Salle du Conseil de l'APELEM

Édouard Chartrin arriva dans les locaux de l'APELEM pour la réunion inaugurale de l'agence.

C'était un peu comme un retour sur le devant de la scène, pour lui. Depuis que Mézénas était devenue une monarchie, il n'avait jamais eu de rôle de premier plan, il n'avait pas même été sénateur, bien qu'il ait été candidat, sans parvenir à être élu. Il avait été le premier et le dernier Chancelier de la toute jeune République de Mézénas et avait été vivement critiqué pour son manque de réaction après l'Éveil d'Arès.

Aujourd'hui, il prenait la tête de l'APELEM et allait entièrement se consacrer à cette tâche.

Il regrettait que 4 autres micronations seulement aient envoyé un représentant : la Francovie, le Krassland, le Skotinos et Pirée. "Tant pis pour les autres", songea-t-il, "ils prendront les discussions en cours de route".

Il alla saluer les représentants, un par un, leur souhaitant la bienvenue. Puis il prit la parole.


Édouard Chartrin : Madame, Messieurs, je vous remercie pour votre présence. Au cours de cette réunion, nous allons évoquer diverses choses, mais je souhaitais tout d'abord commencer par le plus important : les buts de l'agence.

La création de cette agence, je le sais, a provoqué certaines réactions négatives. Car toutes les micronations n'ont pas la même définition de l'écologie et de la préservation de l'environnement. Pour certaines, cela signifie la protection des espèces animales et végétales, la recherche d'un air plus pur, la lutte contre les substances toxiques et contre la pollution. Pour d'autres, il s'agit tout bonnement du contraire, pour ces micronations l'air pur est une abomination et la pollution fait partie de leur quotidien,, c'est quelque chose auquel elles tiennent. Pour ces dernières, elles entendent préserver leur environnement pollué et toxique, et j'estime qu'elles en ont le droit. Et cela vaut bien évidemment pour celles qui souhaitent protéger leur environnement de toute pollution.

L'homme respire à l'air libre, mais ça n'est pas le cas du poisson, qui respire dans l'eau. Trouverait-on normal qu'on sorte les poissons de l'eau et qu'on les oblige tous à respirer comme nous ? Non, bien entendu, car chacun sait qu'ils mourraient peu de temps après ! Alors, de quel droit pourrions-nous demander à ces personnes de sortir de leur environnement pollué et nauséabond pour les obliger à respirer un air pur qu'elles exècrent ? Je voulais que dès le départ, les choses soient bien claires pour tout le monde et qu'il n'y ait pas de malentendu.

A présent, je vous laisse vous exprimer, vos réflexions à ce sujet sont les bienvenues.

Marco Buzzato le representant francovar et chef du parti écologiste intervient quand ce fut son tour :



"Si nous respectons la pollution krasslandaise, principe inscrit dans la Constitution du pays d'ailleurs, il convient également de dire que la pollution krasslandaise ne doit pas nier les environnements des autres nations.
Si le Krassland fait généralement des efforts sur ces produits notamment ses véhicules pour ne pas polluer à l'étranger, plusieurs scientifiques pensent que les gaz krasslandais ne s'arreteraient pas (logiquement) aux frontières du pays et se déplacerait dans le Micromonde polluant les autres environnements, nous esperons donc que l'APELEM pensera avant tout à protéger les environnements mis en danger par la pollution et non l'inverse car des fleurs plantés en Francovie ne mettront jamais en danger la pollution krasslandaise, l'inverse par contre oui."

Il précisa sa pensée.

"Néanmoins je suis persuadé que le Krassland sera constructif sur ce sujet."

Il fit une dernière remarque :

"Le P de l'APELEM signifie donc bien "Préservation" et non "protection" c'est bien ça ?"

Édouard Chartrin : Dès le départ, Sa Majesté Paul Pathyne a souhaité l'appeler Agence de Préservation de l'Environnement et ça correspondait bien à l'idée d'une agence qui travaille à préserver l'environnement de chaque micronation, quel qu'il soit.

Mais à la suite d'un malentendu, l'agence a été rebaptisée Agence de Protection de l'Environnement, notamment sur le wiki scanthélois. Je regrette d'ailleurs que le représentant de la CSH ne soit pas là, nous aurions pu évoquer ce point. Mais nous pourrons revenir là-dessus ultérieurement.

D'autres personnes souhaitent-elles intervenir ?

L'émissaire scanthélois arriva en vitesse. Il était en retard mais participerait bien à la discussion:
- Vos excellences, je vous prie de bien vouloir excuser mon retard du à des affaires internes de mon pays.

Il s'était fait briefé par son assistant avant d'arriver sur place.

- Concernant l'APELEM, c'est effectivement de la préservation dont on parle et les modifications ont été faites sur les pages relatives à cette agence à la BN scanthéloise.

Édouard Chartrin : Je vous remercie pour cette rectification, qui démontre une fois de plus l'efficacité scanthéloise !

En revanche, je n'ai pas bien compris votre nom. C'est pour les archives de nos réunions, vous êtes Monsieur... ?

La représentante krasslandaise avait ostensiblement fait part de son approbation lors du discours de Chratrin et elle le confirma de vive voix.



Linza Ritzelski : - Le Krassland partage le point de vue exposé par monsieur Chartrin en introduktion. Et pour répondre aux interrogations de monsieur Buzzato, je tiens a signaler ke le Krassland ne cherche pas a exporter son air pollué. Bien au kontraire, nous faisons tout notre possible pour le konserver chez nous. Nous avions par exemple mis au point par le passé le système des krassoliennes ke ce petit dokumentaire vous présente...

C'est à proximité de Krassenheim k'ont été konstruites les premières krassoliennes. Ces éoliennes géantes ont été konçues non pas pour produire de l'élektricité avek du vent mais pour produire du vent avek de l'élektricité, komme des ventilateurs géants. Partant du konstat ke le Krasslandproduisait kontinuellement une belle pollution, mais k'au fil du temps, cette pollution durement akise à la sueur du front des manutentionnaires 3ème klasse s'en allait polluer ailleurs, les services teknikes du ministère de la pollution, alors dirigé par le célèbre Ra Dada, avait mis en place, en partant d'une idée de l'industriel Egon Schweinwald, un astucieux système anti-fuites de pollution pour résoudre le problème : les krassoliennes.

Le principe des krassoliennes est le suivant : Des éoliennes sont disposées partout où il y a fuite de pollution. Au lieu de produire de l'élektricité à partir du vent, elles produisent du vent avec de l'élektricité. Elles sont alimentées par la centrale nukléaire (ce ki offre un débouché supplémentaire à l'énergie produite par celle ci) et donk soufflent sur la pollution afin de la retenir dans nos kontrées.



Dix krassoliennes furent konstruites avant l'éklatement de la Guerre des Kafards. Elles dominent toujours le paysage du territoire de Krassenheim tels des kolosses desoeuvrés kar l'arrêt de la centrale les a privées de leur source d'alimentation.

La centrale de Krassenheim a redémarré enfin le 27 février 2017 et nous envisageons désormais de rénover et de remettre en fonktion les krassoliennes (ki doivent enkore être mises au normes Ecomicro). C'est typikement un projet ki pourrait bénéficier du soutien de l'APELEM.

Marco Buzzato :

"En effet je ne peux que saluer un tel projet que l'APELEM doit soutenir absolument !"

Édouard Chartrin : Madame Markline, ce changement de mentalité est une bonne chose.

Quelqu'un souhaite-t-il ajouter autre chose ?

Paul Pathyne a écrit:Édouard Chartrin : Je vous remercie pour cette rectification, qui démontre une fois de plus l'efficacité scanthéloise !

En revanche, je n'ai pas bien compris votre nom. C'est pour les archives de nos réunions, vous êtes Monsieur... ?

Je suis le délégué du DSHECOL, Titãc Pancomãc.

Chartrin avait reçu une note en provenance du Palais Princier.

Le Prince-Padishah s'inquiétait du manque d'activité de l'APELEM depuis sa fondation.

De plus, une idée lui était récemment venue et il souhaitait en faire part aux représentants des différentes micronations.


Édouard Chartrin : Mesdames et messieurs, récemment la Ligue Éburnéenne Décanale a créé l'OMO, Organisation Micromondiale Océanographique.

Pensez-vous que l'APELEM pourrait apporter son soutien à cette organisation et pourquoi pas, y participer activement ? Et quelles seraient les conditions de cette participation, quelle forme prendrait-elle ?

Si vous me permettez de répondre en premier à ces questions, l'APELEM pourrait soutenir l'OMO en faisant construire un navire qui rejoindrait la flotte de cette organisation.

J'attends vos avis sur la question et vos éventuelles propositions.

Veronika Markline : - Construire un navire siglé APELEM ? Oui, cela me semble être une bonne idée et démontrera que notre institution n'est pas complétement amorphe et inutile. Le Valdisky apporte son soutien à la proposition mézène.

Kosmas Stavrakios : - Le Skotinos soutien également le projet de doter l'APELEM d'un navire océanographique.

Chartrin s'impatientait, les représentants des autres micronations ne semblaient pas pressés de participer à la discussion.






Édouard Chartrin : J'aimerais bien un peu plus d'enthousiasme de votre part, mesdames et messieurs ! On ne vous entend pas beaucoup !

Linza Ritzelski  - ... Hein koi ? ... Ah le bâteau là..  oui oui OK...

Marco Buzzato :

- "Je valide l'idée d'un bateau."

Édouard Chartrin : Étant donné que 5 représentants sur les 7 que compte l'agence ont manifesté leur approbation, je considère que le projet est adopté.

Nous allons donc pouvoir lancer les appels d'offre pour la construction d'un navire océanographique. Il va sans dire que les micronations qui participent activement à l'APELEM seront prioritaires.

D'après mes estimations (lien), l'acquisition d'un navire océanographique coûterait environ 60,000 M$, bien sûr en comptant les diverses taxes. Ce qui nous amènerait à demander une subvention de 40,000 M$ à la LEM, puisque nous avons déjà 20,000 M$ sur notre compte.

Êtes-vous d'accord sur ce montant ?

Selon Stavrakios l'estimation du coût donnée par Chartrin était un peu excessive. Le Skotinec qui s'y connaissait en construction navale pensait qu'il serait possible de s'en sortir pour moins de 50'000 megs mais il préféra taire son point de vue. Autant demander un peu plus ce qui pourrait permettre d'ajouter des équipements ultérieurement.


Kosmas Stavrakios : - Oui une demande de 40'000 megs me semble une bonne chose. Est-ce qu'on fait un appel d'offres auprès des chantiers navals et le vainqueur réalise la construction complète ou bien dissocie tôn la fourniture des quipements et l'assemblage finale et plusieurs appels d'offres comme cela avait été proposé au ParLEMent par ma compatriote madame Xanthos pour le projet de navire-hôpital de l'AHLEM.

Édouard Chartrin : Je vous avoue que je n'ai pas tellement suivi les débats au ParLEMent ces derniers temps, Monsieur Stavrakios, mais si j'ai bien compris votre question, sachant (on va faire simple) que pour construire un navire océanographique, on a besoin entre autres de P Machines, de P Alcool, de PAL, il devrait y avoir un appel d'offres pour ces P Machines, un autre pour ces P Alcool et un troisième pour ces PAL ?

Et par-dessus, il y aurait un autre appel d'offres pour savoir quelle entreprise assemblerait tout ça ?

Marco Buzzato :

- "Oula c'est compliqué. Pourquoi ne pas diviser le nombre de PV en trois lots et basta ? J'invite le Président Chartrin a demander beaucoup de subvention au ParLEMent, certaines autres agences ont moins d'apriori à demander beaucoup d'argent quitte à ne pas le dépenser. Notre cause est juste et nous avons besoin de financement. "

Dans son box, à l'écart de la réunion, l'interprète chargé de traduire du skotinec au mézène s'arrachait les cheveux.

Interprète : Quelle andouille, ce Chartrin, aussi con qu'un lochon ! Totalement largué, le bonhomme !


Édouard Chartrin : Ah oui, à présent je vois très bien ! Monsieur Buzzato, merci pour votre intervention, cela m'a bien aidé à comprendre ! Pardonnez-moi, je me suis égaré, sans doute à la suite d'une erreur de traduction. Ah, les subtilités de la langue skotinecque, n'est-ce pas, c'est vraiment une langue surprenante !


"Bah voyons, il a trouvé la bonne excuse !", songea l'interprète. "Il est en train de dire que c'est de ma faute alors que c'est lui qui n'a rien compris !"


Édouard Chartrin : Monsieur Stavrakios, je saisis tout à fait ce que vous voulez dire et je suis entièrement d'accord avec cette idée car je trouve qu'elle correspond bien à l'esprit de la LEM, qui est un esprit de coopération intermicronationale. Et notre agence doit avoir cet esprit.

Plusieurs entreprises de micronations membres de la LEM répondraient aux appels d'offres pour fournir la même quantité de P Véhicules qui seraient ensuite assemblés par une entreprise disposant d'un chantier naval. Pour ma part, je valide.

Bien, cela étant dit, je reviens sur le prix du navire océanographique je vous ai annoncé tout à l'heure, à savoir 60,000 M$ TTC. Il va nous être difficile d'obtenir la somme qui nous manque pour arriver à ce prix et je vais vous expliquer pourquoi.

Les fonds en mez disponibles dans les caisses de la LEM ne sont que de 30,000 M$. Ce qui nous obligerait donc à compléter avec d'autres devises. Et cela pose un problème : comment savoir dans quelle devise nous devrions compléter notre demande de subvention, étant donné que nous ne savons pas encore dans quelles micronations seront fabriquées ces pièces ?

Vous allez me dire que ces entreprises se fichent d'être payées en rons, en gulbars ou en mez du moment qu'elles décrochent le marché. Sauf que si nous achetons une partie de ces pièces en rons, la taxe à l'importation ira sur le compte de la Banque de Mézénas en rons et pas sur le compte du Trésor Mézène, ce qui fera donc une perte fiscale pour notre état (en plus de financer les exportations francovares puisque cet argent qui ira sur le compte de la Banque de Mézénas en rons, ce seront autant de rons que la Francovie n'aura pas à déposer sur ce compte) !

Je pense donc que nous devons revoir ce chiffre à la baisse, de demander uniquement une subvention en mez, ce qui nous permettrait d'acquérir un navire océanographique dont le prix serait au maximum de 50,000 M$ TTC.

Tout le monde est-il d'accord avec ces propositions, à la fois pour le montant de la subvention et pour la procédure d'appel d'offres ?

EL/ C'était un problème que j'avais déjà évoqué sur un sujet d'EcoMicro Reloaded (lien) au mois de décembre.

On a un vrai problème ici. Et je pense que j'ai déjà la solution mais on verra ça plus tard.

Marco Buzzato :

- "Je ne vois pas où est le problème avec les monnaies. Il suffit que l'entreprise qui remporte l'appel d'offre ouvre un compte dans la monnaie voulue et le problème est réglé. Je ne connais aucun entrepreneur capable de refuser des dizaines d'unité monétaire après avoir gagné un appel d'offre."

Édouard Chartrin : Monsieur Buzzato, vous parlez comme un chef d'entreprise, ce que vous êtes peut-être, remarquez. Sauf qu'ici, vous représentez d'abord la Francovie et laissez-moi vous dire que vous la défendez bien mal !

Vous dites : "Il suffit que l'entreprise qui remporte l'appel d'offre ouvre un compte dans la monnaie voulue et le problème est réglé."

Non, Monsieur Buzzato, le problème n'est pas réglé. Parce que si cette entreprise qui remporte l'appel d'offres est francovare et qu'elle ouvre un compte par exemple en mez, eh bien lorsque cette entreprise utilisera ces mez, la TVA et la taxe à l'importation n'iront pas sur le compte du Trésor Francovar, elle iront dans les caisses de la Banque de Francovie en mez, là où le gouvernement de Mézénas fait des versements lors d'échanges de devises, c'est donc un argent qui est utilisé lorsque vous importez des biens mézènes chez vous !

Et donc, en faisant cela, la Francovie finance avec son argent les exportations de Mézénas ! Je vous remercie chaleureusement pour une telle abnégation !


Chartrin s'interrompit un bref instant, le temps que Buzzato assimile tout ce qu'il venait de dire. Puis il reprit.


Édouard Chartrin : Cela étant dit, Monsieur Buzzato, rassurez-vous. Les Mézènes tiennent à leur monnaie, qui est pour eux un gage de stabilité, une notion qui est importante à leurs yeux puisqu'elle se trouve même dans la devise de Mézénas. Et donc nos entreprises n'ouvriront pas de compte dans une devise étrangère. Vous n'aurez donc jamais ce genre de problème avec nous.