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Emission de Direct Prya

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Message  Matthias Renlow Ven 21 Juil 2017 - 22:26

Vous verrez le programme de chaque jour.
Matthias Renlow
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Emission de Direct Prya Empty Re: Emission de Direct Prya

Message  Matthias Renlow Ven 21 Juil 2017 - 22:39

20h à 22h film du soir,humour Les Glacés.
Le film commença.

Jean Marc avait rendez vous avec Joaquim à la station de ski de Facilitae et ensuite ils faisaient du ski avec Marie, Berengére et Damien mais Joaquim ayant mal disputé un virage se cogna contre un sapin enneigé et se blessa, ensuite ils devaient partir faire de la luge et Joaquim et Damien tombirent sur Marie et Bérengére et roulaient pleins de neige pour ensuite se tordre la cheville, et quand à Jean Marc il était tranquille en train de prendre un café, au patinage Marie tomba par dessus le rampard et Damien,Bérengére et Joaquim étaient tous à terre,puis le temps était venu de partir mais personne sauf Jean Marc ne pouvait tenir debout et c'est la que Jean Marc dit, "Il faut mieux rester tranquille si on ne veut pas se blesser."


22h à 2h série de la nuit,Cellule 2 avec 5 épisodes

épisode 1



Quelque part à Nadür, une maison isolée. A tel point isolée que nul ne peut entendre les cris de bête blessée qui s'en élèvent. Des hurlements à faire tomber les noix des cocotiers alentour.




Dans la cave sombre de cette même maison, les coups pleuvent. C'est une vraie séance de torture qui s'y déroule. Un homme, d'une trentaine d'années, est ligoté sur une chaise. Il a une arcade sourcilière ouverte, sa joue gauche est tuméfiée et si gonflée qu'il ne peut plus ouvrir son œil. Il semble avoir du mal à respirer, les coups s'étant enchaîné sur son torse.
Malgré tout, il trouve encore la force de cracher au sol un long filet de sang mélangé de bave.


Devant lui se tiennent deux hommes. Un grand baraqué, le poing droit couvert du sang de la victime du jour et les jointures douloureuses à force de l'avoir cogné, et un maigrelet, l'air méchant, qui s'apprête à poser une nouvelle série de question au prisonnier :

- Qui es-tu ? Que faisais-tu ici ?

Le torturé sourit, montrant ses dents baignant dans le sang. D'un air méprisant, il lance à son interrogateur.

- Je suis un Dahu venu te bouffer les noisettes, trouduc !
- Toujours ce même humour, cette même impolitesse. Répondez !
- J'avais piscine et j'me suis gourré de bâtiment ! Promis, viens mater mon maillot !
- Pour l'instant, nous avons été gentils. Marko, ici présent, va passer aux choses sérieuses.
- Qu'il vienne, j'vais lui arracher la tête et lui chier dans le cou !

Le dénommé Marko ne se fait pas prier et sort de sous une table un grand attaché-caisse. Avec délectation, il sort un à un divers instruments métalliques dont l'utilité échapperait à la plupart des individus. Après avoir étalé l'ensemble de ce macabre appareillage, Marko saisit un petit scalpel et s'approche du prisonnier, un sourire sadique aux lèvres.

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L'interrogateur le stoppe d'une main et, se penchant vers l'homme attaché, lui susurre à l'oreille :

- Nous allons commencer gentiment. Marko va te faire une petite dizaine d'entailles, tu vas te vider petit à petit de ton sang. Mais ces entailles vont se refermer petit à petit, alors, je te le dis, ne t'inquiètes pas, Marko se fera un plaisir de t'en refaire d'autres. Parle et tu y échapperas !

Le prisonnier secoue la tête, puis, voyant le dit Marko s'approcher, s'écrie :

- D'accord, d'accord, je vais parler ! Je...Je suis...Je suis l'envoyé spécial du gang terroriste...Les Lapins de Pâques ! Et on va te coller un sacré œuf dans l'fion, trouduc !

L'interrogateur secoue la tête, l'air sincèrement désolé par ce qu'il va arriver.

- Ah, mon cher monsieur...Pourquoi résister...Marko va donc vous appliquer son traitement spécial. Mais, avant ça, pour votre impolitesse, vous allez recevoir une autre punition.

Juste après avoir dit cela, il sort un ordinateur portable et le pose devant le torturé. Rapidement, apparut à l'écran une vidéo, montrant une avenue fréquentée d'une grande ville.

- Vous reconnaissez, monsieur le comique ? Oui, hein ? Vous savez qu'il s'agit là de Kaora, la capitale de votre chère Prya...Oh, et je sais que vous reconnaissez particulièrement bien cette avenue, car je sais que c'est dans cet immeuble que votre femme travaille...Et oui, Monsieur Kologie, nous savons qui vous êtes...Donc, pour votre impolitesse, une sanction !

L'homme prend son téléphone, appuie sur quelques touches, puis, son regard se fixe sur le prisonnier, tout en affichant un grand sourire.

Le prisonnier a lui les yeux fixés sur l'écran et sursaute soudainement. Il n'a eu que quelques secondes pour voir une énorme explosion avant que la caméra transmettant ces images ne soit recouverte par une substance noirâtre.




Son air hagard, les larmes qui lui coulent des yeux en disant long sur son état. « Il va parler, c'est maintenant sûr » pense l'interrogateur qui fait signe au tortionnaire Marko de commencer sa basse besogne. Celui-ci s'approche, le scalpel en main, avec ce même air cruel qu'il arbore depuis qu'il a déballé ses instruments de torture. Mais sa tête se fige quelques secondes plus tard. Il n'a eu pas eu le temps de réagir quand l'homme lui a craché quelque chose à l'intérieur de la bouche, une substance qui fige immédiatement Marko qui tombe à la renverse.

Pétrifié, l'interrogateur en chef n'a lui non plus pas le temps de réaliser que le prisonnier ne l'est plus du tout et qu'il a réussi à se détacher.

- Du tofu paralysant! C'est très utile! Ne vous en faîtes pas, le brave Marko va se réveiller dans quelques heures...

Puis, il s'approche de l'interrogateur, le saisit par le cou et, avec une grande force, lui colle le nez sous son aisselle. En quelques secondes, le corps de l'interrogateur devient mou.

- Des aisselles chloroformées! Le secret: ne jamais se laver!

Il lâche le corps de l'interrogateur, lui aussi dans les vapes pendant les prochaines heures. Même s'il sait que le type est inconscient, l'ancien prisonnier ne peut s'empêcher de lui lâcher:

- Je t'avais prévenu...Et puis, si tu savais qui je suis, t'aurais su qu'il fallait pas faire chier la Cellule 7.

épisode 2:


Résumé de l'épisode précédent:

Un agent secret Pryan, Kologie, a réussi à s'échapper d'un cloaque où il était torturé, non sans avoir neutralisé ses deux interrogateurs. Deux questions subsistent: l'attentat à Kaora dont il a vu les images est-il réel? Et sa femme, qui travaille juste à côté du lieu de l'attentat, a-t-elle été touché?


Quitter Nadür fut facile. Ayant activé les contacts des services secrets Pryans au sein de la Fédération Cycliste Nadéenne, Kologie fut vite embarqué à l'aéroport Xavier Orly à bord d'un avion d'Air Prya. Le trajet le ramenant à Kaora fut éprouvant mentalement. Sans cesse il se reposait les mêmes questions, les ressassait, à tel point que, n'y tenant plus, il s'isola dans l'appareil et utilisa un téléphone ultra-secret de Micro-Ossia:

- Agence "Toy-Boy pour Kaorannes au foyer désespérées", bonjour. Que puis-je pour vous?
- Ici Agent Kologie, nom de code Eko, Delta Zoulou Slipou. Demande entretien avec Commandant.
- Nous vous le passons, Agent Eko Kologie.
...
- Eko, statut de la mission?
- Echec, Commandant. Il ne s'agissait pas de trafiquants de faux Gulbars. C'étaient des terroristes. Ils sont responsables de l'attentat à Kaora.
- Je vois, je vois. Revenez au plus vite pour debriefier tout ça.
- Commandant, comment va ma femme?
- Nous en parlerons le moment voulu. Au revoir, Eko.

Bordel! Il n'avait eu aucun renseignement et continuait à être tourmenté par ses questionnements. Il ne comprenait pas ce qui s'était passé, ce devait être une mission de routine et il s'était fait neutraliser comme un bleu par des professionnels qui l'avaient torturé. Comment les services de renseignement de la Cellule avaient-ils pu merder à ce point? C'était la question à mille palmyrs!

Heureusement, les clins d'oeil fréquents que lui lançaient les avenantes hôtesses de l'air le dérida quelque peu. Marié ou pas, il était content d'être à l'objet de l'admiration de la gente féminine et ne se serait pas fait prier s'il n'était pas marié depuis quelques semaines. Ah, Loïs, sa femme...Il l'avait rencontré il y a deux ans...


Deux ans plus tôt
Plage de Siango

Eko est sur la plage, profitant d'un repos bien mérité après une mission au Krassland. Ne rien faire, le bonheur ultime pour quelqu'un dont la vie est faite de danger. Mais un agent est toujours aux aguets et les deux loulous qui viennent de débarquer n'ont pas l'air honnête. De fait, ils se mettent à courir quelques secondes après avoir piqué le sac d'une jeune femme qui bronzait non loin de là.
Eko ne peut s'empêcher de les poursuivre, de faire, comme il le pense sincèrement, la "bonne chose". Entraîné comme il est, il n'a aucun mal à rattraper les deux voleurs et à les faire décamper. Tout sourire, il rapporte le sac à la victime qui lui saute au cou, folle de joie:

- Merci, merci, merci beaucoup! Il y a toute ma vie là-dedans!
- Je vous en prie, c'est bien normal.
- Je suis très heureuse! Je m'appelle Loïs et vous?
- Alberto! Heureusement que c'était l'heure de ma pause.
- Ah vous faîtes quoi dans la vie?
- Je travaille dans l'import-export de noix de coco...


Comme l'imposait le règlement de la Cellule, Eko n'avait jamais dit à Loïs ce qu'il faisait vraiment dans la vie. En deux ans de vie commune, elle n'avait jamais rien soupçonné et cela tourmentait l'agent secret. Si elle avait su, s'il lui avait dit, elle n'aurait pas été en danger, elle n'aurait pas été victime de cet attentat...


Eko était arrivé à Kaora. Il était temps de rejoindre la Cellule. Les services secrets avaient eu la bonne idée de l'installer dans un endroit que personne ne soupçonnerait: l'ambassade d'un quelconque pays inhabité depuis quelques années, mais personne n'avait pensé à reprendre ce bout de territoire. Techniquement, cela faisait que la Cellule se trouvait dans un No Man's Land qui n'appartenait à personne et qui ne répondait à aucune loi. En tout cas, pas celles de Prya.

L'agent avait pu constater le désastre qui avait frappé Kaora. Des centaines de barils de pétrole avaient dû exploser quelque part dans la ville qui en était, à certains endroits, recouverte, tandis que flotter une odeur et un smog à couper au couteau. Ce n'était plus Kaora, c'est Krasserhaven. Comment quelqu'un avait-il pu être si fou pour faire une telle horreur? Eko se promit de le découvrir!

Arrivé devant le quartier général de la Cellule, il fut soumis à la batterie habituelle de tests pour vérifier qu'il n'y avait pas usurpation d'identité: nom de code, code de sécurité, test salivaire pour vérifier que sa salive contenait bien les traces habituelles de drogues, chatouille des pieds, etc. Les tests furent concluants et il fut autorisé à entrer dans le saint des saints, le service le plus secret des services secrets Pryans qui sont déjà eux-mêmes très secrets vu qu'aucun Pryan ne sait qu'ils existent.

L'effervescence régnait. Chacun était derrière son poste à travailler. La crise était grave, Prya n'ayant pas connu d'attentat de ce type depuis des années.




Eko n'y prêta aucune attention et se rendit directement au bureau du chef de la Cellule 7, le Commandant.

- Asseyez-vous, Eko, nous avons à parler.
- Tout de suite, Commandant! Je ne sais pa...
- Attendez, le Ministre va nous rejoindre en vidéo-conférence


Le Commandant passa un rapide coup de téléphone et, quelques instants plus tard, apparut le visage du Ministre de l'Intérieur sur un écran dominant un des côtés du cube que formait le bureau du Commandant:




Le Commandant: Monsieur Duvalon, j'ai l'Agent Eko Kologie avec moi. De retour de sa mission à Nadür.

Duvalon: Bordel, il s'est passé quoi là-bas? On m'a dit que c'étaient ces types qui étaient responsables du foutoir à Kaora. Eko, vous expliquez?

Eko: Monsieur le Ministre, le but de la mission était de démanteler un réseau de faux-monnayeurs de Gulbars. Il en fabriquait pour inonder l'économie Pryanne quand le Krassland utilisera EcoMicro. Il se trouve qu'il n'en était rien, ils m'ont capturé, torturé et autant que j'en sache, ce sont eux qui sont derrière l'attentat de Kaora.

Duvalon: Ce n'est pas le style des Nadéens ça, Eko. Ils ne feraient pas ça, ils ont les boules de la taille d'un raison sec! Ça pue le Krasslandais ça...Eko, vous allez au Krassland et vous me zigouillez le Schweinwald pour lui apprendre!

Le Commandant: Monsieur, ce ne serait pas au Président de prendre cette décision?

Duvalon: Pas faux! Tant que ce ne sont pas aux gonzesses de décider! Je lui en parle tout de suite et je vous recontacte! Duvalon out!


Eko ne put s'empêcher de penser que les rumeurs sur Arthur Duvalon n'étaient pas toutes infondées. Il était clair qu'il ne recevrait jamais l'ordre d'aller "zigouiller" le Président Krasslandais, bien heureusement.

Le calme étant retombé, Eko put se permettre de poser les questions qui lui brûlait les lèvres:

- Commandant, est-ce qu'il y a eu des victimes?
- On a eu une bonne centaine de personnes mazoutées, mais pas de décès...Des bâtiments abîmés, des espaces verts détruits, c'est un carnage...
- Et ma femme, Commandant?
- J'allais justement vous en parler, Eko...C'est pour cela que je voulais vous voir tout de suite...Selon les témoignages...C'est elle qui aurait déclenché la bombe...

épisode 3

Résumé des épisodes précédents: Après une mission particulièrement difficile qui s'est révélée être un échec, l'agent de la Cellule 7, Eko Kologie, rentre à Prya pour apprendre que son épouse, Loïs, viendrait de commettre un attentat à Kaora.


Des coups, Kologie en avait reçu durant sa carrière d'espion international. Mais jamais il n'avait senti une telle douleur qu'à l'annonce du Commandant. Sa femme, celle en qui il n'avait jamais douté, était une terroriste. Kologie avait l'impression d'avoir été roué de coups. Chaque mouvement lui semblait douloureux, tandis que ses entrailles lui faisaient un tel mal de chien qu'il avait l'impression d'avoir bu du plomb en fusion.

Il secouait la tête frénétiquement. Non, non, non, ça ne pouvait être vrai! Loïs était la douceur même, la simplicité faite femme. Il était sûr qu'elle ne lui avait jamais rien caché. Et tant bien même, un agent entraîné comme lui, le meilleur qu'a jamais eu Prya, aurait perçu les signes de duplicité de celle qui était le plus proche de lui. Il n'y croyait pas. Il ne voulait pas y croire.

"Où est-elle?" lâcha-t-il au Commandant qui le fixait d'un air vraiment glacial, ce qui ne manqua pas d'étonner Kologie. Le Commandant n'avait jamais été d'une quelconque chaleur, on ne l'est pas quand on dirige la cellule la plus secrète des services les plus secrets du Micromonde, mais il avait toujours correctement traité Kologie, son meilleur homme. Sauf que là, c'était différent. Alors que le chef de la Cellule 7 aurait normalement montré des signes de compassion, certes peu perceptibles, mais bien là, il semblait être d'une froideur proverbiale. Un soupçon de mépris pointait même dans son attitude.

Aussitôt, le chagrin et l'introspection de Kologie laissèrent place à ses réflexes d'espion. Quelque chose ne tournait pas rond, pas rond du tout. Le Commandant, impassible et peu loquace jusque là, révéla enfin le pot-aux-roses:


- Votre femme a disparu après l'attentat, Eko. Qu'est-ce que vous pouvez nous dire sur elle?

- Mais chef, rien de rien, bordel! Elle a rien à voir là-dedans!

- Et vous?

- Mais encore moi! Vous le savez! Vous pouvez avoir confiance en moi!

- Comment se fait-il alors qu'on ait trouvé du matériel de notre propre service dans les débris de la bombe qui a explosé tout à l'heure à Kaora?


Et voilà d'où venait cette méfiance et cette froideur. Kologie n'avait aucun doute: pour la Cellule, sa femme et lui étaient coupables de cet attentat. L'agent était prêt à se défendre avec vigueur quand, du coin de l'oeil, il vit deux gardes approcher de l'entrée du bureau du Commandant. Visiblement, le temps n'était plus aux dénégations. Il allait subir un interrogatoire serré. A défaut d'avoir mis la main sur Loïs, il allait mettre sur le grill celui qu'ils considéraient comme étant complice, à savoir Eko lui-même.

Pour tout dire, c'était la merde. Il savait que s'ils commençaient à l'interroger, cela pourrait des heures, des jours, des semaines. On ne savait jamais combien de temps cela pouvait durer. Surtout que la machine de l'espionnite aïgue allait se mettre en marche. Il connaissait le phénomène par coeur: peu importe ce qu'il dirait pour se dédouaner, ses interrogateurs arriveraient toujours à retourner ses alibis et preuves en arguments contre lui. Quand on mêle espionnage et trahison, c'est la paranoïa qui prime.

Tout le temps qu'il passerait enfermé, ce serait du temps où sa femme serait traquée, peut-être blessée, voire pire encore. Il fallait qu'il la retrouve et qu'il l'aide. Il rêvait presque du moment où, ensemble, ils montreraient à tous les services secrets que Loïs et lui n'avaient rien à faire dans cet horrible attentat.

Il ne lui fallut qu'une demi-seconde pour finalement décider.


- Commandant, je ne peux pas vous laisser faire ça.


Les mots étaient lâchés, le cirque allait commencer.


La messe était dite, le vin tiré, les carottes cuites, le Rubyscon était franchi.

Si Kologie avait été capturé par un service secret étranger, les choses auraient été bien différentes. La plupart des gens font une erreur classique concernant les Pryans. S'ils ont tout à fait raison sur le fait que les Pryans n'utilisent jamais d'armes, léthales ou non, ils pensaient à tort que les Pryans ne pouvaient user d'une quelconque violence. Or si c'était vraie à l'intérieur des frontières Pryannes, cette règle ne s'appliquait pas à l'étranger. Kologie ne comptait plus les fois où il s'était sorti d'une situation épineuse en misant sur cette incompréhension.

De toute façon, cet élément de surprise n'existerait pas dans la situation présente. De fait, il était à Prya et il ne pourrait user ni de violence, ni d'arme. Quoique...

Subitement, l'agent se leva et frappa violemment le Commandant et, tout aussi rapidement, il mit hors circuit les deux gardes qui étaient venus prêter main forte au Commandant. S'ils s'étaient attendus à ce que Kologie résiste, ils n'avaient nullement prévu qu'ils puissent user de la force contre eux. Le Commandant n'était pas tout à fait K.O et Eko vit bien qu'il devait se demander comment Kologie avait pu faire.

- Commandant, vous avez oublié une petite chose. De fait, nous ne sommes pas à Prya...Nous sommes dans une ambassade étrangère abandonné...Sur un sol étranger...


Kologie sourit. Il se dit avec une certaine ironie que quand la Cellule avait choisi ce lieu abandonné pour y installer le QG, ils n'avaient certainement pas pensé à ça.

Quelques minutes plus tard, l'espion se trouvait à l'extérieur. C'était un des autres avantages d'une vieille ambassade: les portes dérobées étaient nombreuses, les raccourcis légion. Kologie le savait, la sécurité visiblement non, puisque il avait réussi à leur fausser compagnie sans rencontrer la moindre difficulté.

C'est ainsi qu'il s'élança à travers les rues Kaorannes alors que la nuit tombait sur la capitale Pryanne. Le tout était de rester discret...Et aussi de changer d'apparence...Mais la roue semblait tourner à son avantage. Alors que sa situation était desespérée quelques minutes plus tôt, la chance lui souriait enfin: à quelques encablures du QG de la Cellule, il trouva, dans un jardin d'une petite maison de l'Avenue de la République, de nouveaux habits qui devaient être étendus là pour sécher. Manque de chance, il s'agissait de la tenue parfaite du supporter de l'Océanique de Siango. Ce n'était mieux que rien, mais il était clair que pour passer inaperçu à Kaora, arborer la tenue de l'ennemi juré de l'AS Kaora n'était pas le mieux. Il devrait se contenter, se dit-il, quand il compléta sa tenue de camouflage en vissant une casquette de l'OCS sur son crâne.

Durant son trajet en voiture de l'aéroport au QG de la Cellule, il n'avait pu que voir quelques détails de l'attentat qui avait touché Kaora. Alors qu'il arpentait le dédale des rues Kaorannes, il prenait conscience des dégâts qui furent causés: partout du pétrole gluant tâché les murs, vitrines et autres façades. On ne pouvait marcher dans les rues sans avoir les jambes couvertes d'une boue mazoutée, les pompiers Kaorans n'ayant visiblement pas le matériel nécessaire pour nettoyer de telles souillures et ayant juste essayé de laver le pétrole avec de l'eau. Partout, il y avait des Pryans recouverts de substance noire, qui sur les mains, qui sur le visage. Certains pleuraient toutes les larmes de leur corps. D'autres faisaient de franches crises d'hystérie. Tous savaient que Prya était atteinte en son coeur. Et tous avaient aussi peur des conséquences: c'était du pétrole Krasslandais ou peu s'en faut, le plus polluant qui existe. Kologie se dit que, dès à présent et pendant les prochains jours, les urgences de l'Hôpital de Zantavia ne désempliraient pas, tous les Pryans ayant une crainte soudaine d'attraper Peste Krasslandaise et autre cancer nucléaire après avoir eu un contact avec ce pétrole.

Kologie n'avait pas le temps de s'attarder sur les victimes, pas le temps de faire attention là où il marchait. Il savait où il devait aller. Si sa femme était innocente et il en était persuadé, il n'y avait qu'un endroit où elle pouvait se cacher: dans cette petite chambre de bonne d'un immeuble de la Rue Piéry. C'était là qu'elle habitait quand Kologie l'avait rencontré pour la première fois. Il priait pour qu'elle y soit!

Montant les interminables escaliers de l'immeuble, Eko arriva enfin à sa destination. Il frappa à la vieille porte qui n'était même pas assez haute pour qu'il puisse entrer sans se baisser. Cela l'avait faire rire la première fois que Loïs l'avait invité chez elle et il ne pouvait s'empêcher de sourire à nouveau.

La porte s'ouvrit. Pendant la seconde que la porte mit à s'ouvrir, l'espion craint qu'elle ne dévoile le visage de certains de ses collègues de la Cellule. Mais il n'en fut rien, c'était bien Loïs qui se trouvait derrière la porte. Elle lui sauta dans les bras. Il la serra de toutes ses forces.

- Alberto, mon amour!

- Ma chérie, tu vas bien! Que s'est-il pas...


Il n'eut pas le temps de finir sa phrase. Il avait juste pu sentir la piquûre dans son cou et une demi-seconde plus tard, Kologie s'effondrait au sol, inconscient.

épisode 4

Résumé des épisodes précédents: L'agent Eko Kologie a appris que son épouse était suspectée d'avoir commis l'attentat de Kaora et qu'il était lui-même suspecté de complicité. Il n'a pas eu le choix et s'en est pris à ses anciens collègues pour s'échapper et retrouver sa femme. Bien mal lui en a pris.


Deux fois. Cela faisait deux fois qu'il se retrouvait attaché à une chaise dans un endroit sombre et cela en moins deux jours. Kologie était prêt à parier que c'était une sorte de record dans l'histoire de tous les services secrets de l'Archipel, à tel point qu'il en venait à douter de ses capacités d'agent. Certes la première fois, il avait fait exprès de se faire capturer, mais là, ce n'était pas le cas. A peine avait-il vu sa femme apparaître dans l'entrebaillement de la porte du petit appartement de la Rue Piéry que ses réflexes d'agent entraîné avait disparu. Il s'était fait avoir comme un bleu et ça lui valait sa situation actuelle.

Depuis qu'il s'était réveillé, il se demandait où il avait bien pu merder. Et aussi, évidemment, ce qui était en train de se passer. Il en était arrivé à deux possibilités: soit sa femme avait été utilisée pour l'attendre, soit sa femme l'avait utilisé depuis le début.

A priori, quand il la vit arriver seul, totalement libre de ses mouvements, Kologie fut persuadé que la seconde solution était la bonne. Elle se tenait là, devant lui, toute souriante. Voire carrément au bord de l'extase de le voir attaché à cette chaise.

Eko la détailla du regard. Elle avait toujours été jolie, mais guère sexy. L'agent secret l'avait toujours comparé à une créature blessée qui semblait souvent sur le point de se briser. C'était cette fragilité qui l'avait séduit, lui le roi de l'espionnage qui ne frayait qu'avec des durs à cuire et des gens au caractère bien trempé avait ressenti le besoin de protéger une si gentille fille.
Or, la femme qu'il avait devant lui n'avait plus rien à voir avec cette gentille et douce femme qu'il avait connu. Non, il avait devant lui une splendide femme, triomphante et sexy comme une Amazone Présidentielle. Une de ces filles qui font à la fois envie et peur aux hommes, du genre de celles qui font les hommes se retourner et baver dans la rue quand on les croise. Et que dire de la tenue de cuir moulante qu'elle portait. Exit les robes légères en tissu qu'elle portait par le passé. Non, là c'était une dominatrice toute-puissante que Kologie avait devant lui.


- Alors comment ça va, mooooon chéééérriiiiie?

- Bien et toi, c'est carnaval aujourd'hui?

- Tu aimes ma tenue? Elle me manquait. Je ne la portais jamais quand j'étais avec toi. Je ne voulais pas casser le petit rôle que je m'étais taillé.

- Ah, donc là, c'est la vraie toi! La Mère Perverse?


Loïs, enfin celle qui avait dit s'appeler ainsi, n'avait jamais vraiment goûté à l'humour un peu lourd de Kologie. Il faut croire que le coup de cravache qu'il reçut (Car oui, elle complétait la panoplie avec une cravache!) prouvait qu'il venait de trouver le premier point commun entre la femme qu'il avait devant lui et celle qu'il avait cru qu'elle était pendant deux ans (Faut suivre!).

- Encore! lui cria-t-il, fier de son trait d'humour. Enfin, fier jusqu'à ce qu'un nouveau coup lui ouvre l'arcade sourcillère et un autre la lèvre supérieure. Aucun humour, j'vous jure.


- Nous avons fini les présentations alors, Kologie?

- Ah tiens, tu connais mon vrai nom. Et toi, j'imagine que tu ne t'appelles pas vraiment Loïs?

- Brillante déduction! Non, mon vrai nom est Dame Birgytt.

- Hum, ça doit être dur à porter...


Nouveau coup de cravache, cette fois-ci sur la joue. Une belle boursouflure en perspective.


- Bon, allez, c'est pas tout ça, on ne va pas traîner. Les présentations sont faites, la torture commence, tout ce que j'aime, mais je suis pressé. J'ai piscine moi! Alors, j'ai été capturé et frappé pour quelles raisons?

- Moooooon chééééériiiiii, c'est ça qui t'intéresse? Tu ne veux pas savoir pourquoi je me suis fait passer pour cette gentille petite cruche de Loïs?


Cette énigme, même un Zollernois analphabète pouvait y répondre. Approcher, séduire et avoir accès au plus secret des agents secrets du plus secret des services secrets de Prya avait des motivations évidentes pour toute personne ayant de sombres desseins.


- Non, ça ne m'intéresse pas vraiment. La duperie et le mensonge, j'ai compris. Non, ce que je veux savoir c'est ce que je fais là maintenant?

- Et bien, on a besoin de toi pour une raison simple: nous introduire sur le site de lancement de la fusée spatiale.


C'était donc ça. La fusée spatiale. C'était un des secrets les mieux gardés de Prya. En même temps, ces types n'avaient eu aucun mal à apprendre l'existence de la Cellule 7 et de sa personne, puisque ils l'avaient piégé avec Loïs...Enfin, Birgytt...

Cela faisait maintenant plusieurs années que le Krassland et Prya avaient mis de côté leurs différences et travaillaient à la mise au point d'un programme spatial commun qui se concrétiserait par l'envoi d'une fusée spatiale. Le Krassland avait développé et construit le satellite et une bonne partie de la fusée, tandis que Prya avait conçu la base de lancement et le principal lanceur. En effet, l'envoi d'une fusée depuis le Krassland était impossible en raison de l'épais smog qui cachait perpétuellement le ciel. Envoyer la fusée depuis Prya avait été la seule solution et les Pryans avaient exigé que le lanceur soit construit dans l'EcoDémocratie pour être sûr qu'il polluerait le moins possible. Cela avait été une négociation de longue haleine qui avait été menée par les Présidents Krasslandais et Pryan, mais chacun avait réussi à défendre sa coco.

Si Kologie savait tout cela, c'est parce que la Cellule 7 avait été chargée de la surveillance des sites de lancement et de production. Il avait lui-même chapeauter la sécurité du principal centre de recherche. Tout venait donc de là: petit à petit, les connexions se faisaient.


- C'est donc ça...Avoir accès à la fusée...

- Et oui, chérie, tu y as toujours accès, je le sais!


Elle avait raison. Enfin, il y avait toujours accès avant de devoir mettre KO le Commandant. Maintenant, il était sûr et certain qu'il se ferait arrêter dès qu'il approcherait de la base de lancement.


- Tu oublies quelque chose, ma vieille, c'est qu...

- Je ne suis pas vieille!


La cravache fouetta une nouvelle fois l'air. Quel bruit désagreable. Il était bon pour une nouvelle cicatrice.


- Oui, bon, d'accord...Bref, tu oublies que j'ai dû jouer des poings pour venir te retrouver. Je suis grillé de partout. Comme quoi ton plan a bien foiré. Tu jouais tellement bien ton rôle que je me suis condamné à passer perpète à la Prison des Tourelles pour tes beaux yeux.

- Ne joue pas les moins-que-rien! Tu as conçu les détails de la sécurité de cette base. Si quelqu'un sait comment s'y introduire en douce, c'est bien toi...

- Ouais, peut-être. Mais pourquoi vous voulez y entrer? Vous savez, ça sera diffusé à la télévision...

- Arrête tes blagues stupides...Tu te doutes bien de la raison qui nous pousse à le faire.

- Tout faire péter?

- Je savais que tu n'étais pas si bête que ça...


Oui, tout faire exploser et faire en sorte que Prya et le Krassland s'accuse mutuellement de cette catastrophe. Alors que tout les opposait culturellement, les deux pays n'avaient jamais connu de graves conflits, même à propos de la pollution Krasslandaise ou du respect extrême de la nature Pryan. Tout serait probablement remis en cause avec l'explosion du fruit des efforts communs de ces deux pays qui allait définitivement souiller le sol Pryan.

Mais pourquoi faire une telle manoeuvre? Qui pouvait y gagner? Une guerre Krasslando-Pryanne serait vite expédiée, les Pryans incapables de se battre et, même s'il le voulait, sans entraînement et sans équipement, ne pourraient rien contre la technologie Krasslandaise. Un survol de Kaora et quelques bombardements par les escadrons de SuperDahus et Prya capitulerait. Les industriels de l'armement de la Semi-Républik ne gagneraient rien dans une telle opération, surtout qu'il y avait toujours les menaçants Zollernois avec lesquels il serait bien plus rentable pour le Krassland d'entrer en guerre.

Puis soudain, la lumière fut...


- Birgytt...Dame Birgytt...C'est ton vrai nom...Ça fleure bon le Scanthélois ça...


Le rictus que fit Birgytt fut révélateur. Scanthéloise, elle était Scanthéloise. Mais pourquoi ce peuple, ami de Prya de très longues dates, voulait s'en prendre à Prya? A la limite, raser le Krassland avait un sens, pour dire les choses clairement, car le Krassland, voisin de la CSH, polluait probablement l'air pur Scanthélois depuis des années et des années. Mais Prya n'avait rien à voir là-dedans.

Kologie n'arrivait pas à comprendre les raisons de tout ça.


- Mon Eko d'amour, je sens bien que tu ne vas pas parler, que tu ne veux pas nous aider. Nous allons devoir passer aux choses sérieuses.


Birgytt frappa deux coups secs à la porte. Aussitôt, entra dans la pièce un gorille gigantesque, les cheveux d'une blondeur rare. Il tenait fermement le bras d'une jeune femme et la tira avec lui dans la pièce jusqu'à la mettre juste devant les yeux de l'agent secret.

Kologie n'en croyait pas ces yeux. Cette fille pouvait passer pour le sosie presque parfait de Birgytt/Loïs. On aurait presque dit deux soeurs. La nouvelle venue semblait terrorisée.


- Eko, mon mignon, je te présente Clara. Elle est ingénieure au Centre de recherche. Tu ne trouves pas qu'elle me ressemble?

Trait pour trait...

- Je ne vais pas te mentir. Nous suivons la carrière de Clara depuis des années. Très exactement depuis qu'elle est sortie de l'Université et que nous nous sommes rendus compte qu'elle allait devenir un des ingénieur les plus doué de l'Archipel. Nous n'avons pas hésité alors et on m'a opéré.


Par la Sainte et Divine Noix de Coco! Cela faisait des années qu'ils planifiaient toute cette opération! Ils avaient même transformé Birgytt pour qu'elle puisse s'infiltrer bien plus tard. C'était un plan sur le long terme, le très long terme. Et machiavélique de surcroît!

Le grand baraqué balança la dénommée Clara aux pieds de Kologie.


- Tu t'imagines bien que nous n'avons pas besoin d'elle, vu que je suis déjà là et que je lui ressemble comme deux gouttes d'eau. Donc, si tu ne parles pas, on va lui faire passer un très sale quart d'heure. On va voir si tu résistes à la vue de la souffrance du portrait craché de la femme que tu aimais.


Les enfoirés ne déconnaient pas. Malgré tout l'entraînement qu'il avait eu, il ne savait pas s'il allait pouvoir tenir. Preuve en est que si on lui avait demandé quelques jours plus tôt s'il pouvait trahir la Cellule 7, il aurait juré que c'était impossible, qu'il aurait donné sa vie pour le Commandant. Or, il n'avait eu guère de difficulté à faire tout le contraire quelques heures plus tôt.

Kologie était sur le point de tout dire, pour éviter que les coups ne pleuvent sur Clara quand celle-ci hurla:

"Ne dîtes rien! Ils travaillent pour la CSH! Ils veulent détruire Prya pour que la CSH soit le seul pays écologiste au monde!"

épisode 5

Résumé de l'épisode précédent: Kologie a été capturé par celle qu'il avait jadis aimé et qui s'appelait, en fait, Dame Birgytt, Scanthéloise d'origine. Le plan machiavélique de ces terroristes a été enfin dévoilé.



Les gros bras avaient fait taire la jeune Clara. Kologie eut un élan de compassion pour elle. Elle était jeune, jolie et intelligente puisque elle travaillait au Centre de recherches spatiales et, à ces qualités, nul Pryan ne pouvait résister. De surcroît, elle ressemblait comme deux gouttes d'eau à cette Birgytt qu'il avait jadis aimé et cela augmentait sa compassion pour elle. Heureusement, le violent crochet du droit qu'elle avait reçu l'avait juste envoyé rejoindre les bras de Morphée.

L'agent secret Pryan résuma mentalement ce qu'il savait: ces types travaillaient pour la CSH. Ils voulaient détruire Prya en créant une crise sans précédent entre l'EcoDémocratie et le Krassland. Leur but? Faire de la CSH le seul pays vraiment écologiste de l'Archipel. C'était un plan plus que tordu et qui laissait une question en suspens: pour quelle raison les Scanthélois tenaient tellement à être les seuls écolos de l'Archipel? Pour finir, il savait une dernière chose: ils avaient besoin de lui pour entrer dans le saint des saints et saboter la fusée Krasslando-Pryanne, il leur était utile. Il le savait, ils savaient qu'il le savait.

Birgytt, qui s'était tue pendant quelques minutes, se décida à reprendre l'interrogatoire.

- Mon chéri, tu vois bien qu'on ne rigole pas. Elle est toute fragile, la petite. Un coup et elle tombe en morceaux. Imagine ce qu'on pourrait lui faire si on le voulait vraiment.

Tout était dit et les intentions des tortionnaires étaient claires. Qu'il sache la vérité et les détails de leur plan ne comptaient pas. Ils voulaient toujours les secrets que détenaient Kologie et appliqueraient, quoi qu'il arrive, la même méthode pour les obtenir: la torture.

Les choix du Pryans étaient minces: soit coopérer et ainsi mettre un point final à l'aventure EcoDémocratique; soit se terrer dans le silence et voir la jeune Clara y passer, sans qu'il soit sûr et certain que ces terroristes déterminés n'arrivent pas à mettre au point un plan d'action alternatif. Dans tous les cas, il ne se faisait pas d'illusions, qu'il parle ou non, il ne survivrait pas à la journée. S'il parle, il n'aura plus aucune valeur ensuite; s'il ne parle pas, sa valeur sera tout autant en chute libre.

Il restait une possibilité, très mince et téméraire: essayer de leur foutre une branlée mémorable et se tirer de là. Kologie avait déjà été dans des situations desespérées, mais jamais autant que celle-ci, même quand il s'était retrouvé au Zollernberg avec pour mission d'apprendre à lire à au moins un Zollernois.

Soudain, une idée lui vint. Ils étaient tous dans une pénombre à couper au couteau. Après tout, c'étaient des Scanthélois...Et les Scanthélois, dans leur morne et sombre pays, craignent une chose...La lumière!


La lumière, c'est ça! Les Scanthélois en avaient une peur bleue avec leur peau blanche comme une m.... de laitier. Il fallait qu'il se débrouille pour ouvrir une des stores qui se trouvaient devant les fenêtres de la pièce.

Il était temps que Kologie fasse montre de ses meilleurs talents de comédiens. Un peu de bave au bord des lèvres, on révulse ses yeux comme il faut et on se met à avoir la même tremblote que Christophe Pugistyle quand il voyait une jeune fille. Quelques cris de douleur poussés. Parfait! Impeccable! Il devrait se produire sur la scène du Théâtre national de Kaora! Il ferait fureur! Et taper un peu du pied au sol, pour feinter des convulsions douloureuses!

Les bleusailles d'en face, s'ils n'y avaient pas cru au premier abord, semblaient tomber dans le panneau. Ils commençaient à s'interroger du regard, les bras ballants, ne sachant que faire. Enfin, c'est ce que Kologie semblait apercevoir. Pris par sa transe, il devait continuer à jouer la comédie du malade imaginaire.

Et il était parti pour recevoir l'Edgar du meilleur acteur. Sa prestation allait sûrement rester dans les annales quand il décida de se déboîter lui-même l'épaule. Il n'eut aucun mal à le faire, il se l'était déjà déboîté lors d'une mission qui l'avait plongé au coeur de l'équipe de Subrugby de Gladys de Cariatys il y a des années et qu'il s'était fait repérer dans les vestiaires de cette équipe de géantes lesbiennes qui l'avaient sérieusement écharpé. Et là, avec les liens qui le maintenaient attachés, c'était parfait. Ses tortionnaires durent se rendre compte qu'avec ses liens si serrés, il allait se faire encore plus mal et il fallait bien intervenir.

Ça marchait donc comme sur des roulettes. Il avait été détaché. Et, comme par magie, la crise passa, tellement bien d'ailleurs qu'il put foutre un joli uppercut au grand blond et sauter sur ses pieds.

Il fonça vers le store qui bloquait la lumière du soleil et l'arracha. Soudain, le soleil pénétra, avec toute sa majesté, dans la petite pièce.

Les Scanthélois beuglaient comme des putois. Ils se tenaient la tête, essayant de cacher leurs visages de la lumière du soleil qu'ils n'avaient pas dû voir depuis la dernière journée qu'ils avaient connu en CSH et qui avaient duré exactement 17 minutes en 1956.

Ni une, ni deux, Kologie arrache les stores des autres fenêtres de la pièce. Plus de lumière, plus de cris encore. Les faces d'albinos en sont réduits à se tortiller au sol.

Il est temps de prendre la poudre d'escampette. Sans hésitation, Kologie cale la jeune Clara sur son épaule et commence à se diriger vers la porte, vers la sortie, vers la liberté.

Sauf qu'il n'avait pas pensé à une chose: cette raclure de Birgytt, celle qu'on pouvait désormais appeler son ex-femme, ne craignait pas le soleil. Elle avait vécu assez longtemps sous couverture à Prya...
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Message  Matthias Renlow Sam 22 Juil 2017 - 13:35

10h à 10h 50 émission,Qui Pour Le dahut !
Les lumières s'allument et le présentateur arrive.
-Bonjour et bienvenue à Qui Pour le Dahut,votre nouvelle émission.Voici les règles,nous avons 5 candidats eux 5 vont tenter de remporter un dahut cette émission se déroule en 3 phases.Le tirage d'abord chaque candidat tire au sort une épreuve et doit la faire.Après cette épreuve,les candidats restants vont se battre pour avoir le dahut.Voici le dahut à gagner aujourd'hui Guladaad ! Accueillons nos candidats,Joqua,Lipo,Timo,Huda et Rectum.Place au tirage !
Les 5 candidats tirent.
-Joqua va affronter un dahut,Lipo va dormir sur le dos d'un dahut sans tomber,Timo va dresser un dahut,Huda va sauter sur le dos d'un dahut et Rctum va voler la nourriture d'un dahut.Place d'abord à Joqua.
Joqua se met en lice pour affronter le dahut.
Dahut:Aller Trouduc !
Le dahut frappe et Joqua tombe dans la mer.
-C'est se qui s'appelle un saut périlleux.
Lipo s'allonge sur le dos du dahut et tente de dormir,mais le dahut l'envoie à la mer Nelée.
-Adios Lipo !
Timo part vers le dahut et il le dresse facilement.
-Ben là j'ai rien à dire.
Huda lui se met à sauter sur le dos d'un dahut mais il se fait frapper à la tête et est emmené à l'hôpital.
-Ce sont les risque du métier.
Rectum lui part pour voler la nourriture mais il se fait balancer.
-Félicitations à Timo qui remporte Guladaad !

11h à 12h 30 les infos.Sur le topic des nouvelles.

EL/Je n'écrit pas les infos maintenant donc quand c'est les infos ça veut dire qu'il est 11h à Prya d'accord ?
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Message  Matthias Renlow Sam 22 Juil 2017 - 23:26

20h à 22h,Série Holger
Port de Tindali
An de grâce 1742




Holger ne se lasse jamais de parcourir les méandres du port de Tindali. Le jeune homme, âgé d'une vingtaine d'années, est fasciné par les bateaux marchands qui déchargent leurs cargaisons plus incroyables les unes que les autres ; par ces marins au langage fleuri de ceux qui ont parcouru les mers et qui ont toujours une bonne histoire à raconter autour d'un verre ; par tous ces rêves d'aventures qu'un port foisonnant d'activités peut mettre dans la tête d'un jeune garçon qui a toujours vécu dans la même cité, même s'il s'agit de Tindali, véritable nœud commercial et qui voit défiler sur ses quais toutes les nationalités et toutes les ethnies. C'est pour ces raisons que le jeune Holger adore le port de Tindali : sans bouger de son port bien-aimé, il voit le monde toquer à sa porte et la promesse que, bientôt, ce monde sera à lui.
C'est qu'aussi loin qu'il s'en souvienne, Holger est bercé dans cet univers. Aussi loin qu'il s'en souvienne, son père, Holger le Vieux, qui n'était que Holger avant la naissance de celui qu'on appelle affectueusement Holger le Jeune, a toujours été un marchand et un armateur florissant. Première fortune de Tindali, il a su partir de rien pour monter une entreprise commerciale qui ferait l'envie de beaucoup. Du modeste bateau de pêcheur, reconverti en petit navire marchand, dont il s'était servi à ses débuts pour ramener des tissus précieux à Tindali, Holger le Vieux était passé à une flotte composée de plus d'une dizaine de galions marchands qui sillonnaient les mers et, chaque jour, enrichissait la famille. À force de volonté, de courage et d'un génie commercial inégalé, il avait bâti tout cela et Holger, le Jeune, qui n'avait fait que goûter aux bienfaits de cette richesse depuis son enfance et avait vécu l'oisiveté des riches, vouait une admiration sans bornes à son père pour toutes ses qualités.

Trêve de rêveries d'aventures, Holger était attendu ! Son père avait convié les notables de la ville à un repas dans leur maison cossue du centre de Tindali, La famille avait longtemps habité une grande bâtisse près des quais du port, mais, ayant accompli le maximum qu'il avait pu accomplir en tant que marchand, Holger le Vieux avait récemment décidé de déménager dans le centre de la ville, à proximité de l'hôtel de ville. C'était là la nouvelle marotte du patriarche : peser dans la politique de la cité marchande, voire en prendre la tête. Holger se souvenait très bien de la discussion qu'il avait eu à ce propos avec son père :


- Père, nous sommes marchands, pas politiciens. Ne devrions-nous pas laisser cela à ceux dont c'est le métier ?
- Nous devrions, mon fils, nous devrions. Mais, jour après jour, je vois l'envie de certains de se saisir de nos biens, de nos bateaux, de notre fortune. Hier, encore, ils ont augmenté les taxes ! La troisième fois cette année !
- Mais qu'y pouvons-nous, Père ?
- Leur faire comprendre que le commerce est l'essence de Tindali ! Que sans nous et sans les autres marchands, Tindali est voué à sa perte. C'est pourquoi je veux entrer dans ce nid de vipères qu'est l'hôtel de ville de Tindali, pour empêcher qu'ils prennent des décisions stupides. Heureusement que le maire Lylasion le comprend et me soutient !

Piéry Lylasion, le maire de Tindali, Holger le regardait en ce moment même dans la salle de banquet de la famille d'Holger. Comme toujours, quand il y avait une réception, il était invité. C'était un bon ami de son père, un vrai soutien dans toutes les affaires qui touchaient à la fortune des Holger. Mais, contrairement à son père, Holger le Jeune ne l'aimait pas trop et avait l'impression que le maire cacher toujours quelque chose, de préparer un coup fourré et d'avoir mille machinations en mouvements dans sa tête.
Cette impression, le jeune homme se l'était forgé il y a bien longtemps déjà. C'est qu'il cotoyait le maire de Tindali depuis des années. Outre sa place à l'hôtel de ville, Piéry Lylasion était le second marchand de la cité et possédait presque autant de bateaux et de richesses que la famille d'Holger. Mais bien moins de scrupules, à ce qu'on disait. De par leurs statuts de première et deuxième familles marchandes, la famille d'Holger et la famille Lylasion se côtoyaient très souvent. D'ailleurs, Grigor, le fils de Piéry, n'était autre que le meilleur ami d'Holger.

Ah, Grigor ! Ils en avaient fait des coups fourrés tous les deux depuis leur plus tendre enfance. Inséparables, ils avaient mené la vie dure à leurs nourrices, puis leurs précepteurs et, enfin, aux Tindalites qui les fuyaient comme la peste dès qu'ils étaient ensemble, certain que la paire allait leur jouer un mauvais tour qui feraient rire les deux jeunes hommes pendant des jours.
Grigor était aussi là à la réception. Il avait hérité des yeux globuleux de son père et avait le même air chafouin, même si Holger savait que ce n'était qu'une malchance de naissance, car il ne connaissait personne de plus franc et honnête que Grigor ! Son compère était en pleine discussion avec une jeune fille que Holger n'avait jamais vu, il en était certain. Elle était d'une beauté tellement renversante que s'il l'avait rencontré, il n'aurait jamais pu l'oublier. Elle riait à ce que lui disait Grigor qui, à chaque trait d'esprit qui faisait mouche, semblait grimper sur un nouveau petit nuage.


Holger les regardait discuter, heureux parce que son meilleur semblait l'être, quand la jeune fille, levant la tête, croisa le regard d'Holger. Dieu qu'elle était magnifique ! Elle le regarda pendant quelques secondes, intensément. Il faut dire que, contrairement à Grigor, Holger avait été bien pourvu par la nature : de grande taille, d'une blondeur peu commune à Tindali, il avait un beau visage qui respirait la jeunesse et l'honnêteté.


La jeune fille discuta encore quelques minutes avec Grigor avant de lui faire une gracieuse courbette, lui faisant comprendre qu'elle prenait congé. Même si Holger ne voyait que le dos de son ami, il avait clairement vu le rouge lui montait au visage : qu'il devait être déçu d'être privé de la compagnie de la belle ! Cette dernière, d'ailleurs, sans hésitation ou sans la pudeur propre aux gens de la bonne société, marcha d'un pas décidé en direction d'Holger. Diable, un regard avait suffit pour qu'elle perde toute bienséance et se mette en tête de lui adresser la parole !


C'est une courbette tout aussi gracieuse que celle qu'elle avait fait à Grigor qu'elle adressa à Holger. Elle souriait de toutes ses dents. Et elle en était encore plus belle.





- Vous voilà, Monsieur Holger le Jeune, lui dit-elle, espiègle.
- Ah, j'ignorais que j'étais attendu ! Toutes mes excuses !
- De ce que j'en sais, la moitié des demoiselles de Tindali vous attend impatiemment. L'autre moitié ne vous attend plus, elles ont déjà reçu votre visite !

Elle ria de sa propre plaisanterie et Holger, à gorge déployée, partagea cette hilarité.


- Et bien, je dois vous avouer que vous n'avez pas tort. Même si je crois franchement que vous êtes bien généreuse quant à ces chiffres. - - - Même si nous marchandons beaucoup dans ma famille, je ne tiens aucune comptabilité de ce genre. Néanmoins, je suis persuadé que cette « moitié » ne compte qu'une poignée de personnes.
- Oh le goujat ! Parler comme cela à une demoiselle comme moi !
- Diantre, et moi qui croyais que vous appréciiez ce genre de plaisanteries. Au fait, à qui ai-je l'honneur ? Vous connaissez mon nom, mais je ne connais point le vôtre.
- Je manque à tous mes devoirs. Je suis Mademoiselle Anne de la Tavia.
- De la Tavia ? Je n'ai jamais entendu ce nom, sans vouloir vous offenser.
- Il n'a rien de fameux, si vous voulez mon avis.

La conversation continua de longues heures. Pendant tout le banquet, à vrai dire. Les deux jeunes gens discutaient de tout, du commerce en passant par le monde qui les entourait, la politique et la famille, même si Anne ne pipait pas mot sur la sienne. Et ils riaient, beaucoup, des plaisanteries de l'un comme de l'autre. En somme, ils étaient heureux.
Tellement heureux et concentrés l'un sur l'autre qu'ils n'avaient pas vu deux choses qui avaient été flagrantes pour beaucoup lors de cette réception : le regard envieux de Grigor Lylasion sur eux-même ; et le regard tout aussi envieux, mais, en plus, plein de mauvaises promesses, de Piéry Lylasion sur Holger le Vieux.



Manoir Lylasion
Plus tard dans la même soirée


Le manoir bâti par la famille Lylasion est à l'écart de la ville, juché sur une petite colline. Piéry Lylasion l'a fait bâtir là il y a plusieurs années dans l'intention de faire comprendre aux Tindalites qu'il n'était pas comme eux, mais bien au-dessus d'eux. Le vieil homme se considère non pas comme le maire élu de la cité, mais comme son gouverneur. Or, tout bon gouverneur loge dans une maison de gouverneur, au-delà de la ville pour trôner sur celle-ci.
De plus, la ville n'est pas sûre. Piéry est certain qu'on en veut à sa fortune et loger en ville n'apporte pas la même sécurité qu'à l'extérieur de celle-ci. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il s'est doté d'une poignée de gardes armés jusqu'aux dents. Il n'a d'ailleurs pas tout à fait tort : les Lylasion ne bénéficient pas de la même popularité que la famille d'Holger le Vieux, qui est quasiment révéré dans la plupart des quartiers de Tindali. Si un jour, la situation tournait au vinaigre, ce n'est pas Holger le Vieux qui serait étripé par la populace en furie, mais bien Piéry.

Cette différence de popularité, sa seconde place dans l'ordre des marchands de la ville, sa richesse moindre, toutes ces choses, le vieux Piéry en est bien conscient. S'il arrive à donner le change la plupart du temps, il n'en reste pas moins maladivement jaloux de celui qui le considère comme un ami proche. Ce Holger a tout pour lui !
Piéry, justement, en discute avec son fils, Grigor :


- Foutaises ! Conneries ! Je hais Holger ! Regarde la réception qu'il a donné ce soir : en jeter plein la vue à tout le monde !
- Père, père, calmez-vous. Ce n'était qu'une réception comme une autre.
- Certes, mais le vieux Holger le fait sans faire attention à moi ! Il est au courant de nos difficultés pourtant ! Et il nous balance ses richesses en pleine figure !

Grigor est surpris de ces paroles. Son père le tient généralement en dehors des affaires familiales. Pour lui, elles sont prospères. Il faut croire qu'il a tort.


- Père, qu'entendez-vous par « nos difficultés » ?
- Ah ! Je ne voulais pas t'en parler...Nous venons de perdre trois bateaux durant le mois qui vient de s'écouler. Un a coulé dans une tempête ; un a été arraisonné par les barbares du continent nord ; et un dernier semble avoir été capturé par des pirates. Et ces bateaux étaient pleins de nos marchandises ! Nous allons manquer d'argent, malheureusement.

Piéry a l'air abattu. Les coups du destin l'ont sérieusement miné. Mais cela ne dure que quelques secondes. Bientôt, un sourire carnassier orne son visage,


- Le Holger nous doit une partie de sa richesse. Si je ne l'avais pas protégé des envieux, il aurait été taxé et ruiné très vite ! Agissons !

Grigor ne sait pas vraiment ce que son père entend par là. Il devrait lui dire que son raisonnement est faux, que les Lylasion ont autant bénéficié des faibles taxes sur les marchands que tous les autres et que leurs récentes mésaventures ne sont dues à rien d'autre la malchance ou l'incompétence. Grigor devrait lui dire cela. Il lui aurait dit, normalement, car du couple qu'il forme avec son père, il a toujours été la voix de la raison, celui qui calme les ardeurs de son père et tempère son manque d'éthique. Normalement, il aurait donc été honnête et franc, il aurait fait en sorte que rien de fâcheux n'arrive. Mais, ce soir, ce à quoi il pense, ce n'est pas la rectitude qu'il a toujours tâché d'atteindre, non. C'est le visage de la jeune Anna qui hante ses pensées.


- Faîtes ce qu'il convient de faire, Père, pour la survie du nom des Lylasion, se contenta-t-il de lui répondre, honteux et surpris de lui-même, avant de se retirer dans sa chambre.

Piéry Lylasion en reste interdit pendant quelques secondes. Il n'avait pas vraiment eu l'intention de faire quoi que ce soit, mais le fait que son fils lui signe un blanc-seing, voilà qui était inattendu ! Un signe qu'il fallait donc agir après tout !
Le vieux marchand convoque derechef le chef de ses gardes, le patibulaire Devallon, un forçat qu'il a sorti des geôles de la prison des Tourelles et qui lui est donc maintenant dévoué corps et âme.


- Devallon, il est temps d'agir! J'ai la preuve que le vieux Holger vole de l'argent au peuple de Tindali. Prenez vos meilleurs hommes, prévenez la milice de la ville et allez chez eux. Prenez ce papier avec vous, lui ordonne-t-il, tendant un papier écrit de sa main qui stipule la confiscation des biens de la famille d'Holger le Vieux.

Devallon ne cherche pas à comprendre, juste à obéir. Il appelle dans leurs quartiers les dénommés Maximilien, Oliver et Hector, ses trois meilleurs hommes et tous les quatre se mettent en selle, puis se dirigent vers le centre de Tindali.


Maison Holger

On tambourine à la porte. Violemment.
Dans la ruelle, des hurlements. « Par ordre du Maire de Tindali, ouvrez cette porte ! ».
On tambourine de nouveau !

Holger le Vieux n'a pas de gardes, il n'en a jamais eu le moindre besoin. Tout le monde l'aime et le respecte, il fait toujours montre de générosité et, de ce fait, n'a jamais craint pour sa sécurité. Jusqu'à ce moment précis.
Il n'a jamais été un guerrier. Il n'a jamais combattu, si ce n'est dans sa jeunesse dans des bagarres d'adolescents et autres fils de pêcheur. Néanmoins, il est courageux et intelligent. Il sait que ce vacarme n'annonce rien de bon, Il prend donc son épée, réveille sa femme et ses deux filles, cherche en vain son fils qui porte le même nom que lui, mais qui est introuvable, sûrement en vadrouille dans la ville,

Ceux qui tambourinent sur la porte et qui vocifèrent ne partiront pas, cela le vieux marchand en est sûr et certain. Il est donc obligé d'ouvrir la porte. À peine l'a-t-il déverrouillée que la porte est ouverte, quasiment défoncée à grands fracas. Quatre hommes ont poussé dessus et le vieil Holger a valdingué dans l'entrée, tombé les quatre fers en l'air. Il les reconnaît, il sait que ce sont des hommes de Piéry Lylasion.


- Que venez-vous faire ici ? leur lance-t-il.
- T'arrêter ! Traître à Tindali ! Voleur !

Holger le Vieux est choqué. Il ne sait pas de quoi ils lui parlent.


- De quoi parlez-vous, nom d'un chien ?!? Je n'ai jamais trahi, ni volé ! se défend-t-il en essayant de se relever en s'appuyant sur son épée.
- Lâche cette épée, vieillard ! Tout de suite !

Holger ne les a pas entendu, concentré sur cette tâche insurmontable qui est de se remettre debout, à son âge, quand on vient de se prendre une dérouillée par une porte violemment ouverte sur son propre visage.
Il n'a pas lâché son épée. Un des quatre hommes n'a aucune hésitation, il se doute que Lylasion le soutiendra et sort donc le pistolet qu'il porte à la ceinture, vise le vieux Holger et tire. Pour ne pas avoir entendu qu'il devait lâcher son arme, le vieux marchand a le visage emporté par le tir de la pétoire. Il tombe, raide mort.
Sa femme et ses deux filles hurlent, terrorisées, et appellent au secours les hommes qu'elles reconnaissent faire partie de la milice qui attendent dans la ruelle en face de la maison. Mais ceux-ci font la sourde oreille : il est trop tard pour intervenir, le vieux Holger est mort, ils le savent, et, désormais il n'y a aucun doute sur la personne à qui ils doivent obéir : Piéry Lylasion. Rien, ils ne feront rien.
Les hommes de Lylasion savent qu'il faut finir le travail. Les trois qui n'ont pas encore tiré visent les trois femmes qui ont cessé de crier, conscientes de ce qui allaient leur arriver. Toujours sans hésitation, trois détonations résonnent. Les femmes de la famille Holger ne sont plus.





Cathédrale de Tindali
Trois jours plus tard

Holger le Jeune, qui n'est désormais plus que le seul et unique Holger, prie. Et ressasse ses démons.


Le soir du massacre de sa famille, il était parti se promener sur les quais de Tindali, en compagnie de la belle Anna. Il avait envie de lui faire partager toutes les raisons pour lesquelles il adorait cet endroit et il avait été charmé de savoir que la jeune fille en connaissait autant que lui sur les bateaux et sur la mer, si ce n'est plus.
Après avoir quitté la jeune femme devant la pension dans laquelle elle logeait, non sans lui avoir dérobé un rapide baiser, Holger s'était mis en chemin pour rentrer chez lui. Il s'attendait à être accueilli par les remontrances de sa mère, lui reprochant de compter fleurette à une fille dont ils ne connaissaient rien, et aux moqueries de ses deux jeunes sœurs qu'il adorait et qui le lui rendaient bien. Il s'était attendu à cela et, pour tout l'or du monde, il aurait préféré cela au spectacle qu'il avait vu : les gredins de Lylasion qui mettaient à sac la demeure de sa famille, riant, volant, pillant. Pire encore, Holger avait vu un de ces hommes, dont il n'oublierait jamais le visage, jeter le corps de son père dans un chariot qui attendait au milieu de la rue. Il n'oublierait pas non plus cette plaisanterie de l'homme : « Et binh, l'vieux Holger, y voit plus très droit » et la raison de cette boutade : le visage à moitié arraché de celui qui lui avait donné la vie.

Depuis ce soir là, Holger se terrait dans la cathédrale de Tindali où les chanoines l'avaient recueilli, en mémoire des généreuses donations de sa famille. Le jeune homme savait de source sûre que les Lylasion fouillait l'intégralité de la ville dans l'espoir de le retrouver. Ils avaient tué toute sa famille, y compris ses deux jeunes sœurs innocentes, ils ne pouvaient pas laisser en vie le fils aîné du vieux Holger. Il représentait un danger trop grand.
S'il s'était d'abord juré de venger sa famille, Holger avait finalement rebroussé chemin après sa toute première tentative de sortir de la cathédrale. Il avait littéralement tremblé de peur. Il en avait maintenant honte, mais n'arrivait pas à faire preuve du courage qu'il avait pourtant toujours eu. Il était réfugié dans un des confessionnaux de la cathédrale.
Celui-ci était sensé être fermé, mais un homme entra quand même dans l'autre partie. Il pensait faire sa confession à un des prêtres de la cathédrale, sauf, qu'en réalité, il la faisait à Holger.


- Pardonnez-moi mon Père, parce que j'ai pêché. J'ai fait d'horribles choses qui me tourmentent.
- Je vous écoute, mon fils, lui répond Holger, d'une voix mal assurée.
- Il y a trois jours, j'ai participé aux meurtres de la famille du marchand-là. Je ne l'ai pas tué. Mais je crois que c'est moi qui ai tiré sur sa femme. Je ne voulais pas le faire. On venait juste là pour arrêter le vieux, mais ça a mal tourné ! L'un de nous a commencé à tiré. Puis on a tous tiré. Pardonnez-moi, je ne voulais pas !

Holger a reconnu la voix. C'est celle de l'homme qui a fait une plaisanterie en jetant la dépouille de son père dans le chariot, le soir du massacre. C'est donc aussi l'assassin de sa mère.

Tout en essayant de le réconforter, Holger sort et arme son pistolet sans bruit. Il le pointe vers le visage de celui qu'il distingue difficilement à travers la grille qui sépare les deux parties du confessionnal.

- Ça, c'est pour ma mère !

Le jeune homme n'a rien trouvé de mieux à dire avant de presser la détente de son pistolet.


Un homme sur les quatre est mort. Il reste du travail à Holger, qui a retrouvé tout son courage. Et s'est découvert un penchant pour les assassinats.

22h à minuit,le Trône Coco.

Préambule: Prya, il y a maintes et maintes années, se trouvait au coeur de luttes entre Maisons princières qui se déchiraient pour obtenir la couronne qui permettrait à une Maison de dominer toutes les autres!



(Ceci est un vrai fauteuil en fibres de noix de coco, je précise, au cas où).

Tududu tadada tududududuuuuuu
(Imaginez la musique du générique de Games of Thrones).


Le Trône de Coco
Pollution is coming


Tout au nord de Prya, se trouve une immense construction qui protège le pays des assauts nordiques: la Grande Digue de Glace. Régulièrement, des sauvageons venant de contrées appelées Heydoran et L'Exploratrice viennent, à bord de leurs pirogues, se heurter à l'implacable muraille que forme la Grande Digue de Glace (Qui n'est pas en glace en fait, il fait chaud à Prya). C'est le territoire de la Palmeraie Noire, une armée millénaire qui protège Prya des dangers venus du nord, à la fois humains, mais aussi surnaturels.

Régulièrement, les Palmiers Noirs s'aventurent au nord de la Digue pour patrouiller et s'assurer que nul sauvageon ne vienne envahir le pays béni de Prya. C'est justement ce qu'est sur le point de faire Sieur Giclette de Paçaencore, un chevalier de la Palmeraie, accompagné de deux grouillots. Il convient d'être discret, car leur caravelle est loin de passer inaperçu et il serait bien malheureux de tomber sur des sauvageons qui n'auraient aucune hésitation à les étriper jusqu'au dernier. Des centaines d'années durant, Palmiers et sauvageons Heydoranés se sont massacrés, l'envie des seconds s'étant transformé en véritable haine pour les premiers.

Paçaencore vogua pendant plusieurs jours avec son maigre équipage. Bien entendu, comme il était de coutume, il s'adonnèrent à quelques jeux coquins, popularisés par certaines nations barbares d'au-delà des mers qu'on appelle les Îles Pyssoises. Toutefois, jouer à l'élastique n'était qu'un passe-temps et aucun d'eux n'oubliait leur véritable mission: ouvrir l'oeil et protéger Prya de tout danger. Soudain, un des hommes sonne l'alerte. Il a vu quelque chose. Le chevalier Paçaencore sort son arme et fait signe à ses compères de faire de même.

L'heure est au combat, les sauvageons sont là.

Mais ce ne sont pas des sauvageons.

Les entrailles des trois Palmiers se vident dès qu'il voit la Brume Noire s'étendre devant. Les légendes n'étaient pas des légendes ainsi. Ils existaient...

"LES MARRCHHEEEEEUUUUUURRRRS GRISÂÂTREEEEES" crie Paçaencore. Mais à peine sa bouche se referme qu'elle se réouvre dans un effort vain. Tel un poisson hors de l'eau, il ne cesse d'essayer d'happer la moindre bouffée d'air, mais il n'y en a plus. Il n'y a rien, plus d'air. Il s'étouffe. Que de la brume noire...Le chevalier s'effrondre et s'éteint, asphyxié.





Plus au sud, à Prya

Les murs de l'antique forteresse de Zantafell esquissent une gigantesque pieuvre. Nul ne sait si le premier architecte de la forteresse, Estefan, avait eu l'intention de dessiner avec ses murs cet entrelac qui représentait l'animal fétiche des Aquark. Cette pieuvre de pierre était connue de tous les habitants de Prya et sa taille l'avait rendu célèbre: nulle armée, aussi puissante fut-elle, n'avait jamais réussi à prendre Zantafell. Les assauts s'y brisaient comme d'inutiles vagues et si d'aventure, un bras de la pieuvre tombait, il en restait des dizaines à abattre. Submergés, étranglés par la multiplicité des bras de pierre, les ennemis devaient renoncer.

Esteban, Seigneur de Zantafell et Prince de la Maison Aquark, regarde ses enfants jouer entre eux. Ils se battent pour un rien et s'amusent pour si peu. Au premier abord, le Seigneur de Zantafell apparaît comme bourru et impassible. Mais, dans l'intimité, il est d'une rare chaleur. A Zantafell, les plaisirs sont tellement plus simples qu'à Port-Kaora. Eloignés de l'ambiance délétère qui y existe, les Aquark se sentent mieux près de la mer nourricière, dont ils ont tiré leur puissance, auprès de la Grande Digue de Glace. Certes il y a le danger de devoir suppléer la Palmeraie Noire en cas d'invasion des Sauvageons, mais il y a bien longtemps que ceux-ci n'ont rien tenté d'envergure.

C'est ainsi que les Aquark vivent, en famille, rendant la justice et vivant de petits bonheurs...

Mais la félicité ne dure jamais, les sages le savent bien, tout comme les Aquark. Le bonheur ne peut être éternel, sinon ce ne serait le bonheur. Tout doit avoir une fin.

Et le malheur frappe toujours. Ce jour-là, il prend la forme de deux pigeons voyageurs portant une noix de coco. Ces dernières sont utilisées pour transporter des messages. Il y a longtemps de longs débats eurent lieu pour déterminer si un ou deux pigeons étaient nécessaires pour transporter une noix de coco. L'expérience montra qu'il en fallait deux.

Le message esst clair. Le Roi arrivait à Zantafell! Et il ne venait pas seul, loin s'en faut.

Cela ne pouvait dire qu'une chose...Le pire allait arriver...


Le Roi de Prya, Grobert, Seigneur de Port-Kaora et Titulaire du Trône de Coco, était gros et mou, à force de manger des Dahus qu'il adorait chasser, tandis que son visage était le reflet de son second pêché mignon, la Vodkoko. S'il fut un grand guerrier par le passé, nulle n'en subsistait et chacun savait qu'il n'avait pas levé d'arme depuis la Grande Bataille (Qui vous sera contée plus tard, parce que hein...). C'était aussi le Prince de la Maison Paratonnerhéon, dont la capitale est Tinddalmie et un vieil ami de Esteban Aquark. Si l'accueil sembla tendu, c'était avant tout car ils ne s'étaient pas vu depuis de longues années et que la distance géographique crée souvent de la distance émotionnelle.

Pendant de longues heures, ils ripaillèrent, échangèrent de vieilles anecdotes sur les combats qu'ils avaient mené ensemble et les gueuses qu'ils avaient partagé. Et la bonne humeur était communicative, la bonne société de Port-Kaora se déridant au contact des êtres simples de Zantafell. Seule la Reine, elle, ne partageait pas ses sentiments et dardaient de sombres regards à tout ceux qui osaient lui adresser ne serait-ce qu'un coup d'oeil. D'aucuns savait qu'elle détestait être éloignée de Port-Kaora. La seule chose qu'elle détestait encore plus, c'étaient les Aquark.

Grobert et Esteban se promenèrent ainsi dans les jardins de Zantafell, discutant toujours de leurs vieilles histoires. Mais ce n'était là que faux semblants et politesse obligée d'un invité envers son hôte. La mauvaise nouvelle ne pouvait plus attendre:

- Esteban...Esteban, j'ai besoin de toi...
- Bien sûr, mon Roi! Je ferais tout pour vous!
- Esteban, les Glandehister deviennent de plus en plus présents. Ils sont partout autour de moi. Mon valet, ma femme, mes enfants, tous sont des Glandehister! J'ai besoin de quelqu'un de confiance...
- Mon Roi, je ne suis pas sûr...Je ne suis pas à la hauteur.
- Si Esteban...Tu le seras...Je veux que tu sois la nouvelle Eolienne du Roi!
- Je...D'accord, mon Roi! J'accepte l'honneur de devenir votre Eolienne, de protéger vos intérêts et ceux de Prya!
- J'aurais d'autant plus besoin de toi que de graves nouvelles m'arrivent de la Palmeraie Noire...La devise des Aquark va se révéler exact...Esteban, la Pollution vient...


Esteban avait été choqué des révélations de Grobert. Si la main-mise sur le pouvoir des Glandehister, cette engeance de rentiers et de feignasses, n'avait rien de surprenant, le retour de la Pollution l'était beaucoup plus. Certes il y avait bien eu quelques nappes polluantes qui avaient survolé Prya, mais depuis plusieurs centaines d'années, la vraie Pollution, la Brume Noire, n'avait plus atteint la contrée. Cependant, des signes précurseurs tendaient à prouver que le Roi ne disait que la vérité, comme ce Palmier Noir que le Seigneur de Zantafell avait dû punir il y a quelques semaines.

Nord de Zantafell
Quelques semaines auparavant

Un seigneur du nord de Zantafell avait fait appel à son Esteban, son suzerain. Ses hommes avaient mis la main sur un déserteur de la Palmeraie Noire. La désertion était sévèrement punie, à tel point qu'elle était fort rare.
Esteban avait donc emmené tout ses fils pour assister à l'exécution de la peine. Le pauvre bougre avait été attaché de telle façon qu'il avait les jambes écartées autour d'un billot. Position très inconfortable, mais la seule qui permettait de subir la sentence: le dénoyautage des noix du Palmier. Le Seigneur de Zantafell exécuta la peine, car, comme il le disait, celui qui prononce la sentence doit être celui qui l'exécute. Il avait donc pris son arme de prédilection: sa cuillère à melon et avait dénoyauté le bougre qui, comme cela était évident, n'apprécia guère la peine.

Cette désertion avait perturbé Esteban Aquark. En effet, connaissant la sentence, seuls les fous osaient déserter la Palmeraie. Oh, il y avait bien eu quelques types un peu effeminés, de vrais Zozos, qui avaient déserté pour, euh, "changer de vie", mais ils étaient encore plus rares que les déserteurs. Or, celui-là n'avait eu l'air ni d'un fou, ni d'un déserteur, ce qui ne cessait d'intriguer le Seigneur de Zantafell. Ce devait être un signe, mais un signe de quoi?


A la lumière des dernières révélations, la désertion de celui qui s'appelait Jean-Claude et qui s'appelait désormais Sapphesse prenait tout son sens.

Esteban avait besoin de méditer et de réfléchir. Le seul endroit où il pouvait le faire, alors que Zantafell était en proie aux festivités inhérentes à la venue du Roi et de sa Cour, était auprès du Palmier Sacré, un arbre centenaire qui produisait des noix de coco gigantesques. Esteban croyait, jusqu'aux tréfonds de son âme, à la toute-puissance des Palmiers Sacrés. Ils étaient là avant les hommes et seraient là après eux, ils avaient vécu tellement plus d'aventures que les hommes, avaient vu mille choses, des Marcheurs Grisâtres en passant par les Dragons Angmariens. Esteban, s'il avait bataillé aux quatre coins de Prya durant sa vie, ne vivrait jamais autant d'aventures.

La situation était critique. Le Roi lui demandait de devenir son Eolienne. Une charge déjà épuisante lors des jours heureux. Mais, aujourd'hui la tâche semblait insurmontable: Esteban serait en opposition constante face aux Glandehister qui noyautaient toutes les strates du pouvoir à Port-Kaora. Il craignait que Prya s'épuise en conflit interne, entre Aquark et Glandehister, alors même qu'un péril noirâtre et étouffant se répandrait insidieusement à Prya, venant du nord.

Ses réflexions furent interrompues par l'arrivée en trombe d'un de ses fils, Jean-Kevin-Brandon:

- Père, Père, venez voir ce que nous avons trouvé!
- Du calme, mon fils. Qu'avez-vous trouvé?
- Venez, vous dis-je, venez!

Esteban ne s'offusqua pas de la brusquerie et de l'impolitesse de son fils, il y était habitué. C'est donc sans dire un mot de plus qu'il le suivit jusqu'à une petite plage au nord de Zantafell.

Là, échoués sur le sable, se trouvaient plusieurs pieuvres gigantesques. Elles étaient d'une taille peu commune, surtout qu'à première vue, il ne s'agissait là que de bébés pieuvres. Autour d'elles se trouvaient tous les enfants d'Esteban qui, avec des petits seaux, aspergeaient les pieuvres avec de l'eau pour éviter qu'elles ne meurent. Un peu plus loin, il y avait le bâtard qu'Esteban avait eu avec une servante venant d'une lointaine contrée appelée Yadür et qui avait hérité des mauvais gènes maternels, vu qu'il s'amusait à faire des chateaux de sable avec un air idiot lui barrant la tronche.

- Père, Père, peut-on les garder?
- Mais...Euh...Ce sont des pieuvres...Ça servirait à quoi de les garder?
- Père, les Pieuvres sont les animaux des Aquark! C'est un signe, nous devons les garder!
- Vous êtes conscients qu'il va falloir construire des aquariums géants, les transporter partout avec vous et que ce sont des pieuvres, donc des animaux cons comme des balais qui ne vous aimeront jamais et ne vous serviront à rien?
- Oui, oui, oui, on veut les garder!

Pendant quelques instants, Esteban se demanda si sa femme ne venait pas elle aussi de Yadür.

- Très bien, vous pouvez les garder. Mais vous les nourrirez et vous les laverez vous-mêmes...Euh, attendez, je ne crois pas que vous ayez à les laver...

minuit à 1h,Les Aventures de Sally et Tchamallow.


EL/J'ai pas eu le temps pour les nouvelles.
Matthias Renlow
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