Manoeuvres du porte-avion "Amiral Ivanov" dans le Détroit de Bighal

André Lefort avait le sourire. Ce matin, la pêche avait été bonne et il allait sûrement pouvoir revendre son poisson au marché de Vernii pour un bon prix. Il faisait route en direction de la capitale des Marches de Han à bord de son bateau qu'il avait appelé l'Insubmersible.

Soudain, il eut la peur de sa vie. Un navire gigantesque, un porte-avions battant pavillon kolozistanais, fonçait droit sur lui. Il tenta vainement de s'en éloigner mais le moteur de son bateau, pour une raison inconnue, stoppa net et ne voulut pas redémarrer.

Lefort se mit alors dans une colère folle mais n'eut pas d'autre choix que de sauter à la mer, abandonnant son bateau et sa précieuse cargaison. Le frêle esquif se brisa en mille morceaux au passage du porte-avions.


André Lefort : Flibustier ! Pirate !


Lefort s'accrocha à l'un des morceaux de son bateau, pestant contre le navire kolozistanais.

Le Phantom du Levenbrech Kowalski avait rapidement décollé. Les ordres qu'il avait reçus étaient clairs : riposter à la provocation en montrant la détermination des autorités mézènes, mais tout en évitant une escalade. Il approchait du porte-avions, il le survola puis resta à une distance respectable.

Il prit une profonde inspiration et appuya sur le bouton de sa radio.


Levenbrech Kowalski : Ici Kowalski, officier Sarraudar de l'armée des États Fédérés de Mézénas. Je désire parler au commandant du porte-avions Amiral Ivanov.

Le commandant vit un avion de chasse Mézène survoler le porte-avions, et la radio du navire s'alluma.

- Ici Bolkharine, commandant de l'Amiral Ivanov.

Levenbrech Kowalski : D'accord, pas de souci, je ne quitte pas.

Bolkharine : Je vous écoute.

Levenbrech Kowalski : Bolkharine, un grand maigre, mauvaise mine... Il est pas avec vous ? Bon, j'ai pas que ça à faire, donc si vous le voyez, dites-lui que j'ai un message urgent pour lui, de la part Sa Majesté Sacrée, Shaddam IV, souverain des États Fédérés de Mézénas...

Bolkharine, le commandant, écoutait l'homme lui parler dans la radio. Son interlocuteur le prenait pour le moussaillon...

- C'est Bolkharine, le commandant. Vous vous moquez de moi ? J'attends. Qu'avez-vous à me dire ?

Kowalski se pinça pour ne pas exploser de rire ! "T'as tout compris mais ça t'a pris du temps, c'est tout à fait ça : je me moque de toi depuis le début", songea-t-il en lui-même. "Bon, trêve de plaisanterie".


Levenbrech Kowalski : Commandant Bolkharine, votre fer à repasser a pénétré dans nos eaux territoriales. Vous avez l'ordre de rectifier votre course immédiatement ! A vous !

Bolkharine était un homme de l'est du Kolozistan, d'origine Russlave. Un Merksiste pur et dur qui avait réussi à garder son poste au gré des changements politiques. S'il était diplomate, il n'aimait pas qu'on se moque de lui. Il se braqua.

- Nous nous sommes aperçus un peu tard que nous avons pénétré dans vos eaux territoriales. Malheureusement, je crains que nous soyons obligé de rester un peu, et de manoeuvrer près des côtes du Kitchassa pour faire demi-tour...

Levenbrech Kowalski : Pas de souci ! Si votre femme est capable de faire un créneau à Belgograd, alors vous devriez pouvoir manoeuvrer et faire demi-tour avec votre tas de ferraille !

Profitez-en pour admirer la côte, parce que vous ne risquez pas de la revoir de sitôt !

Bolkharine souria.

- Bien, je pense que le porte-avion va profiter un peu de la mer mézène, elle est plus chaude. Terminé.

Il coupa la radio et ordonna que le navire reste là où il est jusqu'à nouvel ordre.

Lancement du missile air-air. Nombre de aléatoire de 1 à 7.

1 : effet minime, communications HS pendant 6 heures
2 : effet moyen, communications HS pendant 12 heures
3 : aucun effet
4 : aucun effet
5 : effet conséquent, communications HS pendant 24 heures
6 : effet optimum, communications HS pendant 48 heures
7 : aucun effet

Spoiler:

Kowalski monta à haute altitude, afin qu'une fois largué le missile ne fasse aucun dégât en explosant, hormis la détérioration des communications.

Malheureusement, le missile explosa trop tôt, l'impulsion électromagnétique n'eut aucun effet.

Enfin, presque aucun effet...


André Lefort, pêcheur malchanceux : Satané radio, pourquoi tu ne veux plus fonctionner ?

Dès que le Tirolev pénétra le territoire mézène, le Phantom décolla de nouveau. Après les événements de la journée d'hier, les Sarraudar étaient en état d'alerte maximum et l'ensemble de la flotte aérienne était prête à décoller - un seul appareil, mais bon, un très bel appareil, selon le Burseg Alef Burzmali.

Kowalski aperçut bientôt le Tirolev. On lui fit comprendre qu'il n'avait pas intérêt à renouveler la petite blague qu'il avait faite à Bolkharine, elle n'avait pas été tellement appréciée par ses supérieurs. Il appuya donc sur le bouton de sa radio et garda un ton sérieux.


Levenbrech Kowalski : Ici Kowalski, officier Sarraudar de l'armée des États Fédérés de Mézénas. Vous avez pénétré l'espace aérien mézène et il vous est ordonné de faire demi-tour immédiatement. Je suis autorisé à utiliser tous les moyens pour vous y contraindre. A vous !

Le Tirolev kolozistanais, chargé d'un missile faisait des tours au dessus du Kitchassa, provoquant l'avion mézène. Le pilote entendit l'avertissement à la radio. L'état major lui avait dit de titiller un peu les mézènes puis de rentrer sur le porte-avion, toujours dans les eaux mézènes. Lui, aurait bien fait sauter l'unique avion des mézènes, anéantissant de fait leur flotte aérienne.

Il prit sa radio.

- Ici Omerov, pilote du Tirolev. Bien reçu, nous rentrons sur l'Amiral Ivanov. Terminé.