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[Prya] Une République certes, mais laquelle ?

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Message  Marc Tiverre Sam 29 Aoû 2015 - 12:53

La Constitution le proclame, majestueusement, dans son préambule : Prya est une République, au majuscule ! Comment oserions-nous en douter, puisque telle est la volonté manifeste de l'assemblée constitutive ? Les rédacteurs auraient-ils volontairement joué sur les notions de république ? Nous sommes aujourd'hui en droit de nous interroger sur la nature du régime politique mis en place par la Constitution du 29 juin 2015. Reste-t-il de feu l'ÉcoDémocratie la notion de démocratie ? Nous vous proposons une petite réflexion sur le sujet.

La république ou res publica, expression provenant de cette langue morte jadis utilisée par certains habitants du Micromonde et à l'origine de certaine expression et notamment l'Helvetia, signifie littéralement la "chose publique". À cet égard, convenons que Prya appartient aux Pryans. Parfait slogan populiste, cela n'en reste pas moins une réalité.

Toutefois, la république ne se suffit pas à elle-même. Seule, elle ne nous renseigne pas sur le système politique qui régit le fonctionnement de l'État. Les rédacteurs de la Constitution l'ont à cet égard parfaitement compris. Aussi ont-ils pris le soin d'y préciser, en son premier article, que Prya est une république démocratique. Alea jacta est ! Prya serait donc gouverné, comme le fameux adage le rappelle, "par le peuple et pour le peuple". Il est ainsi précisé à l'article 2 que "la souveraineté nationale appartient au Peuple qui l'exerce directement. Le suffrage est universel, direct, et égal. Dans les conditions déterminées par la loi, sont électeurs tous les citoyens pryans, jouissant de leurs droits civils et politiques" (sic).

Prenons une pause. Frottons-nous les yeux. Il le faut. Ainsi donc, tous les citoyens pryans sont électeurs ? La souveraineté appartiendrait au peuple ? Ah, encore faut-il prolonger la lecture de ce poème constitutionnel jusqu'à l'article 18. Oui, tous les citoyens sont membres de droit de l'Assemblée ... à condition ! Oui, à condition d'avoir rejoint un parti politique ou d'avoir publiquement fait étalage de sa "foi politique". Cela ne concerne donc pas tous les citoyens. Dès lors, peut-on encore parler de démocratie ? Comment appeler un régime où il s'agit du gouvernement du peuple, ses membres provenant de tous les horizons et de toutes les classes (sauf quand il est uniquement constitué d'une seule personne, évidemment), élu par une partie du peuple et agissant supposément pour le peuple ?

En conditionnant l'accès aux droits politiques à l'accomplissement de formalités, la Constitution dénature le prétendu caractère démocratique qu'elle était censée instaurer à Prya. Si chacun est, dans la théorie, en mesure d'accomplir ces formalités, il n'en reste pas moins qu'à partir du moment où un seul Pryan décide de s'en abstenir, alors la République demeure mais la démocratie dépérit. Et le constat est formel ! Seuls quelques pryans, animés par des raisons qui leurs sont propres, ont décidé de s'organiser en partis ou de publier leur déclaration solennelle. En conséquence, comment qualifier le régime autrement que d'oligarchique, si ce n'est de droit au moins de fait ? Un pouvoir confisqué par une partie de la population qui, agissant de la sorte, constitue une véritable caste : il sera difficile pour les bénéficiaires du régime de nier cette qualification.

Celle-ci doit-elle pour autant être condamnée ? Lorsque l'oligarchie est de fait, il nous semble normal qu'elle soit condamnée, comme toute confiscation doit normalement l'être. À quel titre une élite devrait-elle être autorisée à s'emparer du pouvoir sans que cela ne soit expressément prévu ? Quitte à être gouvernés par une caste, les Pryans auraient tout à gagner à ce que cette caste constitue une réelle élite intellectuelle. Deux options s'offrent alors aux Pryans qui souhaitent remédier à cette situation : définir de telles élites et leur confier le pouvoir, en toute connaissance de cause, ou abolir toute idée de devoir permettant d'accéder aux droits politiques.

François Chetron
Marc Tiverre
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Juge à la Cour Suprême

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