Prison de Kaïtaïn - Dans la cellule de Léto Atrèdes

La cellule dans laquelle on avait enfermé Léto était propre, mais son confort était vraiment minimum. Il devait dormir sur un matelas trop mou et il disposait uniquement d'une table et d'un coussin sur lequel s'assoir.

Après le drame qui s'était produit dans l'aéronef de la Guilde qui le ramenait à Cardoville, l'appareil avait fait demi-tour puis s'était posé à Kaïtaïn. Des Sarraudar attendaient Léto à sa descente d'avion, par la suite il avait été emmené dans la prison de Kaïtaïn.


Tous les jours, Thufir Nawak venait lui rendre visite. Léto avait demandé à son mentat d'être son avocat et ce dernier avait tout de suite accepté. Alors que le procès commencerait bientôt, ils discutaient de la façon dont Léto devait se défendre.


Thufir Nawak : Mon Seigneur, il nous sera difficile de prouver que vous n'avez pas tiré. Je pense que nous devrions privilégier une autre approche, nous devrions convaincre la Cour pourquoi vous ne pouvez pas avoir tiré, ce qui est légèrement différent. Je veux dire par là que vous avez toujours eu un sens aigu de l'honneur et il est impossible que vous ayez commis ce meurtre d'une grande lâcheté, qui plus est à bord d'un aéronef de la Guilde, ce qui constitue un crime aussi grave que le meurtre, selon la Grande Convention.

Léto Atrèdes : Cela me semble en effet plus raisonnable. Mais dis-moi, Thufir, as-tu une hypothèse sur ce drame ? Sais-tu qui pourrait avoir tué ce scientifique, pourquoi et surtout, comment ?

Thufir Nawak : La question est délicate et je m'y suis penché. Le meurtre est généralement motivé par 3 objectifs : le pouvoir, l'argent ou la vengeance. La Maison Atrèdes a de nombreux ennemis et ce meurtre a pu être perpétré par l'un d'entre eux.

Léto Atrèdes : Les Van Dorrenn ?

Thufir Nawak : C'est possible, en effet, ils sont sur ma liste des suspects. Mais nous ne devons pas écarter d'autres hypothèses, comme par exemple un acte des scientifiques eux-mêmes. Il y a peu, vous avez porté des accusations très graves à leur encontre, devant tout le Landsraad. Se sentant menacés, ils ont pu mettre au point ce plan pour se débarrasser de vous, quitte à sacrifier la vie de l'un des leurs.

Léto Atrèdes : Reste la question du comment ! Je ne crois pas à une complicité de la Guilde, elle n'aurait aucun intérêt particulier à nous nuire.

Thufir Nawak : J'avoue que je n'ai pas su répondre à cette question. Mais une complicité de la Guilde me semble en effet peu probable.


A ce moment, un garde arriva. Il avait un colis à remettre à Léto en main propre. Ce dernier prit le colis et il commença à l'ouvrir.

Il s'agissait d'un cube-message, un pur produit de la technologie de Han. Il ne délivrait son message que si le destinataire confirmait son identité par l'empreinte de son pouce et le texte ne pouvait être lu qu'une seule fois. Idéal lorsqu'on voulait transmettre un message en étant certain qu'aucune autre personne ne le lirait jamais, excepté son destinataire.

Léto pressa son pouce contre le cube, celui-ci s'ouvrit et un message défila sur un écran virtuel.


Léto Atrèdes : Thufir, tu ne devineras jamais ce que je viens de lire !


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La suite ici.

"Le Prince-Padishah Shaddam IV, tout comme son père, entretient une relation secrète et illégale avec les scientifiques. Ils ont conspiré ensemble pour s'emparer de la technologie des Vernius. Deux cohortes de Sarraudar sont présents à Vernii et aident les scientifiques à maintenir leur pouvoir sur la population. Cette information devrait être précieuse pour votre défense, si vous osez en faire usage."

Les mots avaient défilé sous les yeux de Léto, puis le cube était devenu inerte. Impossible de savoir qui était l'auteur du message.

"Aurais-je des alliés secrets, ici, à Kaïtaïn ?", se demanda Léto.


Léto Atrèdes : Thufir, tu ne devineras jamais ce que je viens de lire !

Thufir Hawat : Qu'avez-vous lu, Mon Seigneur ?


Léto devenait soudain méfiant, même paranoïaque. Il fit à Thufir un résumé du message qui lui avait été transmis, en utilisant le langage des signes que son père lui avait enseigné. Le mentat répondit de la même façon.


Thufir Hawat : Tout s'explique ! Je me doutais bien que les scientifiques ne pouvaient disposer d'une force militaire suffisante pour opprimer la population des Marches de Han. Ainsi donc le Prince-Padishah lui-même est complice de tout ce qui se passe là-bas. Nous détenons là une information qui, si elle est exacte, pourrait nous être extrêmement utile.

Mon Seigneur, je vous propose un bluff. Un bluff spectaculaire !