Micronations
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-39%
Le deal à ne pas rater :
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON AVR-X2800H, Enceinte ...
1190 € 1950 €
Voir le deal

De l'évolution de la notion de propriété d'une Micronation

Aller en bas

De l'évolution de la notion de propriété d'une Micronation Empty De l'évolution de la notion de propriété d'une Micronation

Message  Archives nationales Lun 15 Juin 2015 - 18:06

Thèse Sciences politiques
De l'évolution de la notion de propriété d'une Micronation
Par Kurt Denfell


Depuis la naissance du Micromonde, une des questions qui fut le plus souvent posée fut celle de la propriété de la Micronation. Deux conceptions se sont affrontées sur cette question: la première qui veut qu'un seul citoyen, son fondateur, en soit le propriétaire et, de facto, bénéficie de bien plus de droits que les autres citoyens, c'est ce qu'on a appelé l'Etat-propriétaire; la seconde veut que tous les citoyens possèdent une part de la Micronation, c'est l'Etat-collectivité. Si la théorie de l'Etat-propriétaire fut dominante aux débuts du Micromonde, elle cède rapidement sa place à l'Etat-collectivité. Néanmoins, avec la disparition des Micronations chantres de l'Etat-Collectivité, la tendance est, aujourd'hui, à un retour en force de l'Etat-propriétaire. De là, on peut s'interroger sur les raisons de ce retour d'une conception qui avait pourtant causé des ravages parmi les Micronations et qui en cause toujours autant, ce qui ne freine en rien la création de Micronations basée sur ce concept.
Dans un premier temps, seront abordées les définitions de ces théories en présentant l'historique de ces deux théories; puis, dans un second temps, il conviendra de présenter les différentes explications pour éclaircir le retour de la théorie de l'Etat-propriétaire.


Partie I: De la disparition de l'Etat-propriétaire à son retour

A) Fin de l'Etat-propriétaire et domination de l'Etat-collectivité

C'est logiquement qu'à la création du Micromonde et des premières Micronations, la théorie de l'Etat-propriétaire est majoritaire. Elle s'illustre par un axiome: le fondateur a toujours raison et, de ce fait, décide de tout. Puisqu'il est le fondateur, il possède le droit de décider seul de ce qui va exister dans sa Micronation et peut ainsi accepter ou refuser les suggestions des autres citoyens ou les modifier pour appliquer ce qu'il souhaite de ces propositions. Parmi les quatre premières grandes Micronations, le Krassland (Ben Von Buchöw), Ys (Michel Mosser) et le Zollernberg (le Grand-Duc) sont des Etats-propriétaires. Seule Nautia ne répond pas vraiment à ce schéma, même si Matthieu Duclos, fondateur de Nautia, y exerce un grand pouvoir. Cette conception de l'Etat-propriétaire va être définitivement enterrée, tout du moins, on le pense à l'époque, par les catastrophes conjointes au Krassland et Ys. Le Krassland est englouti et envahi par les Kafards Géants; Ys subit également un déluge et une immersion d'une partie de ses terres. Le point commun entre ces deux catastrophes: la désaffection des deux fondateurs, Ben Von Buchöw et Michel Mosser.
A partir de ce moment, les citoyens prennent conscience qu'il n'est pas possible de laisser tant de pouvoirs dans les mains d'un seul homme. C'est ainsi qu'est fondé Ydémos, par des rescapés Yssois, et qui est la première communauté sans réel fondateur et donc sans personne ne détenant un pouvoir sur les autres. Prya sera fondée sur un modèle similaire, tout comme le nouveau Krassland ou la nouvelle Ys (à son retour dans le Micromonde après l'expérience Pseudopolitaire). Même si, dans chacune de ces nations, un citoyen eut une aura supérieure à celles des autres citoyens (Egon Schweinwald au Krassland; Arpad Orenko à Prya; Clem Yeats à Ydémos; Anaclet de Paxatagore et Théophrase de Mytilène à Ys, pour ne citer qu'eux), les décisions sur l'avenir de la Micronation étaient entre les mains de tous les citoyens. C'est la fondation de la théorie de l'Etat-collectivité qui se base sur le principe que tous les citoyens sont propriétaire, à parts égales, de la Micronation et que leurs avis comptent autant que ceux du fondateur et des noyaux durs de joueurs. Cette conception s'illustre à Prya, par exemple, dès le départ, le Président de la République élu est considéré comme le "fondateur" du pays, il s'agit donc d'une démocratie autant inlude que exlude, mais une démocratie participative: très rarement le Président de la République Pryanne ne prit des décisions sans avoir consulté la communauté des joueurs. A Ys, le principe de l'Etat-collectivité se décline en la création de multiples fiefs qui sont distribués à chaque citoyen et qui peuvent en faire ce qu'ils souhaitent, sans tenir compte de l'avis de personne. Ainsi, l'exemple Yssois le plus éclatant fut celui d'Emmanuel Raveline, qui créa la République Ravelinienne qui fut en totale opposition avec une partie des fondements du Sérényssime.

Vers 2004, il ne reste plus que le Zollernberg et la Syldavie, parmi les anciennes Micronations, à pouvoir être considérés comme des Etats-propriétaires. Toutes les autres Micronations se sont développées sur le modèle collectif. Pourtant, au fil du temps, c'est bien des Micronations Etats-propriétaires qui vont prospérer et redevenir le modèle dominant.


B) Retour des Etats-propriétaires

Alors que le Micromonde de 2004 est très majoritairement constitué d'Etats-collectivités, le concept d'Etats-propriétaires refait à nouveau surface. Le premier d'entre eux est le Royaume du Locquetas, où Grégoire Ier, fondateur, décide de tout et prend toutes les décisions. Suivent l'arrivée de Micronations, dans le désordre, comme la Nouvelle-Kalésie, Edoran, le Belondor, Avaricum, la Maurésie, Fantispa, Nadür, etc., Tous Etats-propriétaires. Au contraire, les nouveaux Etats-collectivités sont peu nombreux et, surtout, aucun d'eux n'est pérenne. C'est d'ailleurs ce qui sonne principalement le glas des Etats-collectivités: les nations historiques, qui avaient ouvert la voie de la collectivité, comme le Krassland et Ys disparaissent. Pour autant, les travers des Etats-propriétaires sont toujours les mêmes: grogne des citoyens oppressés, décisions arbitraires des fondateurs, disparition du jour au lendemain d'une Micronation suite à la décision de son fondateur ou, au contraire, disparition lente de la Micronation suite à la désaffection du fondateur. Rien n'a changé par rapport à l'an 2000. Il n'empêche que 95% des nouvelles Micronations crées le sont sous la forme de l'Etat-propriétaire.
Au final, en 2012, il ne reste plus que cinq Etats-collectivités dans le Micromonde sur un total, variable certes, de dix-neuf Micronations.


Partie II: Des raisons de la domination de l'Etat-propriétaire

A) Raisons historiques et faits divers

Une des premières raisons du retour en force de l'Etat-propriétaire, ce sont les dérives historiques des Etats-collectivités et, en particulier, d'une frange de leurs citoyens. Ayant la liberté de faire ce qu'ils souhaitaient, ils en ont abusé. Le cas le plus célèbre reste celui du groupe d'Aldden, composé de Syldaves, d'Orionnais, d'Arsgentyns et de Pryans qui, après avoir mis la main sur le continent sud, tentèrent un coup d'état au Krassland, autant inlude que exlude. Ce fut le "méfait" le plus retentissant de ce groupe, mais il ne fut pas le seul. La réaction ne se fait pas attendre: au mépris de l'essence même de l'Etat-collectivité, certaines personnes prennent des mesures radicales. C'est le cas de Egon Schweinwald qui stoppe net le coup d'état au Krassland ou de Otto Scheinwald qui fait de Ban Kok, le Président de Prya, alors que la majorité des Pryans n'a pas voté pour lui.
Quelques temps plus tard, il n'est pas étonnant de voir que les Micronations se construisent en opposition à ce genre de débordements et adoptent des garde-fous. C'est le retour en puissance du fondateur, sensé être là pour protéger les Micronations et leurs citoyens de ce genre de débordements.


B) Raisons techniques et psychologie des fondateurs

L'autre raison majeure du retour des Etats-propriétaires est lié à la technique et au glissement du vecteur de communication, des listes de diffusion aux forums. Les listes de diffusion rendaient relativement inutiles l'existence d'un fondateur, les listes de diffusion fonctionnant toutes seules sans intervention de quiconque. Les joueurs y sont indépendants, ils peuvent parfaitement créer une nouvelle liste de diffusion pour créer un espace privé par exemple. Au contraire, les forums demandent une attention plus accrue, d'une part parce que les débordements des citoyens y sont plus fréquents, surtout en raison du rajeunissement des citoyens attirés par les forums. D'autres part, les forums requièrent des interventions fréquentes pour autoriser les citoyens à adhérer à un groupe ou à un autre, pour développer de nouveaux espaces de communication et ainsi de suite. Ce rôle de gestion rendu obligatoire sur un forum rend son pouvoir aux fondateurs qui sont nécessaires pour permettre le jeu.
Par ailleurs, la facilité de création d'un forum et le fait qu'il puisse remplacer un site, alors qu'il fallait forcément un site lorsque on avait une liste de diffusion, font qu'il est bien moins compliqué de fonder sa propre Micronation. Dès lors, les fondateurs se multiplient, tout comme le nombre d'Etats-collectivités, probablement poussés par l'envie de posséder sa propre Micronation, même si celle-ci n'a aucune originalité. C'est le développement des Empires et autres régimes monarchiques qui légitiment en inlude et en exlude le fondateur.


Le retour des Etats-propriétaires coincide avec la perte d'originalité du Micromonde. Bridé par cette restriction qu'imposent les fondateurs et leurs visions de leurs Micronations, le Micromonde n'a plus cet aspect particulier qui en faisait un monde à part et décalé. Tout doit rentrer dans un cadre strict et les débordements sont découragés. Cela a un impact sur les citoyens qui sont également formés à demander l'avis du fondateur avant de prendre la moindre initiative originale et qui n'iront pas outre si l'avis du fondateur leur est contraire. Autre conséquence majeure: la mort du jeu diplomatique, qui pâtit du fait que nombre des intervenants sont toujours les mêmes, ces fondateurs qui n'ont que peu de goût pour le jeu diplomatique et préfèrent se recentrer sur leur jeu micronational, sûrement au détriment de certains de leurs propres citoyens qui auraient envie de dynamiser le jeu diplomatique. Le tout s'accompagne d'un repli sur soi des nations et la presque disparition du partage de notions et de travail entre les Micronations.



Annexes

Liste des Etats-collectivités en 2012 (Parmi les nations encore actives)

- Confédération de Scanténoisie-Helvétia
- Saint-Empire d'Edoran
- République Indépendante du Bangana
- EcoDémocratie de Prya


Liste des Etats-propriétaires en 2012 (Parmi les nations encore actives)

- Royaume d'Aldarnor
- Grand-Duché du Zollernberg
- Fédération d'Armara
- Empire du Belondor
- Empire Catharadoxe de Laurasie
- République de Nadür
Archives nationales
Archives nationales
Mémoire de Prya

Messages : 135
Date d'inscription : 15/06/2015

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum