à une chose: cette raclure de Birgytt, celle qu'on pouvait désormais appeler son ex-femme, ne craignait pas le soleil. Elle avait vécu assez longtemps sous couverture à Prya...
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