Rencontre avec le recteur

Bonjour Marc, je souhaiterais m'entretenir avec vous d'un éventuel projet que j'aurais pour les sciences humaines. Je comptais créer un institut de recherches statistiques indépendant. Le principe serait de créer des indicateurs pour suivre et travailler sur la société pryanne. J'ai quelques idées en tête pour les établir. Je souhaite des indicateurs simples à mettre en place, dans le domaine on peut rapidement avoir des usines à gaz difficile à établir. Par exemple un suivi des activités nationales et provinciales, niveau de vie des habitants, représentation des partis politiques, mise en place d'un indice boursier etc...

Je pensais à l'origine créer un institut indépendant, plus simple à créer et qui demande moins de rendre des comptes. Le président m'a demandé de réfléchir à un rapprochement avec l'université, je le fais donc et je viens vous voir. La finalité étant de publier régulièrement des chiffres (ce qui est probablement le plus difficile, tenir sur la durée), et de les commenter. Nous aurions donc une sorte de petit bulletin "économique et sociale".
Et je me disais, quitte à intégrer l'université, j'essaierais de publier quelques chose sur la recherche de ces indicateurs et si l'envie m'en reprend de publier des bricoles sur la société pryanne, autant historique que politique. A voir car je compte me consacrer dans un premier temps sur LGDK.

Mais pour en revenir à l'idée initiale, pensez vous que cela soit réalisable au sein de l'université ?

Il faisait bon être pryans ces derniers temps tant toutes les forces vives de la nation travaillaient conjointement à la réalisation de projets ambitieux. Morton souhaitait en porter un également. Marc étant au Skotinla pour suivre les discussions de l'ACEM, ce fut son assistante Marine Ellig qui repondit au pryan.

Marine Ellig : Cher Monsieur, le recteur s'est montré très intéressé par votre projet qui s'inscrirait parfaitement dans sa conception de la nouvelle université qu'il souhaite promouvoir. Il estime qu'une collaboration entre l'université et vous-même serait plus qu'envisageable et propose à cet égard de vous allouer fonds et chercheurs pour mener à bien votre projet.
Monsieur le recteur sera en outre de retour demain et vous invite à le rencontrer à la date de votre choix pour discuter plus en détail de votre ambition.

Et bien étant actuellement assez libre, je serais très heureux de le rencontrer dès que cela lui sera possible. Merci de votre accueil.

Max avait rapidement reçu des nouvelles du recteur. Sans attendre il s'était rendu au bureau de Marc Tiverre. Il avait apporté un paquet de chips aux algues tindalites, une des spécialités locales rapport au succès du premier brevet pryan.


-Bonjour Marc, merci de me recevoir je me doute que vous avez un emploi du temps...de ministre, dit-il en souriant satisfait de sa blague à moitié drôle. il avait sans doute passé trop de temps dans  les troquets.

Vous avez du entendre parler de ce projet d'institut, de créer des indicateurs pour mieux connaitre la société pryanne. Ils seraient à destination de tout le monde, grand public, politique, administrations, entreprises, presse aussi j'y vois un intérêt personnel je le reconnais,  etc...
Des mesures "simples", je le précise, car je ne pense pas que des indicateurs compliqués soient durables dans le temps. Et le plus compliqué à mes yeux est justement de durer. C'est donc un petit travail de long terme que j'envisage.
Cela se concrétiserait par un bulletin mensuel et/ou trimestriel selon les mesures.

A l'origine je comptais me lancer dans quelques chose de plus indépendant et de "privé". je n'avais pas forcément prévu de travailler dans le cadre de l'université. D'autant qu'en réalité la pertinence des premiers indicateurs que je souhaiterais mettre en place est à démontrer. Peut-être que des chiffres auront un intérêt et d'autres pas du tout. Les premiers pas seront donc du tâtonnement. 

Je vous expose le gros de l'idée, si c'est possible de le réaliser dans le cadre de l'université c'est très bien, je serais très heureux de participer à la visibilité de l'université. Après sur la forme je sèche un peu. Ce peut -être un département "classique", une équipe de recherche. A voir selon ce que vous en pensez.

Marc Tiverre : Je vous en prie Max, entrez donc. Je me suis permis d'inviter Marine Ellig à notre rendez-vous. Vu mon emploi du temps effectivement assez chargé, je souhaite que ce soit votre référent à l'avenir au sein de l'Université si jamais votre projet abouti. Il me paraissait par conséquent normal qu'elle soit présente. C'est d'ailleurs Marine qui a réfléchi à la faisabilité de votre projet, ambiitieux et auquel je suis extrêmement  attentif. Marine, si vous voulez bien poursuivre.

Marine Ellig : Merci Monsieur le Recteur.
Monsieur Morton, nous avons effectivement longtemps réfléchi à votre projet et votre proposition. Notre premier constat est que l'Université nous semble être le cadre opportun et idéal pour vous accompagner et vous assister dans votre démarche.
En tant qu'ancien universitaire, vous n'êtes néanmoins pas sans savoir que l'Université n'a aucune vocation lucrative et que les éventuelles pécules perçus par celle-ci dans le cadre de ses recherches et projets ont pour seule vocation le financement d'autres recherches et projets.

Marc Tiverre, interrompant sa jeune collaboratrice : Ce que Marine veut dire par là, Max, est que votre projet perdrait tout caractère lucratif. Néanmoins, l'Université est prête à mettre à votre disposition tous les fonds dont vous aurez besoin pour atteindre vos objectifs. Le financier ne sera dès lors plus un obstacle pour vous. C'est là l'avantage d'être à la fois Ministre de la Culture et Recteur ...

Marine Ellig : L'Université s'engage en outre à mettre à votre disposition tout son savoir-faire et toute sa motivation. Si nous n'avons pas réellement d'expériences en matière d'indicateurs exploitables à des fins de sciences sociales, nous estimons être néanmoins compétents pour travailler sur ce sujet. Nous vous proposons à cet égard de créer une société ad hoc détenue à parts égales par l'Université et vous-même, Monsieur Morton. Une société dont vous aurez en outre la direction. Vous serez le décideur final et, en outre, vous dirigerez les recherches. L'Université ne sera là que pour vous assister dans vos recherches : nous ne vous fixerons aucun objectif ni ne chercherons à entravera vos recherches ou à nous y opposer d'une façon ou d'une autre.

-Oui très bien, ravi de travailler avec vous madame Ellig. 

Concernant l'aspect lucratif, ça vous rassurera peut-être ou l'inverse, mais dans mon projet je n'avais pas de modèle économique. Si je peux percevoir un salaire ce serait même un des avantages de travailler pour l'université car je n'avais pas spécialement prévu de rémunération.
L'intérêt d'être indépendant était surtout d'éviter toute pression avec des échéances claires et nettes, je ne suis jamais très bon la dedans. Mais à entendre madame Ellig ce point ne semble pas poser de problèmes.

Naturellement si nous arrivons à dessiner un modèle économique et que cela profite à l'université tant mieux, je n'avais pas d'ambition financière. Mon objectif est simplement de créer des outils et de les rendre accessible. J'ai toujours été un piètre entrepreneur de toute façon. 
D'ailleurs créer une société n'est peut-être pas forcément utile, en y réfléchissant un poste de "simple chercheur" me conviendrait très bien, et je ne prétends pas nécessairement participer aux éventuelles bénéfices. 
Mon bagage universitaire reste léger, un peu de d'histoire à Fantispa et une thèse médiocre en sociologie ici. Ce poste ne pourrait que me permettre de développer un champ que j'avais envisagé puis délaisser par le passé, ça me suffirait grandement. Après si la société à pour but de travailler l'image de l'entreprise ça me conviendra très bien aussi.

Quant aux moyens à envisager, un assistant pour débuter pourrait être une bonne chose. Un étudiant en économie pourrait très bien faire l'affaire. Et puis un bureau pourquoi pas, je peux participer j'avais prévu de louer ou d'acheter un local, sinon les locaux de l'université m'iraient très bien. En bref je veux faire simple. Le résultat final étant de publier un bulletin commenté avec le plus de régularité possible, l'objectif principal de ce projet.

Spoiler:

Marc et Marine s'échangèrent un regard, surpris.

Marc Tiverre : Pour être franc avec vous Max, nous ne pensions pas que vous accepteriez d'intégrer l'Université en tant que chercheur. Nous avions un temps envisagé cette solution mais nous l'avions finalement mis de côté ...

Marine Ellig : Pour vous ... connaître, du moins de réputation, nous pensions que vous tiendriez à votre indépendance et que cette solution ne serait pas pour vous envisageable. Néanmoins si tel est le cas, alors l'Université serait ravie de vous proposer un contrat de travail et de vous fournir locaux et assistant pour mener à bien vos recherches. Toutefois et si vous maintenez votre décision de ne pas créer de société, sachez que l'Université ne cherchera à aucun moment à vous brider ou à vous limiter dans vos recherches. Vous aurez une réelle carte blanche pour mener vos études et créer vos indices.

Marc Tiverre : Dans la limite de ce qui est moralement acceptable bien entendu, s'amusa Marc. D'un point de vue financier, l'Université cherchera néanmoins à "financer" vos recherches. Nous avions ainsi par exemple pensé qu'une fois vos formules au point, l'on pourrait réaliser des études "à la carte" pour certaines sociétés ou entités publiques. Dans le cadre de l'ACLEM, où je représente la République, je me suis également dit que de tels indices pourraient être utilisés à l'échelon régional et intermicronational. Enfin, certains quotidiens comme La Gazette pourraient se réjouir d'avoir quelques "exclusivités" en la matière. In fine, j'ai la sensation qu'il existe de nombreux moyens pour récupérer une partie de l'investissement consenti par l'Université, l'argent collecté ayant toujours vocation à être réutilisé au niveau de l'Université, bien entendu.

Max souriait intérieurement. Il avait travaillé pour l'université par le passé et avait côtoyé des universitaires de tout type, des botanistes, des ingénieurs en aérospatiale des spécialistes de tous types. Mais pas de personnalités qui avaient une vision de l'université, capable de s'intéresser à des thèmes variés tout en étant pragmatique et réaliste sur la réalisation et les applications concrètes de la recherche. A peine le projet avait été exposé que Tiverre avait déjà entrevu des perspectives stratégiques.

-Vous avez raison, dans certaines de mes activités, peut-être en politique je suis assez rigide je le reconnais. Si c'est que vous vouliez sous-entendre madame Ellig, dit-il en souriant 
Mais je vous fais confiance et si vous m'assurez pouvoir travailler librement ça me convient, c'est mon souhait principal. Et puis je n'avais pas pensé à intégrer l'université si je peux réaliser cette activité dans ce cadre c'est encore mieux. 
Cette situation me convient donc madame Ellig.

Marc, je suis impressionné par ces perspectives que j'étais loin d'imaginer. Et en effet il est tout à fait envisageable de proposer des études à la carte, je préfère avant de m'engager d'avoir publier un ou deux bulletins histoire d'avoir développer du concret, mais c'est une bonne idée.
J'aimerais tout de même que certains "outils/indices" de base reste public et libre, c'était l'un de mes objectifs à l'origine, au moins les plus "simples". Nous verrons ce qui sera développer. Et nous aurons l'occasion d'en reparler.

Marine Ellig, heureuse de pouvoir faire bonne impression devant son patron et ainsi pouvoir espérer, un jour, prendre sa relève : Je me permets de vous assurer que vous ne serez jamais bridé dans vos recherches. Comme Monsieur le Recteur vous l'a indiqué au début de cet entretien, je serai votre référent au sein de l'Université. Ma mission sera de pourvoir à tous vos besoins et répondre à toutes vos requêtes. Ma porte vous sera par conséquent toujours ouverte, Monsieur Morton.

Marc Tiverre : Je pense effectivement qu'il faudra éprouver vos résultats avant de les "commercialiser". Par ailleurs, maintenant que nous en parlons, je me dis qu'il pourrait être tout autant pertinent de brevet vos résultats et vos formules "complexes", selon votre choix. Vous vous assurez ainsi que celles-ci ne pourront être librement reprises par des sociétés qui feraient en plus dans le même temps l'économie de vos recherches. Toutefois et en tant que salarié de l'Université, je me dois de vous avertir que nous exigeons que les brevets accordés pour les découvertes de nos chercheurs appartiennent à l'Université. Celles-ci sont la contrepartie de notre accompagnement. Je peux toutefois vous assurer que si jamais un jour de tels brevets venaient à être accordés dans le cadre de vos recherches, l'Université vous concèdera un droit d'utilisation perpétuel et commercial si jamais vous souhaitez par la suite évoluer dans le cadre d'une entreprise.

En parlant de salaire, avez-vous une idée de rémunération qui vous semblerait juste, Monsieur Morton ?

C'est bien noté madame Ellig, je n'hésiterais pas à venir vous voir. Je vous remercie par avance de votre disponibilité. Je comprends tout à fait pour les brevets, ca me semble logique et le droit d'utilisation me parait juste aucune réticence sur le sujet.

Et pour la rémunération, le salaire minimum me conviendra, il est déja bien élevé à Prya si je puis me permettre. J'imagine qu'un intéressement sera possible si jamais l'université signe des contrats avec des sommes folles, ce dont je doute. Mais après tout vous êtes plus expert que moi dans le domaine.

Marine Ellig : le salaire minimum pour les fonctionnaire est fixé à 1 500 palmyrs par mois. Nous pouvons commencer sur cette base là et aviser lorsque la situation évoluera. Bien évidemment, si l'Université parvient à monnayer le résultat de vos recherches, vous en serez le premier bénéficiaire, que ce soit par l'amélioration de vos conditions de travail ou par le versement de primes.
Je suis en tout cas ravie que ces discussions se soient aussi bien déroulées. Votre assistant, lorsque nous aurons trouvé quelqu'un de compétent, vous retrouvera dans vos bureaux que nous sommes en train de préparer.

Spoiler:

Très bien, je vous fais confiance dans le choix d'un assistant, je suis moins difficile à vivre qu'on le dit.
Je vous suit reconnaissant de votre écoute, je reviendrais sans doute vers vous au moment de la première publication afin que vous validiez la forme madame Ellig.

Spoiler: