Première session extraordinaire du Landsraad

Paul Pathyne Jeu 8 Juin 2017 - 11:37

La salle où se déroulent les sessions extraordinaires du Landsraad.

A la demande du Vicomte Hundro Moritani, le Landsraad se réunissait pour une session extraordinaire pour la première fois depuis l'écriture et l'instauration de la Grande Convention.

La cause en était la possible violation par la Maison Vernius du Grand Interdit, à savoir l'interdiction faite aux Maisons Nobles d'avoir recours à l'intelligence artificielle, car celle-ci avait amené l'épisode appelé "L'Éveil d'Arès" et avait été le déclencheur d'un conflit qui avait déchiré le pays pendant près d'un an et demi.

Le Comte Dominic serait donc jugé et la sanction qu'il encourait, si sa culpabilité était démontrée, était terrible, car ce n'était ni plus ni moins que la peine capitale, pour lui et pour toute sa famille.

Les Maisons Nobles du Landsraad étaient réunies depuis maintenant deux jours et les débats étaient assez houleux car les preuves n'étaient pas évidentes pour tout le monde. Des ingénieurs en informatique, grassement soudoyés par la Maison Moritani, affirmaient que les robots-combattants de la Maison Vernius qui servaient à l'entrainement au combat pouvaient s'apparenter à une intelligence artificielle, car les Makungs - c'était le nom donné aux robots-combattants - adaptaient leur réaction aux attaques qu'ils devaient contrer et réagissaient en conséquence. La Maison Van Dorrenn, alliée des Moritani et sachant que leurs alliés récupéreraient les entreprises des Vernius dans le cas d'une condamnation de cette Maison, se montra intransigeante et devant les preuves apportées par les ingénieurs, demanda la mort.

On avait bien entendu pensé que le Comte Dominic serait présent, mais il était occupé à mater la rébellion de ses ouvriers et hélas, son absence n'était pas un argument en sa faveur.

Du haut de son trône, le Prince-Padishah appréciait le cours des événements. Ignorant (comme son fils Faÿkan) que tout cela avait été manigancé par Ferhig afin de se débarrasser de Kailea Vernius, fille illégitime du souverain, il se délectait de la déchéance du Comte Dominic, qui avait selon lui séduit Shando Ballut, une de ses concubines, et lui avait subtilisée.

Le Prince-héritier assistait à tout cela d'un air distrait. Il aurait préféré être n'importe où ailleurs que dans cette salle où les Nobles se perdaient en conjectures et parfois s'invectivaient.

L'Ambassadeur de la Guilde, Làmmàr Corren, ne disait rien, il était présent en tant qu'observateur et n'avait pas à prendre partie. Cependant, il espérait secrètement que les preuves de l'innocence du Comte Dominic seraient apportées, car la Maison Vernius n'avait pas son pareil pour construire les meilleurs aéronefs de transport. Si une autre personne se voyait confier la gestion d'ACM, la qualité des produits s'en ressentirait certainement.

Paul Pathyne Jeu 8 Juin 2017 - 17:35

Les discussions se poursuivaient et il semblait de plus en plus évident que le Comte Dominic serait reconnu coupable.

Vers la fin de l'après-midi, le Prince-Padishah ordonna une suspension de séance pendant deux heures. Les nobles sortirent et se rendirent dans l'une des salles attenantes où un buffet les attendaient : brochettes de lochon, faisan et riz-pundi, cheese-cake à la sauce aux fruits rouges, vin pétillant de Cardolane et bières Sirona.

Le Duc Féodor n'avait guère d'appétit, il s'éloigna et rejoignit deux personnes, qui l'attendaient à l'extérieur : le Maître d'Armes des Atrèdes, Duncan Wyoming et le mentat Thufir Nawak.

Première session extraordinaire du Landsraad Sans_t16

Duncan Wyoming : Mon Seigneur, je devine à votre air soucieux que cela se présente mal pour votre ami le Comte.

Féodor Atrèdes : Mon fidèle ami, je ne peux rien te cacher. En effet, cela se présente bien mal pour lui, les nobles sont nombreux à penser qu'il est coupable. Mais je connais bien Dominic, il est impossible qu'il ait commis le crime dont on l'accuse ! Il était à mes côtés lors de la terrible bataille de Corryn, nous avons combattu ensemble les Machines Pensantes et les Fidèles d'Arès ! Il ne peut pas avoir créé une intelligence artificielle, je refuse de le croire ! Mais il y a autre chose qui m'inquiète tout autant, sinon plus ! Léto est à Vernii, mon fils se trouve là-bas et il est question d'une rébellion des ouvriers ! Léto est peut-être en danger !

Duncan Wyoming (baissant la voix) : Peut-être y a-t-il quelque chose que nous pourrions faire.

Féodor Atrèdes : A quoi penses-tu ?

Duncan Wyoming : Mon Seigneur, avec Thufir Nawak nous pouvons nous rendre à Vernii et récupérer votre fils dès à présent ! Vous, de votre côté, si condamnation il y a, usez de votre influence et tentez de commuer la peine capitale en exil ! Les Vernius se verront retirer tout ce qu'ils possèdent, leurs titres, leur rang et leur fortune, mais au moins ils seront encore en vie !

Féodor Atrèdes : Cela peut marcher, je vais suivre ton idée, Duncan.

Thufir Nawak : Pardonnez-moi, Mon Seigneur, en réalité c'est mon idée !

Féodor Atrèdes : J'aurais dû m'en douter ! Allez, partez pour Vernii et ramenez-moi mon fils ! Je vous tiendrai informés de la décision du Landsraad.

Duncan Wyoming : Entendu, Mon Seigneur, nous partons tout de suite.

Paul Pathyne Jeu 8 Juin 2017 - 21:02

Les débats se poursuivirent quelque temps, les différentes pièces à conviction furent étudiées - parmi lesquelles un Makung, qui servit à une démonstration - puis le moment du verdict arriva. Celui-ci était rendu par un vote, chaque Maison disposant d'un vote et le vote du Prince-Padishah comptant double.

Comme la coutume l'exigeait, l'un après l'autre, les chefs des Maisons Nobles se levèrent et annoncèrent leur décision.

Le Duc Féodor Atrèdes, le Comte Alban Richèse et le Duc Maximilien Hagal votèrent l'acquittement.

Le Baron Wladimir van Dorrenn et le Vicomte Hundro Moritani votèrent la condamnation.

La décision du Prince-Padishah serait donc primordiale, il pouvait soit totalement disculper le Comte Dominic, soit l'envoyer à la mort, ainsi que toute sa famille. Il se leva lentement, jouissant de l'instant et des mots qu'il allait prononcer.

Paul Pathyne : Coupable ! Que la sentence soit exécutée immédiatement !

Le Duc Féodor se leva, demandant que la peine fut commuée en exil, mais personne ne l'entendit. Le Baron Wladimir et le Vicomte Hundro jubilaient.

La coutume voulait qu'aussitôt la sentence rendue, le condamné soit amené en place publique et exécuté dans l'instant. Mais le Comte Dominic n'était pas présent, un détachement de Sarraudar allait donc s'envoler pour Vernii afin de rendre la justice.

Làmmàr Corren, l'Ambassadeur de la Guilde, s'approcha discrètement du Duc Féodor et lui murmura quelques mots à l'oreille.

Puis il partit, sans attendre de réponse de l'Atrèdes...

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