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LE PRÉSIDENT PRYAN AGRESSÉ - Un reportage de notre envoyé spécial à Micropolia (Francovie).

L'avion du Président Lameçon se pose en milieu d'après-midi sur l'aéroport de Micropolia. Le chef de l'État a tenu à faire une visite officielle en Francovie, alors que le pays est connu pour être le plus dangereux de tout le continent sud (voir notre article à ce sujet dans notre numéro de mars 2019).

Une visite d'État qui commence fort. À peine André Lameçon a-t-il fait quelques pas sur le tarmac de l'aéroport qu'il est pris à partie par des personnes cagoulées et lourdement armées. Un témoin raconte : "Ils devaient être sept ou huit. L'un d'entre eux a menacé le Président Lameçon avec un révolver, un fusil de chasse, un bazooka et trois grenades ! Mais Lameçon s'est pas laissé faire ! Pif, paf, en deux temps, trois mouvements il avait couché les huit voyous par terre ! Son service de sécurité n'a même pas eu à intervenir !"

La piste de la maffia de Picabie. La police n'a voulu donné aucun détail, mais selon nos sources, les agresseurs pourraient appartenir à la maffia picabienne. Trafic de drogue, prostitution, enlèvement de chihuahuas, les criminels ont-ils décidé de se diversifier et de s'en prendre aux chefs d'État étrangers ? En tout cas, le Président pryan n'a pas eu l'air affecté par cet accueil et a poursuivi sa visite, tranquillement.

DOSSIER SPÉCIAL - AUTONOMIE MÉZÈNE - Un reportage de notre envoyé permanent à Bourg-Mézénas (Francovie).

L'ancien chef du Clan de Mézénas me reçoit dans sa somptueuse villa. Au bord de la piscine, trois jeunes femmes sirotent un cocktail. « Voulez-vous vous baigner avec nous ? » me demande l'une d'elles. Je refuse poliment, je n'ai pas amené de maillot de bain, puis je fais mine de ne rien entendre quand elle me répond, avec un sourire coquin, que ça ne pose pas de problèmes.

Émile Bogendorfer m'accueille. L'homme d'affaires semble détendu. Tout de suite, l'interview commence et Bogendorfer va droit au but. Regrette-t-il de ne pas avoir obtenu l'indépendance de la région de Mézénas ? « Non, car cela n'aurait pas pu se faire, de toutes façons », me répond-il. « L'erreur des indépendantistes a été de croire qu'ils avaient la moindre chance d'obtenir l'indépendance. Ce ne sont que des idéalistes, biberonnés au merksisme, ils sont aussi naïfs qu'inoffensifs. » Selon lui, comment cela se passera-t-il si la Francovie accepte l'autonomie de Mézénas ? « Il n'y aura guère de différences. Mézénas sera toujours une province francovare, mais une province autonome. Nous aurons notre propre administration, nos propres écoles et nous continuerons de faire des affaires avec la Francovie. C'est un compromis raisonnable et acceptable. »

Après l'interview, je quitte Bogendorfer et je rejoins Bernard. C'est un indépendantiste, un coriace, un dur de dur, et aujourd'hui, il en veut terriblement à Bogendorfer. « Nous nous sommes fait avoir ! », se lamente-t-il. « Nous aurions dû poursuivre nos actions, avec les polochons et les traversins ! Après la lessive jetée dans les fontaines d'eau, le gouvernement francovar avait compris que nous étions des fous capables du pire, mais Bogendorfer a tout foutu en l'air ! » Que compte-t-il faire après toute cette histoire ? « Avec les camarades, on pense s'installer dans une grande ferme et vivre en autarcie. On fabriquera du fromage de chèvre et le soir, on jouera de la guitare tous nus devant un feu de camp. »

Un personnage vraiment sympathique et touchant. Je retrouve ensuite Jacqueline Treuillat, politologue. Selon elle, Moirand a su admirablement tirer son épingle du jeu. « Ça n'était pas évident au départ, mais il s'en est merveilleusement bien sorti ! », me dit-elle. Bien sûr, ce n'est pas lui qui a négocié, c'est Hélène Europe, une spécialiste dans ce domaine, mais selon Madame Treuillat, c'est bien Moirand qui était derrière et qui tirait toutes les ficelles. « Moirand a réussi à apaiser les tensions autour de Mézénas, il a lâché du lest, juste ce qu'il faut mais il est resté ferme face aux exigences de Bogendorfer. » Selon Jacqueline Treuillat, Moirand s'est forgé une solide réputation grâce à cette crise et cela devrait lui être utile lors des prochaines élections.