Accueil administratif

L'avocat francovar pénetra dans le batiment imposant de la capitale, siège de la justice de Mezenas.
Il attendit quelques minutes avant d'aller à la rencontre de l'acceuil :

- Bonjour mesdames,

Je suis Maitre Simon Spalette, avocat au barreau de Micropolia en Francovie.
Je represente Monsieur Michel Poluchi dans son litige contre la Palais Princier. 

Il vit comme une lueur dans l'oeil de son interlocutrice.

- J'aimerais avoir accès à son dossier.

Il communiqua les papiers prouvant sa bonne foi. 

La responsable de l'accueil du Tribunate, Josiane Dauvergne, la cinquantaine et la poitrine généreuse, dévisagea l'avocat. Il avait une certaine prestance, il était plutôt bel homme et en plus, s'exprimait parfaitement, ce qui était surprenant pour un Francovar.


Josiane Dauvergne : Le dossier de Monsieur Poluchi, Maître Espelette ? Cette demande ne manque pas de piquant. Mais qu'entendez-vous par son dossier, Maître ?

L'avocat était surpris de la demande mais le système était surement différent à Mezenas :

- Je voudrais avoir accès à la date de l'audience ainsi qu'aux pièces du dossier, je suppose qu'il y a des preuves et il serait normal, au nom du principe du contradictoire, d'y avoir accès en avance afin de préparer ma plaidoirie.

Il pensa au dernier moment à un autre point.

- J'aimerais également avoir accès à une copie de la "Grande Convention" un texte important dans votre ordre juridique si j'ai bien compris.

Josiane Dauvergne : Maître, je suis surprise que vous me posiez cette question, on ne vous a pas prévenu ? Aucune date n'a été arrêtée, puisque l'extradition de Michel Poluchi n'a pas encore été acceptée par les autorités francovares.

Je crains que vous ayez fait tout ce chemin pour rien. Oh, remarquez, peut-être pas pour rien, tout compte fait. Voici une copie de la Grande Convention, bien que je ne comprenne pas trop en quoi ça vous sera utile.


Josiane tendit le document à  l'avocat.

L'avocat était surpris.

- Ah tiens, s'il n'y a pas d’extradition, est-ce qu'il y aura un jugement par contumace c'est à dire en l'absence de mon client ? 

Il la remercia en tout cas pour la copie de ce document très important.

Josiane Dauvergne : Le jugement par contumace n'existe pas à Mézénas. Pas d'extradition, pas de procès.

- D'accord j'en prends bonne note.

Il inscrivit quelque chose sur le dossier.

- Je vous remercie de votre aide, je saluerais le bon fonctionnement de l'administration judiciaire mezène en Francovie au Barreau de Micropolia, au Conseil National des Avocats et au Conseil des Sages.

Il partit après ses remerciements mais il ne devrait pas quitter Mezenas immédiatement. 

L'avocat allait sortir du bâtiment quand un Sarraudar y pénétra, accompagné du chauffeur de taxi.


Bernard Fagneux : C'est lui, soldat ! Arrêtez-le, c'est un dangereux terroriste !

Le Sarraudar : Calmez-vous ! (il se tourne vers Spalette). Monsieur, puis-je voir vos papiers, s'il vous plait ?

La plaisanterie de Poluchi avait été très mal accueillie à Mézénas, mais les Sarraudar, qui ressentaient une véritable vénération pour le Prince-Padishah, l'avaient encore moins appréciée. Et lorsqu'on avait rapporté au Sarraudar qu'un avocat francovar était arrivé à Mézénas sans passer par la douane, le soldat avait décidé de profiter de l'occasion.


Le Sarraudar : On me dit que vous ne vous êtes pas présenté à la douane à votre arrivée, Monsieur. Et je constate en effet que vous n'avez pas la copie du formulaire B-144 et vous n'avez pas non plus de visa en règle.

Pouvez-vous m'expliquer cela, Monsieur ?

L'avocat était perplexe mais il y voyait là pour l'instant un simple quiproquo. 

- Je suis passé par la douane tout comme tous les passagers, je pense que les caméras de surveillance pourront le confirmer.

Il précisa :

- Je n'ai cependant pas été contrôlé, je pensais que c'était propre aux pays de la LEM ce qui est une habitude dans la plupart des aéroports de la Ligue entre les partenaires.
Néanmoins si ce n'est pas le cas et bien je peux vous suivre pour faire valider la procédure.

Le soldat soupira. Si cet avocat était désigné pour assurer la défense de Poluchi, ce dernier serait sans doute condamné à la peine la plus lourde !


Le Sarraudar : Les lois peuvent être différentes d'un pays à l'autre, mais je pense que ce n'est pas à un avocat que je vais apprendre cela. Si vous étiez réellement passé à la douane, vous seriez en possession des documents tels qu'ils sont définis dans la loi. Or vous ne les avez pas.

Je vais donc vous demander de bien vouloir me suivre à la douane afin que vous puissiez effectuer les formalités nécessaires à votre séjour à Mézénas.

A moins que vous ne souhaitiez retourner en Francovie ?

Non je voudrais rester à Mezenas, précisa l'avocat.

Il suivit le soldat vers la douane.