Camp d'entrainement de Kaïtaïn

En fin d'après-midi, le commando sous les ordres du Levenbrech Garak quitta le camp d'entrainement. Ils allaient d'abord traverser le Comté de Han, puis le Kitchassa, puis rejoindraient l'Elvéotie par le détroit de Bighal.

Garak conduisait. A ses côtés se trouvait le caporal Bertin. La conversation s'engagea entre les deux hommes.


Garak : C'est votre première mission commando, caporal ?

Bertin : Oui, monsieur. Mais je ne suis pas un novice, j'étais sous les drapeaux pendant la Guerre contre les Fidèles d'Arès. Vous étiez à Corryn ?

Garak : Ouais, j'étais dans l'infanterie à l'époque. C'était une vraie boucherie, les Fidèles ne faisaient pas la différence entre les soldats et les populations civiles. Plus tard, on leur a fait payer, à ces enfoirés.

Bertin (après un bref silence) : Mon frère faisait partie du commando qui a fait sauter le bunker. Il y est resté.

Garak : Ton frère était un brave.

Bertin : Oui (il soupira). Dites, je pensais à un truc, on ne va pas vraiment passer inaperçus si on déboule en Francovie dans ce véhicule.

Garak : T'inquiète, y en a d'autres qui ont pensé avant toi. On changera de moyen de locomotion à Vernii. (il sourit) Tu verras, tu seras pas déçu !

Le Professeur Sigmel et le Professeur Adler ouvrirent des yeux gros comme des calots en voyant ce qui attendait l'équipe scientifique.

Une table couverte de mets succulents avait été dressée dans le mess des officiers. Il y avait des brochettes de lochon sauce piquante, des brochettes de lochon aux pêches, des brochettes de lochon sauce caramel, des pavés de sanglier sauce groseille, divers desserts et de nombreuses bouteilles d'alcool en tout genre.


Levenbrech : Mesdames et messieurs, le Burseg Garon sera bientôt là. Si vous voulez bien vous donner la peine d'avancer, en attendant le personnel va tout d'abord vous servir un apéritif.

Tous les membres de l'équipe scientifique du Professeur Sigmel buvaient un vin pétillant de Cardolane tout en devisant joyeusement quand le Burseg arriva au mess des officiers. Aussitôt, les Sarraudar se mirent au garde-à-vous, le silence se fit et tous se tournèrent vers lui.


Burseg Artémise Garon : Repos, soldats !

Professeur Adler, Professeur Sigmel, mesdames et messieurs, je suis heureux de vous accueillir dans ce camp militaire. Le gouvernement a estimé que nous devions vous offrir ce repas, parce qu'ici, à Mézénas, nous avons le sens de l'hospitalité !

Si vous avez terminé votre apéritif, je vous propose que nous passions tous dès à présent à table. (il se rapproche de Sigmel) Professeur, je tiens à ce que vous vous asseyiez à mes côtés, il faut que vous me parliez de cette fameuse cité de Rom.

Le lendemain matin, le Professeur Adler fut le premier à se réveiller. Il se leva de son lit et fit une grimace à cause du mal au crâne qu'il avait - "J'ai sans doute bu un peu trop de vin pétillant, hier soir", songea-t-il.

Puis il se gratta les fesses, s'étira et bailla à s'en décrocher la mâchoire.


Quelques minutes plus tard, il avait pris sa douche, s'était habillé puis s'était rendu au mess des officiers. Le mess était pratiquement désert, les officiers Sarraudar avaient sans doute déjà pris leur petit-déjeuner plus tôt. Il trouva le Burseg Garon, assis devant une tasse de café fumant.


Professeur Adler : Bonjour, bien dormi ?

Burseg Garon : Oui, ça peut aller. Et vous ?

Professeur Adler : Je dors comme un bébé, quel que soit l'endroit où je me trouve. Je voulais vous remercier pour votre accueil, officier. Et le repas que vous nous avez offert était parfait ! Je vous avoue que j'ai toujours apprécié la bonne chère, c'est un des penchants contre lesquels j'essaye de lutter !

Burseg Garon : Ne me remerciez pas, je n'ai fait que suivre des ordres venus d'en haut.

Professeur Adler : Ah vraiment ? Très bien, très bien. Mais nous ne voulons surtout pas abuser de votre hospitalité. Dès que l'équipe francovare sera réveillée, nous repartirons et nous reprendrons nos recherches.

Burseg Garon : Je crains que cela ne soit pas possible, Professeur, le camp a été mis en quarantaine ce matin. Plusieurs de nos soldats sont atteints par la flémingite, en ce moment ils sont à l'infirmerie. Le gouvernement craint une épidémie, donc tout le monde est consigné jusqu'à ce que tous les malades soient guéris et que le virus soit éradiqué.

Professeur Adler : Oh, c'est dommage ! Le Professeur Sigmel va certainement être très contrarié par tout ça. (il ajoute avec un sourire malicieux) Dites-moi, il y quoi au menu, ce midi ?